C’est en plein tourbillon promotionnel de 120 Battements par Minute de Robin Campillo que nous avons pu voler un instant à Arnaud Valois.
Pour le troisième film du réalisateur, Grand prix du jury au festival de Cannes et véritable claque pour la rédaction, il partage l’affiche avec Nahuel Perez Biscayart et incarne Nathan, une nouvelle recrue de l’association Act Up. Même si c’est avec ce film que le grand public découvre son visage, Arnaud Valois compte déjà cinq longs-métrages derrière lui. En 2006 il jouait sous la direction de Nicole Garcia dans Selon Charlie, puis chez Josiane Balasko dans Cliente et André Techiné dans La fille du RER.
C’est un comédien à l’image de son personnage dans 120 Battements par minute, doux et les pieds bien ancrés dans la terre, qui a accepté de se confier avec beaucoup de générosité sur son retour au cinéma, son rôle et sa collaboration avec Robin Campillo. Rencontre.
NOTE : Il est fortement conseillé d’avoir vu le film avant de lire l’entretien, ce dernier traitant avec précision de moments importants.
Dix ans se sont presque écoulés entre La fille du RER d’André Techiné (2009) et le tournage de 120 Battements par minute. Comment as-tu été abordé pour ce film ? Je suppose que tu avais une autre vie ?
Oui en effet, depuis 2012 j’avais complètement enterré l’idée de faire du cinéma. J’avais à ce moment là vingt-cinq ans et le jeu des castings, de l’attente, des refus devenait difficile à vivre. Je commençais à ressentir une certaine tristesse et de la frustration dans ma vie. Je n’avais pas envie d’en arriver là. Je voulais me réaliser alors j’ai décidé de me construire ailleurs et j’ai trouvé l’épanouissement dans mon métier (NDLR masseur-sophrologue). Lorsque la directrice de casting m’a contacté, je revenais tout juste de Thaïlande mon diplôme en poche et j’entamais ma formation de sophrologue. Elle m’a expliqué qu’elle préparait un film pour Robin Campillo et elle m’a tout de suite demandé si j’étais encore acteur, chose à laquelle j’ai répondu non !
Mais finalement tu as raccroché…
Oui, elle a été maligne. Lorsque je lui ai expliqué mon activité, elle m’a convaincu de venir passer des essais comme ça, pour m’amuser, puisque je pouvais gérer mon temps comme je le voulais. Elle m’a parlé du sujet, évidemment il me touchait énormément mais je voulais me protéger d’une trop grande envie de faire ce film, au cas où ça ne marcherait pas. Alors j’ai accepté mais j’ai décidé de ne pas lire le scénario… Je me suis rendu aux essais les mains dans les poches. Pas d’investissement, pas de déception si ça ne marchait pas. Ça faisait cinq ans que je n’avais pas joué la comédie, j’ai vraiment pris ça comme une occasion de passer un bon moment mais pas plus.
Ça s’est finalement bien passé.
Oui ! Mais jusqu’à une heure avant l’audition, j’ai failli annuler vingt fois. En arrivant j’avais un trac énorme et je me suis vraiment demandé ce que je faisais là… Mais un autre comédien était prévu pour me donner la réplique, je ne pouvais pas annuler, alors j’y suis allé et j’ai pris un plaisir fou.
Tout s’est joué très vite alors ?
Oui et non. J’ai été rappelé dès le lendemain matin, ce qui est assez rare dans un processus de casting, Robin Campillo voulait me rencontrer la semaine suivante pour refaire la même scène. J’ai été très intimidé de le rencontrer, même si à l’époque je n’avais pas encore vu Eastern Boy et que je ne connaissais pas totalement son travail. Nous repassons la même scène, ça se passe très bien. Et à partir de là c’est parti pour douze semaines de casting. Changer de scène, changer de partenaires, Robin voulait des binômes qui fonctionnent parfaitement. Les personnages étaient castés les uns après les autres, on essayait différentes combinaisons. Après avoir rencontré Nahuel (partenaire dans le film), je me suis enfin décidé de lire le scénario. Je l’ai dévoré en une heure et ce que je craignais est arrivé, il fallait que je fasse ce film !
Tu t’étais finalement pris au jeu?
