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Rétrospective Xavier Dolan : MOMMY, la fin d’un cycle ?

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ATTENTION, il est fortement conseillé d’avoir pris connaissance des critiques des films du cinéaste avant de consulter cet article, qui fait la synthèse de l’œuvre et ne revient pas sur les éléments et qualités individuelles des films

En 2014 MOMMY marque le sacre ô combien attendu et mérité de Xavier Dolan, qui se voit décerner le Prix du jury au Festival de Cannes pour son cinquième long métrage. Que la victoire est belle et émouvante pour ce jeune homme acharné de travail qui récolte enfin le fruit de sa pugnacité et de son obstination. Mais elle est d’autant plus vertigineuse qu’elle vient le couronner ex æquo avec Jean-Luc Godard (Adieu au Langage), à qui le jeune cinéaste a rendu tant d’hommages dans LES AMOURS IMAGINAIRES… Reconnaissance du milieu, gratification d’un statut d’égal à l’un des plus grand noms du Cinéma moderne, rencontre avec le grand public et critiques quasi unanimes; MOMMY et ce « Cannes » qui l’a vu naître représentent à eux deux le climax de la vie et de la carrière du «jeune prodige Québecois» comme la presse s’est accordée à le nommer depuis ses débuts.

Xavier Dolan livre un discours très émouvant lors de la remise de son prix « Je pense que tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais »

Cette presse qui en 2009 gratifiait déjà le réalisateur de 19 ans de J’AI TUÉ MA MÈRE de qualificatifs dithyrambiques (on pouvait lire « virtuose » ou « génie »), ne se trompait pas puisque tous ses films lui valurent le même vocabulaire jusqu’à cette récompense fatidique. Pourtant, avant MOMMY Xavier Dolan divise, son œuvre fascine autant qu’elle agace et parfois les deux en même temps! Présent 3 années au festival de Cannes à la Quinzaine des réalisateurs ou dans la catégorie Un certain Regard (excepté en 2013 où TOM À LA FERME concoure à la Mostra de Venise) son cinéma reste jusqu’alors un cinéma en marge. Les quatre premiers films du cinéastes sont, il est vrai, un flot continu de références (Wong Kar Wai, Gus Van Sant, Gregg Araki etc..), d’engouements musicaux (avec des vrai clip dans les films), de tentatives visuelles lourdement répétées ou thématiques qui dénotent une certaine immaturité. Il y a dans les films de Dolan une incandescence et un excès qui témoignent d’une fougue encore indomptée le maintenant dans un statut underground. En voulant exposer et prouver son talent à tout prix et à tout va, Xavier Dolan a marqué sa filmographie d’un style relativement élitiste pour certain, racoleur pour d’autres.

Les quatre premiers films de Xavier Dolan, un vivier aux obsessions multiples

Un style marqué

Il semblerait qu’il y ait eu chez Dolan cette ère primitive où tout était encore à l’état de magma informe (ou plutôt protéiforme), où le réalisateur donnait à ses films une dimension de nécessité vitale. Des films comme les dessins qu’un enfant surdoué aux troubles affectifs soumettrait à un psychanalyste, des films comme des appels perpétuels à la reconnaissance, comme des bouteilles jetées à la mer avec l’espoir dévorant que quelqu’un en comprendra le message. Dolan fait des films comme une catharsis, quitte à trop en faire pour qu’on l’aime, à tout prix il veut qu’on l’aime. Il modèle, matérialise, texturise ses douleurs et conflits intérieurs dans des formes filmiques (connues et reconnues par ses détracteurs) mais qu’il parvient à orchestrer dans une chorégraphie unique qu’il nourrit avec une acuité et une sensibilité hors du commun.

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Dans « Les amours imaginaires » Xavier Dolan évoques tous les arts et développe toute une imagerie sur le dieu Apollon et le désir d’un corps qu’on sublime et cristallise.

