FESTIVAL FICTION TV LA ROCHELLE

Festival Fiction TV de La Rochelle : Bilan et Palmarès de la 19ème édition

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La 19ème édition du FESTIVAL FICTION TV s’est tenue à La Rochelle du 13 au 17 septembre 2017. C’était l’occasion de découvrir des fictions de télévision, des séries françaises , francophones et européennes, mais aussi des programmes courts et des séries web… Il y en avait pour tous les goûts !

 Le jury était composé des comédiennes Sylvie Testud (Tamara) et Olivia Côte (Embrasse-moi !), du comédien Loup-Denis Elion (Scènes de ménage), du réalisateur Julien Despaux (Zone Blanche) , de la scénariste Stéphanie Tchou-Cotta (Sam), du compositeur Laurent Juillet (Innocente) et de la productrice Iris Bucher (Le secret d’Elise). 16 prix ont été décernés parmi les 41 œuvres sélectionnées en compétition dans plusieurs catégories. Le palmarès complet est ICI .

Cette année, les thématiques traitaient assez souvent de sujets forts: viol, prostitution et meurtres sordides. La religion, le fantastique, le transfert d’âme ou l’affirmation de l’identité sexuelle étaient aussi abordés. Heureusement le rire était présent grâce à des pépites au regard décalé sur l’évolution du modèle du couple et de la famille, la vision de l’art ou l’opportunité pour un village de trouver du cannabis! On vous dit tout de nos coups de cœur qu’il ne faudra pas manquer dans les mois qui viennent et on vous relate nos rencontres enthousiasmantes avec Nicolas Boukhrief pour Un Ciel Radieux et les équipes des téléfilms La Consolation et J’ai 2 Amours.

TÉLÉFILMS

2 téléfilms en compétition, qui ont raflé des prix, ont retenu notre attention.

La Consolation de Magali Richard-Serrano, avec Emilie Dequenne, Léa Drucker et Lou Gable

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L’adaptation de l’oeuvre éponyme de Flavie Flament a été assez rapide puisque le livre est paru il y a moins d’un an. La diffusion est prévue en Novembre sur France 3. La Consolation a obtenu le Prix du Meilleur Téléfilm, et les membres du jury ont célébré un film poignant, qui allie grâce et élégance.

[toggler title= »SYNOPSIS » ]

À 13 ans, elle est violée par le photographe adulé et désespérément en recherche de l’amour d’une mère manipulatrice. Longtemps elle occultera et l’adulte paye lourdement, jusqu’à la consolation venue avec une photo tombée d’un album : celle d’une si jolie petite fille en robe rose et au regard incroyablement triste. Le livre suit, pas le procès, puisqu’il y a prescription.

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NOTRE AVIS (★★★★☆) : La subtilité de la mise en scène contrebalance avec le drame subi par la jeune Poupette (surnom de Flavie), qu’elle avait occulté tant d’années. De nombreux aller-retours entre le présent et le passé, par le biais des photos montrées au psychologue, permettent de comprendre la teneur des dégâts occasionnés. Mais le téléfilm, au casting impeccable, montre surtout une mère détestable, égoïste, jalouse et profondément toxique (excellente Léa Drucker, qui aurait tout à fait pu prétendre au Prix de la Meilleure interprétation féminine) qui humilie sa fille, qu’elle offre sans vergogne à des prédateurs. Les deux actrices qui interprètent Flavie sont parfaites: Flavie jeune par Lou Gable, dont c’est le premier rôle, et Flavie adulte par Emilie Dequenne (Chez Nous) .

[toggler title= »RENCONTRE AVEC FLAVIE FLAMENT ET L’ÉQUIPE DU FILM  » ]

Flavie Flament a accepté que son livre soit adapté à l’écran par la productrice Nicole Collet à la condition qu’il soit suivi d’un débat, car elle estime que son expérience doit pouvoir servir à libérer la parole. Elle a d’ailleurs co-réalisé un documentaire, sorte de journal de bord de son combat, qui sera diffusé peu après sur France 5. Pour la jeune femme, le film n’a pas vocation à servir de thérapie, mais bien à faire changer les choses et la loi. Flavie Flament avait besoin d’être entourée de l’énergie de ces femmes bienveillantes qui se sont engagées dans son propre combat. Ainsi la réalisatrice Magali Richard-Serrano (La fine équipe), pour qui la thématique de la famille est une quasi-obsession, s’est-elle appropriée le livre déjà poétique et sans pathos, en épousant le regard et la vitalité de cette jeune fille plutôt que d’insister sur le côté glauque de l’histoire. Flavie Flament reconnait que le film est délicat et beau, même si l’histoire est indicible et moche. Elle a regardé Poupette comme une autre qu’elle-même, sans se laisser envahir par les émotions. Quant à Phillip Schurer, l’acteur qui incarne David Hamilton -dont on rappelle que le suicide a empêché tout jugement- il n’a pas hésité une seconde à se glisser dans la peau du méchant, en dépit des scènes dénudées. Enfin, toute l’équipe a souligné les riches échanges entre la jeune femme et les actrices pour mieux comprendre la psychologie de Poupette et de sa mère, insistant sur le fait que Léa Drucker avait souhaité défendre la part d’humanité de son personnage.

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 Un Ciel Radieux de Nicolas Boukhrief, avec Léo Legrand et Dimitri Storoge

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Un Ciel Radieux, qui sera diffusé sur Arte le 6 octobre prochain, a obtenu deux prix: celui de la Meilleure Musique grâce au compositeur Rob et celui du Jeune Espoir masculin Adami pour Léo Legrand, auquel le jury a trouvé une grande maturité de jeu. Il a d’ailleurs souhaité partager son prix avec son partenaire Dimitri Storoge.

 [toggler title= »SYNOPSIS » ]

Le téléfilm est adapté du manga éponyme de Jiro Taniguchi. Une nuit aux urgences, Vincent, père de famille et salarié surmené, décède des suites d’un accident de la route. À la même minute et dans le même hôpital, Léo, un jeune motard, réussit, lui, à sortir du coma et à échapper à la mort… Mais un transfert d’âme a eu lieu et c’est l’esprit de Vincent qui se réveille dans le corps du jeune homme…

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NOTRE AVIS (★★★★☆) : Nicolas Boukhrief parvient très bien à faire croire avec sobriété et tout en pudeur à l’incroyable. Dès le début, par une mise en scène habile, le transfert d’âme de Vincent dans le corps de Léo ne fait aucun doute. La thématique de la spiritualité et du fantastique, comme souvent dans les films du réalisateur, sont présents dans Un Ciel Radieux. On passera sur les valeurs un peu idéalistes et ultra-positives véhiculées sur l’amour du couple, mais le film aborde aussi avec un certain courage le thème de la souffrance au travail, thème actuel s’il en est, sous la forme de témoignages. Les deux acteurs principaux Dimitri Storoge (L’odeur de la mandarine) et Léo Legrand (Cookie) sont réellement magnétiques. On est ému, et sensible à cette rencontre extraordinaire, dont les métaphores ne sont pas absentes. Ainsi les miroirs très présents dans la maison de Léo ou la porte coulissante de sa chambre, qui symbolisent l’entre-deux inconscient dans lequel évolue le jeune homme.

[toggler title= »RENCONTRE AVEC LE RÉALISATEUR NICOLAS BOUKHRIEF. » ]

On a rencontré en tête à tête le réalisateur, toujours aussi passionné et passionnant, qu’on avait déjà interviewé pour la présentation de son dernier film La Confession.

L’expérience du format de télévision: s’essayant pour la première fois au format télévisuel, le réalisateur a répondu à une commande d‘Arte et de sa co-scénariste Frédérique Moreau, en adaptant le manga de Jiro Taniguchi. Partant avec un certain à priori, il garde au final un très bon souvenir de cette expérience qu’il juge merveilleuse. Il reconnaît que ce projet sur un sujet un peu étrange, sans vedette de premier plan, aurait eu sans doute plus de mal à se financer au cinéma et serait sorti dans très peu de salles. Et même si le téléfilm n’a pu être projeté qu’une seule fois sur grand écran pendant le Festival, un prime time sur Arte lui offre une autre visibilité.