Il imite effectivement les grands metteurs en scène, il réutilise leurs procédés (cadre, échelles de plans, et même parfois des originalités qu’on lui attribue, amusez vous à les trouver) mais ceux qui s’obstinent à le lui reprocher au lieu d’en mesurer la performance d’appropriation et le fondement sensible passent, inconscients, à côté du très haut potentiel de Xavier Dolan. S’il s’attache à faire à la « manière de » c’est sans nul autre but que d’intégrer et transcender le langage de ceux qui avaient réussi à l’émouvoir avant. Comme la Lee-loo du Cinquième Élément qui apprend le langage et l’histoire émue aux larmes puisqu’elle sait percevoir le sens supérieur des images, Xavier Dolan reproduit le procédé cinématographique de l’émotion qu’il veut à son tour transmettre et en fait un objet émotionnel unique. Xavier Dolan ne rend finalement hommage à personne, sauf au Cinéma lui-même et de manière plus global à l’Art comme moyen d’expression. Hommage d’autant plus clair que ses films fourmillent de cet art ; de la peinture dans J’AI TUÉ MA MÈRE, à la poésie qu’on récite et que l’on écrit dans LES AMOURS IMAGINAIRES, à la philosophie que l’on enseigne dans LAURENCE ANYWAYS et son absence, lourde de sens dans la campagne inculte de TOM À LA FERME. Mais Xavier Dolan ne serait pas Dolan si ses films n’étaient pas dotés de leurs musiques. Véritable vecteur de rythme, il se serre des mesures pour chorégraphier ses images dans de véritables clips et c’est bel est bien là, la clef de son geni, il sait articuler les éléments de ses films comme des organes liés les uns au autre dans un corps filmique battant.

La mère, un thème obsessionnel

Dans sa période de jeunesse, Xavier Dolan est donc ce surdoué qui s’est donné pour but de soulager sa blessure de vivre, en la pétrissant dans une image comme pour mieux l’apprivoiser, la dominer et enfin la tuer. Il passe à l’acte et réalise alors J’AI TUÉ MA MÈRE, un véritable cri de douleur, où il fait de sa figure maternelle l’incarnation de ses tourments intérieurs. La souffrance est toujours à l’origine, et à l’origine il y a la mère. Et c’est cette mère, l’entité génitrice, qui sera l’un des thèmes transversal et obsessionnel de l’œuvre de Dolan. Film après film, la figure maternelle souvent incestueuse s’ancre dans un rapport défaillant à sa progéniture. Soit trop en fusion, soit trop lointaine, mais perpétuellement le point d’ancrage déterministe du comportement déviant du fils. La mère d’Hubert est l’origine de tous ses maux, il voudrait la voir morte et pourtant il rêve d’elle en robe de mariée et sous l’effet d’une substance illicite il la rejoint dans son lit, se penche sur son visage et, lui baisant la main, s’engouffre dans une déclaration d’amour fiévreuse. Dans LES AMOURS IMAGINAIRES, l’érotisme ambivalent et la sexualité mystérieuse de Nicolas se voient justifiés par une mère prostituée avec laquelle il se livrera à une danse sensuelle pour le moins transgressive. Puis dans TOM À LA FERME la mère de Francis est ce noyau aveugle autour duquel un fils schizophrène et manipulateur tire les cordes d’un complot sordide afin de la protéger d’une réalité qui l’ébranlerait. Et enfin dans LAURENCE ANYWAYS, elle est celle qui a donné naissance à un fils mais dont on attend qu’elle accorde la vie à une fille 35 ans après. Par son seul regard approbateur la mére de Dolan a le droit de vie, de mort, de bonheur ou de détresse sur son enfant. Et qu »il s’agisse d’un acte conscient ou inconscient, les « fils » de ces « mères » sont toujours des personnages à la sexualité tourmentée, en recherche d’une consolidation, d’une approbation et qui reste dans une certaine mesure toujours clandestine. Hubert de J’AI TUÉ MA MÈRE aime Antonin au secret de sa mère devant laquelle il ne peut se résoudre à assumer sa préférence ; Nicolas, lui, dans LES AMOURS IMAGINAIRES est ancré dans une ambiguïté hermaphrodite. Quant au Francis de TOM À LA FERME, il se dresse en masochiste qui aime dans la violence d’un désir refoulé et d’une bisexualité déconcertante pour ne pas décevoir sa mère, et enfin Laurence voudrait en changeant de sexe ne pas perdre la possibilité d’aimer celle qui aura alors le même sexe que lui.