L’adaptation du manga: après l’adaptation volontaire du livre de Béatrix Beck pour La confession, c’est la deuxième adaptation pour Nicolas Boukhrief. Souhaitant traduire l’émotion ressentie à la lecture de Un Ciel Radieux, il a été touché par l’idée de ce personnage qui a délaissé les siens mais qui a la chance de revenir d’entre les morts et de prendre le temps pour leur dire adieu et les aider à faire leur deuil. En parallèle, et cette idée était un peu moins présente dans le manga, il permet à un jeune homme un peu rebelle de devenir un homme. Nicolas Boukhrief, qui n’était pas familier de l’oeuvre de Jiro Taniguchi, reconnaît qu’il n’aurait peut-être pas accepté s’il avait entrevu le génie de ce monument graphique et à quel point il était adulé au Japon et en France. On rappelle que l’auteur est décédé en février cette année, et que si les discussions ont pu avoir lieu avec le metteur en scène, qui lui a rendu hommage lors de la projection, l’auteur n’a pas été en mesure de voir le film.

Un pari de cinéma: le réalisateur trouvait très excitant d’arriver à faire croire à l’incroyable et était très heureux des premiers retours du public pendant le Festival. Il ne pouvait évidemment pas utiliser les artifices de l’auteur, qui dessine dans le manga le fantôme de Vincent. Mais il avait en tête deux références extrêmes: celle qui fonctionne très bien dans Volte Face de John Woo entre Travolta et Cage, et celle qui est ratée dans La Machine de François Dupeyron entre Depardieu et Bourdon. Tout l’enjeu de l’histoire était donc de faire en sorte que ça marche, aussi a-t-il usé de l’artifice du masque que porte Léo (Léo Legrand) les 20 premières minutes, pour que l’on pense qu’il s’agissait de Vincent (Dimitri Storoge).FESTIVAL FICTION TV LA ROCHELLELe choix des acteurs: Dimitri Storoge interprète ici l’anti-thèse du gourou malsain de Made in France . Le réalisateur, qui le considère comme un grand acteur, n’a pas cherché à refréner son intensité habituelle. Il lui a dit qu’il était un escargot sans coquille, un personnage sans squelette, un cadre moyen sans qualité qui n’avait rien d’héroïque. Quant à Léo Legrand, qui a joué enfant Jacquou le croquant, le réalisateur lui trouve une grande intelligence de jeu mêlée à une certaine fraîcheur pour un jeune qui a déjà du métier. Et le hasard faisant bien les choses- formidable clin d’oeil, Léo avait déjà tourné dans une adaptation d’un autre manga du même auteur, Quartier Lointain, dont le réalisateur a pu réutiliser une des scènes pour l’un de ses flash back dans la piscine.

Le sujet de la souffrance au travail: la dimension de la différence de classe sociale entre la famille en galère de Vincent et celle plus aisée de Léo a été rajoutée par rapport au manga. De même, le réalisateur trouvait de nombreuses répétitions dans les multiples adieux de Vincent à sa famille et le scénario du cancer ou de l’adoption du jeune homme ne lui convenait pas. Fidèle à son besoin comme metteur en scène de faire oeuvre utile et d’ancrer le film dans le réel, il ne pouvait se contenter de présenter un film seulement poétique et mélancolique. Sans vouloir dénoncer, il a donc proposé à Jiro Taniguchi de rajouter la notion d’épuisement au travail, vrai lien entre le Japon (et la mort au travail dite Karoshi) et la France. Il a reçu un très bon accueil de l’auteur qui ne fait pas de mangas politiques. Comme beaucoup, Nicolas Boukhrief avait été bouleversé par le désespoir et les suicides en masse à France Télécom, et il déplore que les films au cinéma sur l’entreprise n’intéressent plus suffisamment le public français, qui subit tellement l’entreprise, contrairement aux Américains qui aiment bien que le cinéma leur permette de faire la synthèse de ce qu’ils vivent.

La cohérence ou les liens entre ses films: Nicolas Boukhrief ne s’attarde pas sur liens éventuels que les critiques et journalistes peuvent voir entre entre ces films et son appétence pour certains sujets, tels le fantastique ou la spiritualité. Il jure qu’il ne raisonne pas comme peuvent le faire les journalistes (on n’oublie pas qu’il a longtemps lui même été critique de cinéma), et qu’il ne fait pas partie de ces cinéastes qui s’auto-analysent. Il veille à ne pas commencer à penser ses films comme son monde ou faisant partie de son univers, ni à oublier, ce qui lui semble dangereux, sa spontanéité.