Dans « Tom à la ferme » Xavier Dolan lie la sexualité au secret, à une certaine perversité et peint une nouvelle forme de l’amour contrarié, thème transversal de sa filmographie ©MK2 Diffusion

Dolan ne porte la parole d’aucun combat mais il est indéniable que dans ses 4 premiers films il esquisse lointainement des théories. Tout d’abord celle d’une normalisation de la pluralité sexuelle, du « 3e sexe » (référence au Mythe de l’Androgyne de Platon et au titre d’Indochine (dont il a d’ailleurs réalisé le clip de College Boy avec Antoine-Olivier Pillon qu’il choisira pour MOMMY) mais aussi celle, non pas d’un déterminisme sexuel, mais d’un déterminisme affectif, qui verrait un lien entre la posture maternelle et la pérennité et l’assentiment de sa sexualité. Chez Dolan les mères sont toujours esseulées, assumant seules l’enfant souvent dans une certaine précarité financière, sociale et affective. Tous les pères sont absents, mort ou relayés à des figures lointaines et totalement désinvesties de leur paternité. En tout état de cause, ils sont manquants, et le fils est alors toujours lié à la mère de manière absolue et souvent transgressive en ayant auprès d’elle la posture d’un homme sexué plutôt que celle d’un enfant pur. Xavier Dolan distille dans ses films les plus grandes théories Freudiennes.

Une autobiographie salvatrice

Ses 4 premiers films sont fondamentalement autobiographiques, parfois même à la limite de l’impudeur (scène de sexe ou de masturbation dont la limite infiniment perméable entre Dolan et son personnage peuvent mettre mal à l’aise). Des films comme une catharsis pour le réalisateur. Xavier Dolan y occupe le premiers rôle mais il transpire dans tous les personnages. Chacun d’eux est une partie de lui-même et de ses obsessions intimes. Sur le tournage il ne délègue pas, son propos ne saurait être dénaturé par une autre appréciation que la sienne ; il écrit, habille, dirige et met en scène.

Qu’il s’agisse d’un plan de dos ou de face, ou d’une conversation , Xavier Dolan explore incessamment la dimension d’introspection et de conversation avec soi même. Un dialogue intérieur, parfois silencieux, parfois prolixe mais toujours salvateur. ©MK2 Diffusion

Son film, ses personnages sont lui et lui appartiennent, absolument, et par tous les moyens. Et lorsque le réalisateur n’a pas l’âge de ses rôles, il n’en fait pas cas et s’offre tout de même une apparition dans le film (scène de la fête dans LAURENCE ANYWAYS) pour maintenir le sceau de sa confession et de son ubiquité. D’ailleurs cette auto-analyse revendiquée, il la matérialise de manière palpable à l’écran dès J’AI TUÉ MA MÈRE où il se film en « caméscope confession », puis dans LES AMOURS IMAGINAIRES où il intègre des interviews de jeunes gens dissertant sur leurs questionnements amoureux, ainsi que dans LAURENCE ANYWAYS où il construit son film sur le déroulement d’une interview par une journaliste reprenant clairement les codes d’une séance de psychanalyse. Comme l’ont fait ces mères qu’il sonde frénétiquement, Xavier Dolan accouche à son tour de ses films, véritable fruits de ses entrailles tel un jaillissement douloureux, généreux et grandiloquent. Xavier Dolan exhale et parle de sexualité, de sa sexualité, ainsi que des tourments de sa génération. Mais attention, la question de l’identité sexuelle n’est pour autant aucune politique ou revendicative, elle ne représente qu’un trait de caractère purement humain. Dolan reprend Roland Barthes « Il n’y aura […] que des homosexualités, dont le pluriel déjouera tout discours constitué, au point qu’il apparaît presque inutile d’en parler »  et lorsqu’en 2011 la section LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) du festival décerna à LAURENCE ANYWAYS la Queer Palm, le réalisateur ne souhaita pas la recevoir la jugeant ostracisante ; il refuse de s’adresser à une cible.

MOMMY : Et si tout commençait maintenant ?