La possibilité d’avoir un prix au festival : pour le réalisateur, gagner un prix, c’est comme une médaille au chocolat, il n’y est pas particulièrement sensible et rappelle que Eric Rohmer n’a jamais eu de César, et que ni Hitchcock, ni Kubrick n’ont eu d’Oscar. En tant que metteur en scène qui vient du cinéma et qui est déjà dans un bel écrin sur Arte, il estime que la moindre des choses est que son film soit bon et qu’il fasse bouger les lignes, avec ou sans prix. Il serait évidemment heureux d’avoir un prix mais trouverait plus juste que le film Mention Particulière, diffusé audacieusement par TF1 et qui met en scène une jeune fille trisomique qui passe le Bac obtienne un prix. (Le réalisateur a eu le nez creux puisque le téléfilm a obtenu le double Prix du Meilleur scénario et de la jeune Espoir féminin ADAMI Marie del Zotto).

A propos de la critique: Le réalisateur a décidé depuis quelques années de ne plus lire aucune critique et il se sent beaucoup mieux. Car pour 9 critiques dithyrambiques et 1 critique moyenne, il sait que c’est la moyenne qui reste en mémoire. Et même une bonne critique peut être mauvaise… Et quand la critique négative est intelligente et argumentée, c’est d’autant plus violent parce que le film, produit fini, ne peut pas être retouché. Ça ne lui est d’ailleurs d’aucune utilité pour la suite car chaque film est comme un prototype. Nicolas Boukhrief fait avant tout des films qui appartiennent au public.

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FOCUS SUR 3 AUTRES SÉLECTIONS FRANÇAISES

Les 4 séries suivantes nous ont fait sourire et même parfois rire aux éclats, tout en parvenant à traiter de sujets délicats, voire tabou. On vous les conseille vivement!

Sélection Programme court: A Musée Vous, A Musée Moi de Fabrice Maruca- 30×2’     

Photo Prix du Meilleur Programme Court, la diffusion de cette pastille est prévue prochainement sur Arte.

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A Musée Vous, A Musée Moi donne vie à un tableau célèbre et permet aux téléspectateurs de découvrir avec humour
une œuvre à chaque épisode. Les comédiens choisis pour leur talent et leur ressemblance frappante avec les
personnages vont incarner les personnes qui ont alors servi de modèles à l’artiste.

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NOTRE AVIS (★★★★) : Malgré un titre un peu long, il s’agit d’un petit bijou d’inventivité et de drôlerie! Les créateurs ont parfaitement atteint leur objectif de donner vie à des tableaux et de rendre l’art accessible à tous ! On a vu seulement 3 de ces pastilles et on en redemande!

Sélection Séries 52′ : J’ai 2 amours de Clément Michel

Les 3 épisodes de la série seront diffusés prochainement sur Arte au cours de la même soirée.

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Hector a un énorme problème : il vient de retrouver Louise, son premier amour d’adolescence et d’en tomber à nouveau amoureux. Et c’est un énorme problème parce qu’il est en couple avec Jérémie, qu’il aime depuis de nombreuses années. Ensemble, ils ont un projet d’enfant…

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NOTRE AVIS (★★★★☆) : Cette relecture contemporaine du trio amoureux pousse avec une certaine audace le bouchon assez loin dans les conséquences d’un impossible choix. Le sujet de la bisexualité est assez rarement traité à la télévision, mais le ton joyeux et le rythme dynamique aboutissent à un résultat plutôt drôle et souvent émouvant. Le casting tout en finesse y est pour beaucoup et permet d’accepter visuellement quelques scènes assez osées (Lire notre Rencontre avec l’équipe). François Vincentelli, qui se met à nu, au propre comme au figuré, aurait d’ailleurs pu prétendre sans rougir au Prix de la Meilleure Interprétation Masculine pour son personnage d’Hector!

[toggler title= »RENCONTRE AVEC L’ÉQUIPE DU FILM » ]

Olivier Joyard (coscénariste avec Jérôme Larcher) a eu il y a cinq ans l’idée de ce marivaudage qui traite finalement plus du thème de la duplicité, de l’ambiguïté et du mensonge que de celui de la bisexualité, à l’instar de The Bigamist de Ida Lupino ou Micky et Maud de Blake Edwards. Il s’agissait d’éviter les écueils des clichés de la double vie, et de ne pas être univoque, avec un seul personnage qui ment à tous. Ici, tout le monde ment et a quelque chose à cacher, ce qui est source de malentendu et de comédie. Les scénaristes voulaient rendre Hector émouvant et permettre au public de s’identifier à son dilemme, avec bienveillance. Sans pour autant revendiquer un militantisme politique, le scénariste avait aussi envie d’explorer une sexualité différente. Il souhaitait aussi aborder la sexualité pendant la maternité, que l’on ne voit pas si fréquemment à l’écran, mais qui existe assurément dans la vie. Et il ne voulait surtout pas de personnages antagonistes ou homophobes dans J’ai 2 amours. 
Le réalisateur Clément Michel a accepté pour la première fois de travailler sur un projet qu’il n’avait pas écrit. Très à l’aise avec la comédie (il a notamment réalisé La stratégie de la poussette et co-scénarisé La Dream Team ), il a pu travailler en confiance avec les comédiens et aller un peu plus loin que la sexualité pure. Ainsi pour la fameuse scène du gode-ceinture, il ne s’agissait surtout pas de choquer mais de montrer, grâce à l’intimité dans les regards, un acte d’amour qui évite la vulgarité. Julia Faure (Tout de suite, maintenant) aime ces sujets qui abordent une sexualité joyeuse et sans culpabilité. Elle a été touchée par Louise, son personnage pleine de contradictions et capable de se confronter à ses désirs, sans s’en excuser, avec beaucoup d’audace, de vaillance et de sentiments. François Vincentelli trouvait intéressant qu’un objet, aussi violent dans l’imaginaire collectif,  puisse être vécu comme un cadeau au cœur d’une scène de tendresse.  L’acteur a par ailleurs assuré avec beaucoup d’humour ne pas choisir ses rôles en fonction des scènes dénudées (comme dans la série Hard sur Canal+ ). Il a surtout apprécié le scénario novateur de J’ai 2 amours, qui aborde le thème tabou de la bigamie que notre société n’accepte pas, obligeant à faire un choix.

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Sélection Séries Format 26′:  Ramdam de Zangro – Pilote 

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Ramdam, qui se veut un vrai projet citoyen, a raflé sans surprise le Prix de la Meilleure Série 26’. La série, dont les membres du jury ont apprécié l’univers et les personnages atypiques rarement traités à la télévision, n’a hélas pas encore trouvé de diffuseur, mais on espère que ce prix va l’y aider!

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Mont-de-Marsan, petite ville tranquille des Landes, ses terrains de rugby, son foie gras arrosé d’Armagnac… et sa mosquée. Une mosquée au cœur d’une cité populaire dont Amine, l’Imam du quartier et parisien d’origine, s’occupe du mieux qu’il peut. Mais entre ses problèmes de couple, des rugbymen qui veulent transformer la mosquée en salle des fêtes pour leur troisième mi-temps et les fidèles plus délirants les uns que les autres, notre Imam regrette parfois la capitale…

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NOTRE AVIS (★★★★☆) :  Vraie réussite que ce partage du quotidien d’un Imam ! C’est drôle, fin, distancié et très profond! Aborder de manière détournée le terrorisme n’était pourtant pas gagné, mais l’empathie ressentie envers Amine (excellent Lyes Salem) est très forte!

  Sélection Série Format 26′:  Hollyweed de Laurent de Vismes-12×26’

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Hollyweed a obtenu le Prix des collégiens de Charente- Maritime et sera diffusé le 21 décembre sur OCS.

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Alors que quelques habitants se trouvent sur la plage d’un village d’une petite île isolée, sinistrée par le chômage, 25 tonnes de marijuana s’échouent par vagues successives… Après d’âpres débats entre les villageois, il est décidé que la survie du village passera par l’exploitation de cette manne venue des eaux.

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NOTRE AVIS (★★★☆☆) : Le traitement du sujet est certes plus drolatique que la série Weeds! Il ne fait aucun doute que tous les membres de l’équipe se sont bien fendus la poire pendant le tournage. C’est le décalage des situations et des dialogues qui fait la force de cette série, mais on attend la suite pour voir si le rythme tiendra sur la longueur des 12 épisodes.

FOCUS SUR LES FICTIONS EUROPÉENNES

On a vu 5 séries parmi les 10 en compétition, dont les 2 primées.

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 Gnome (République Tchèque) Mini-série 

Gnome a obtenu le Prix de La Meilleure Fiction Européenne, les   membres du jury y voyant une critique féroce de la société, capable de déclencher l’hilarité.