La fin de la douleur juvénile

J’AI TUE MA MERE, LES AMOURS IMAGINAIRES et LAURENCE ANYWAYS… Xavier Dolan faisait des films pour ne pas mourir, mais avec MOMMY il fait un film pour exister. Alors qu’il n’avait eu de cesse de parler de lui toutes tripes dehors, aujourd’hui il s’efface (un peu) et nous parle du monde. Il est enfin le chef d’orchestre d’une partition qui a trouvé sa noblesse, le temps de la verve cinématographique exaltée, aussi sublime fut-elle, est terminé.
Bienvenue dans l’ère du langage mûrement construit. Le MOMMY de Dolan passe dans une autre dimension, celle du calibre supérieur, la « déferlante Mommy» entendra-t-on alors, terme qui évoque un très large spectre d’adhésion. Et pour cause, Xavier Dolan se canalise, cesse de se disperser et se concentre. Il est arrivé au terme de son voyage initiatique et s’est peut être un peu réconcilié avec lui-même en chemin, laissant derrière lui quelques valises… Avec MOMMY, il semble être passé dans un autre temps, un temps où le choix n’impose plus un renoncement impossible mais salutaire, un temps apaisé où Dolan le polyglotte du cinéma a choisi sa langue et sa grammaire. Non pas qu’il soit sobre, non… Mégalomane il est, mégalomane il restera. Dolan conserve son goût pour le tape à l’œil et la forme auto-satisfaite. Il signe son film avec ses grands effets visuels : ralentis, cadres extrêmement composés, ses séquences « clip », le détails des costumes et accessoires etc… Le caractère plus mesuré de son cinquième film n’altère en rien le goût du réalisateur pour une forme de clinquant qu’on peut désormais nommer  « Dolanienne », il passe par exemple du format 4/3 au 16/9 au gré du sentiment de liberté ou d’enlisement d’un personnage, procédé pour le moins impactant !

Le temps de quelques séquences Steve parvient à retrouver espoir et un sentiment de liberté comme si la vie cessait, un temps, de le maintenir dans un étau… Il repousse les bords du cadre et l’image change de format. Dolan conserve son gout de la grandiloquence visuelle… ©MK2 Diffusion

Mais pour la première fois, dans MOMMY, tous ces procédés trouvent un poids. Ils ne s’accumulent plus les uns derrière les autres (bien que ce soit cette emphase qui participait à l’émergence du symbolisme), ils sont triés sur le volet et apparaissent uniquement narratifs. Il ne s’agit plus d’envolées lyriques et poétiques, mais de maîtrise narrative. Comme si la forme était enfin mise uniquement au service de l’histoire et plus de la démonstration ou de l’essai boulimique. Xavier Dolan semble en avoir bel et bien fini avec la conquête, il ne fait plus le paon qui expose ses plumes (quoique), il semble enfin rassuré sur son talent et l’amour que le public et la profession lui porte :  Dolan peut maintenant faire du Dolan.

Une forme distancée

Bien que le sujet poignant de MOMMY, (l’abandon légal d’un enfant par sa mère), s’inscrive éminemment dans la thématique obsessionnelle de Xavier Dolan (dont on pense d’ailleurs qu’il ne parviendra jamais à bout), il se détache pourtant de l’autobiographie directe. MOMMY est inspiré d’une loi américaine réelle, mais n’est pas un écho à la vie de réalisateur. Xavier Dolan n’incarne plus le fils, ni même aucun autre personnage. Ce n’est plus Xavier qui parle à travers Francis, Hubert, Tom ou Laurence. Et s’il déclare « se projeter dans ses personnages« , la parole n’est plus la sienne autrement que dans une dimension formelle et distancée. Avec MOMMYXavier Dolan exprime mais ne s’épanche plus. Il renonce au ton de la confession, il raconte une histoire construite dans un scénario original. D’ailleurs, il matérialise sa distanciation personnelle dans l’utilisation de la musique, avec laquelle il est en symbiose dans ses films. Pour la toute première fois elle est intradiégétique, elle fait partie de l’histoire elle-même (le CD du père de Steve qui défile le long de l’histoire) et n’est plus uniquement une playlist extérieure choisie et aimée du réalisateur qui vient « décorer » la narration.  Dolan n’aborde plus non plus la question de la sexualité qui est totalement évincée ; et même s’il n’a pu s’empêcher de laisser un soupçon d’androgénie à son Steve lorsqu’il danse dans la cuisine les yeux soulignés de noir comme dans les yeux noirs d’Indochine (dont Dolan est un adepte), aucune allusion à ce thème n’est faite. Si nous pouvons entrevoir une dimension d’autobiographie dans MOMMY , elle reste cette fois-ci, comme dans toute œuvre d’art, dans la sphère symbolique.

Anne Dorval et Suzanne Clément réunies autour d’un fils…. De j’ai tué ma mére à Mommy, Dolan fait-il ses adieux a son thème premier ? ©MK2 Distribution

MOMMY est l’occasion pour Xavier Dolan de dresser une fois encore un portrait de mère mais il va cette fois-ci un peu plus loin. Il change son prisme d’analyse et renverse son point de vue. Il n’est plus question que le fils soit le narrateur de la relation, c’est pour la première fois par le regard de la mère que Dolan explore et témoigne de la souffrance de la relation filiale. Dolan dresse cette fois-ci deux portraits féminins. Il fait d’Anne Dorval une femme qui se bat pour survivre et garder « l’espoir » entre épanouissement personnel renoncé et vie professionnelle précaire, et de Suzanne Clément une figure du renoncement, rongée par le chagrin insurmontable d’avoir perdu un fils. Plus question de cantonner les mères aux seconds rôles, des femmes en mal de complétude occupent ici le premier plan.

Une réponse au premier film

MOMMY aux thèmes plus resserrés, MOMMY au style plus consolidé, MOMMY assoit indubitablement une évolution, une maturité (s’il faut utiliser un terme consacré). Il semble, certes, clore une période de recherche esthétique mais il se positionne surtout comme une réponse (peut être momentanée) à son premier J’AI TUÉ MA MÈRE. MOMMY clôt une boucle. Anne Dorval et Suzanne Clément retrouvent toutes deux leurs rôles originels de mères écorchées et de professeurs bienveillants dont l’écriture a été anoblie par le temps. La situation est similaire, une mère et un fils s’embourbent dans une cohabitation nocive pour leur équilibre réciproque et c’est un(e) professeur d’école qui vient à leur secours. Mais alors qu’en 2009  Hubert se consumait d’une violence « rituelle » du passage de l’enfance à l’âge adulte, en 2014 Steve est cette fois atteint d’une maladie diagnostiquée que rien ne peut soulager. Hubert jurait détester sa mère mais Steve remue le reste du monde pour rester à ses côtés. Dans les deux cas la situation se solde par un abandon salvateur (seulement en apparence) pour la mère, et mortifère pour le fils. Tandis que J’AI TUÉ MA MÈRE se clôturait sur une scène optimiste qui liait la mère et le fils dans le lieu de l’enfance, MOMMY les isole dans deux espaces distincts dans une fin qui malgré son ouverture et sa note « d’espoir » (liberté retrouvée ?) scelle l’impossibilité d’une réconciliation légalement actée. Le film se ferme sur « We are born to die » de Lana del Rey qui renvoie au prénom de la mommy (Die) et laisse finalement une note d’espoir vaine… La vie fera son travail, le réalisateur reste en retrait mais qu’il s’agisse de la tragédie d’une femme écorchée, d’une déclaration d’amour avortée d’un fils à sa mère ou de la mort du lien, MOMMY sonne bel est bien le glas d’une fin. La fin d’un cycle, un temps premier où l’étoile naissante Dolan d’hier est aujourd’hui un cinéaste qui fait son chemin.

Xavier Dolan a réunit ses muses dans une ultime réalisation avant de les abandonner (ponctuellement peut-être) et s’envoler vers d’autres cieux. JUSTE LA FIN DU MONDE, son 6eme long métrage au casting en or (Marion Cotillard, Léa Seydoux, Vincent Cassel) est en compétition officielle au Festival de Cannes 2016 et ouvre son réalisateur aux espoirs les plus grands ; et le très hollywoodien THE LIFE AND DEATH OF JOHN F. DONOVAN avec Jessica Chastain et Suzanne Sarandon est en cours de production aux Etats-Unis. Longue et belle route a Xavier Dolan. Tout est devant.
[divider]RÉTROSPECTIVE XAVIER DOLAN[/divider]

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MOMMY : la fin d’un cycle ?

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Titre original : Mommy
Réalisation : Xavier Dolan
Scénario : Xavier Dolan
Acteurs principaux : Anne Dorval, Suzanne Clément, Antoine-Olivier Pilon, Patrick Huard
Pays d’origine : Canada
• Sortie : Prochainement
Durée : 2h14mn
Distributeur : MK2, Diaphana Distribution
Synopsis : Steve sort d’un établissement pour jeunes à problème et revient vivre avec sa mère Diane. Cette famille mono-parentale lutte pour trouver la stabilité familiale.

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http://www.youtube.com/watch?v=Qj4M0-y4xyU

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