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Cette série comique atypique narre la vie quotidienne d’une famille ordinaire qui, comme souvent, est perpétuellement insatisfaite. Jarda le père et Katka la mère ne s’entendent plus depuis longtemps. Leur fils, Luděk, 15 ans, est lycéen alors qu’il rêve d’être rappeur. Janička, sa sœur cadette, veut devenir avocate au grand désespoir de ses parents. Son modèle, c’est l’oncle Vladimir, redoutable avocat de la région.  Le grand-père Václav, lui, fait tout pour éviter d’aller dans un foyer pour retraités. Leur train-train quotidien, véritable stéréotype de la vie en petite ville, est interrompu par la rencontre d’une force surnaturelle capable de réaliser tous leurs souhaits.

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NOTRE AVIS (★★☆☆☆) : On n’a pas accroché plus que ça: le rythme est un peu lent, l’idée de base plutôt marrante devient assez vite lassante et l’attachement aux personnages ne fonctionne pas.

Three Girls (Grande-Bretagne) Série de 3×60’

Les membres du jury, scotchés par le traitement sans concession du sujet, ont décerné le Prix spécial du jury pour la fiction européenne à Three Girls. La série, diffusée en 2016 sur la BBC , sera prochainement visible sur Arte. Elle a ceci de particulier d’être basée sur des faits réels de maltraitance entre 2008 et 2012 sur des jeunes filles mineures tombées dans la prostitution et trahies par un système censé les protéger.

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L’équipe à l’origine du succès de la mini-série Five Daughters, raconte avec Three Girls, l’histoire poignante d’une amitié d’enfance brisée par la maltraitance et de jeunes filles mineures trahies par un système qui aurait dû les protéger. Basée sur la véritable histoire des victimes liées à l’affaire des viols collectifs de Rochdale et élaborée avec leur précieuse collaboration, cette mini-série en trois parties est tout à la fois un thriller et un drame réaliste sur l’erreur judiciaire.
Trois jeunes filles trouvent le courage de dénoncer aux autorités les violences sexuelles dont elles sont victimes – alors même que ceux qui auraient dû les protéger préfèrent fermer les yeux sur ces abus. Tandis que cette situation pèse de plus en plus lourdement sur elles et leur famille, elles finissent par se faire entendre, exhortant la justice à condamner neuf des hommes impliqués dans ces crimes.

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NOTRE AVIS (★★★☆☆) : Dans cet épisode 1, le public assiste consterné à la descente aux enfers d’une jeune fille et de ses copines. C’est très éprouvant à regarder, voire énervant, tant on a du mal à imaginer autant d’erreurs et de prises de conscience tardives cumulées de la part des services sociaux, des parents ou de la police. L’épisode 2 évoquera l’enquête policière, et l’épisode 3 le procès.

On a eu 2 vrais coups de cœur dans cette sélection et on espère que des diffuseurs français auront la bonne idée de les acheter:

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 Mafia only kills in Summer (Italie) Mini série de 12×50’

La série a été diffusée en 2016 sur la RAI et la saison 2 est actuellement en tournage.

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Tirée du film du même nom écrit et réalisé par l’auteur très connu Pif (Pierre Francesco di Liberto) et racontée par lui-même, cette série TV met en scène une famille de Palerme à la fin des années 70, vue à travers le regard d’un jeune garçon de 10 ans vivant avec sa soeur de 16 ans et ses parents. Cette famille dite « normale » affronte les petits soucis – professionnels, sentimentaux et financiers – de la vie quotidienne. Mais derrière cette routine banale se cache une toute autre réalité : Palerme est dominée par la mafia de Cosa Nostra. Avec ironie et émotion, la série montre l’attaque la plus violente et sanglante de la mafia. La normalité apparente vécue par ces enfants est en réalité une guerre. L’intrigue mêle tragédie et comédie, plongeant dans notre passé trouble pour mieux décrire notre présent.

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NOTRE AVIS (★★★★☆) : Faire rire à propos de la Mafia était une gageure, mais le résultat s’avère brillant, rythmé, subtil et drôle! Les années de l’Omerta sicilienne sont très bien retranscrites et les personnages de la famille sont tous attachants. Les autres personnages réels, tels le chef de la police judiciaire, sont aussi abordés à travers le prisme de la fiction.

            Victoria (Grande-Bretagne)    Série de 1 x 90′ et 7 x 60′

La série a été diffusée en 2016 sur ITV, et la saison 2 est en production.

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Meilleure audience au Royaume-Uni pour une série dramatique en 2016, Victoria, créée et écrite par la célèbre romancière Daisy Goodwin, narre le début de la vie de l’une des plus grandes reines de l’histoire. Tournée avec des moyens cinématographiques et des talents de renom, la série s’appuie sur les événements de la vie réelle de la Reine Victoria pour peindre un portrait passionnant de la monarque, de l’impulsive jeune fille de dix-huit ans jusqu’à ses premières années comme femme, mère et chef d’un empire mondial. Cette histoire menée par des personnages forts raconte, des plus hautes fonctions de la cour royale jusqu’au personnel du palais, des récits passionnés, des luttes de pouvoir et d’amour exclusif. Au centre de tout cela se tient la nouvelle Reine – une femme forte, complexe et obstinée – qui doit, tant bien que mal, devenir une icône durable.

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NOTRE AVIS (★★★★☆) : Qui a vu The Crown sur Netflix sera tenté de faire le parallèle entre le destin de ces deux jeunes femmes devenues Reines : Elisabeth et son aïeule Victoria. La romancière Daisy Goodwinn, également scénariste, est passionnée par la Reine Victoria depuis l’âge de 19 ans. Elle a mis la main sur les journaux intimes de Victoria et découvert que la Reine, souvent représentée âgée et toute vêtue de noir, avait d’abord été une jeune femme gaie qui aimait faire la fête et danser. Romantique à souhait et de facture très classique, Victoria montre très bien la transformation du regard de sa famille et de ses sujets sur Victoria, et la façon dont elle s’empare du pouvoir.

 

FOCUS SUR LES FICTIONS FRANCOPHONES ÉTRANGÈRES

Pour la première année, le Festival explorait le territoire francophone international en présentant 6 œuvres en provenance d’Afrique, d’Amérique et d’Europe. On en a vu 2, dont Plan B, qui a été primé.

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Plan B (Québec) Série de 6 x 60′ 

Diffusée sur Série +, la Saison 2 est en cours d’écriture et il serait même question d’adapter la série en France …à suivre!

[toggler title= »SYNOPSIS » ]

Et si c’était possible de faire marche arrière dans le temps pour modifier le cours des événements et changer sa destinée ? Et si une deuxième chance nous était offerte ? Et si c’était possible grâce à Plan B… Le jour où Philippe perd l’amour de sa vie, Evelyne, il découvre une invraisemblable compagnie du nom de Plan B qui offre la possibilité de revenir dans le passé. Après un premier essai fructueux, Philippe réalise l’immense pouvoir que lui donne ce stratagème. Il voudra donc aussi s’en servir au profit de son cabinet d’avocats qu’il possède avec son associé/ami/beau-frère Patrice et pour remettre son frère André sur le droit chemin. Mais Philippe réalisera qu’un choix nouveau, aussi minime soit-il, a des répercussions aussi incontrôlables qu’insoupçonnées sur sa vie et celle des autres. Plus rien ne sera sans conséquence. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Valait-il mieux accepter son véritable destin ?

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NOTRE AVIS (★★★★☆) : L’identification est immédiate avec le héros Philippe, un homme qui n’a pas vu les signes avant-coureur du début de sa chute. En effet, n’importe quel spectateur se remémorera  un moment de sa vie dans lequel la société Plan B aurait été bien utile! On pense à Retour vers le futur en voyant cette capacité qu’a Philippe à revivre une journée catastrophique, pour éviter justement qu’elle ne bascule. Plan B offre aussi une réflexion sur l’intérêt à vouloir à tout prix  réparer le passé. C’est surréaliste, voire effrayant, mais laisse pressentir, grâce à un bon suspens, un engrenage duquel le héros aura bien du mal à s’extirper.

Hospital IT (Togo) Série de 26 x 26’

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Tanya, jeune médecin rentre au pays pour intégrer une clinique expérimentant un protocole inédit consistant à faire collaborer médecine conventionnelle et médecine traditionnelle et dont la responsabilité est confiée à Idriss. Malgré les différences de points de vue et de méthodes entre Idriss et Tanya, la bataille intellectuelle fait rapidement place à la bataille du coeur…

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NOTRE AVIS (★★★☆☆) : Filmer dans un hôpital n’est pas nouveau, mais ce qui est intéressant dans Hospital IT, c’est le ton et le rythme assez kitsch et humoristique de la série, ainsi que son côté féministe. La jeune héroïne se retrouve aussi confrontée à la concurrence entre la médecine occidentale qu’elle défend et la médecine plus traditionnelle des plantes.

Sylvie-Noëlle

 

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