A ce moment-là j’ai commencé à avoir peur. J’entrevoyais le risque d’arriver numéro deux, comme ça m’était arrivé sur beaucoup de projets et que le rôle me passe finalement sous le nez. Robin réfléchissait toujours et j’ai senti quelque chose se refermer sur moi, je me revoyais dix ans en arrière dans l’attente, je ne dormais plus, j’étais très mal, le processus me semblait interminable. J’ai tout arrêté pour me préserver.
Et ?
Et le lendemain Robin a demandé à me voir, il m’a annoncé qu’on s’arrêtait là… J’ai acquiescé sauf qu’il ne parlait pas de moi, mais du casting… Il m’avait finalement choisi ! Je n’ai pas été heureux immédiatement, il fallait que je réalise, les trois mois et demi de casting avaient été nerveusement épuisants. Mais au bout de quelques minutes j’ai compris l’ampleur de ce qui allait arriver.
Tu incarnes donc le personnage de Nathan. Que pourrais-tu nous dire de lui ?
Nathan est un jeune homme qui a vécu des choses assez lourdes dans le passé, on le découvre dans le film. Au moment où il décide de rejoindre Act Up, on imagine qu’il a vu une action à la télévision et que ça génère chez lui une sorte de déclic. Il veut prendre part au combat, il veut s’engager certainement parce qu’à ce moment-là il est enfin prêt à faire la paix avec son passé. Il est à un âge où il peut assumer les événements vécus ou plutôt où il est prêt à les regarder dans les yeux.
Lorsqu’il entre à Act Up, Nathan est plutôt discret, il se tient un peu en dehors du groupe. D’ailleurs c’est le seul membre de l’association dont la sérologie est négative, ce qui le place dès le départ dans une dimension différente des autres personnages qui eux vivent jour après jour la propagation du virus.
Nathan est un peu introverti au départ mais il trouve une véritable force dans le groupe qui lui permet de s’étoffer, de se prendre en main et ce n’est pas un hasard s’il tombe amoureux de Sean qui est la figure emblématique du groupe, c’est lui le leader, Nathan est séduit par son entièreté.
Malgré la maladie, Sean est très lumineux au moment de la rencontre, il a en lui une véritable pulsion de vie.
Oui, d’ailleurs j’adore la scène du lycée. Lorsque Sean embrasse Nathan. Il fait ça juste pour provoquer une gamine, pour lui c’est un geste comme ça sans conséquences, mais c’est à ce moment-là que l’histoire commence véritablement et que Nathan tombe amoureux de lui. Même s’il attendait ce baiser depuis longtemps, la manière dont il arrive l’embarque totalement.
Dans le film le personnage de Sean est central, pourtant à l’image c’est Nathan qui lance le film avec un contre-champ subjectif. C’est à lui que le recruteur de l’association s’adresse et c’est sur son regard face caméra que l’histoire se clôt. Il est passé de l’autre coté du cadre, c’est son histoire à lui…
C’est l’histoire de tous les personnages, à travers le regard de Nathan. Même si certains sont plus présents que d’autres. Nathan est aux côtés de Sean mais c’est Sean qui capte l’attention dès le départ.
Il y a en effet toute une palette de personnages avec des personnalités très fortes autour des deux personnages principaux. C’est un vrai film de groupe et en même temps il y a sans cesse un lien entre l’intime – les individualités et le groupe, comme si c’était la juxtaposition des histoires individuelles qui nourrissait le collectif. La lutte d’Act Up est une lutte idéologique mais c’est surtout une lutte incarnée.
Tout à fait. Il y a l’incarnation dans les corps, l’incarnation dans les expressions et l’idée que c’est une multiplicité d’individus qui forme le groupe et que le groupe possède une vraie identité grâce aux identités de chacun etc… C’est très vivant, c’est un magma. Ça se dispute, ça se rabiboche, ça couche avec l’un ou avec l’autre… Ce sont des gens qui sont ensemble parce qu’ils vont tous mourir, et c’est ça qui leur donne leur force. L’urgence de la fin qui arrive fédère tout le monde et du coup une prise de bec n’a pas d’importance.
La maladie a un effet de loupe sur l’urgence de vivre ?
Exactement, ils mettent toutes leurs forces dans ce qui leur reste à vivre. Ils n’en ont plus rien à faire de rien, de toute manière, ils ne sont pas considérés, autour d’eux il y a le mépris et l’ignorance de la société dont ils sont aux bancs. Ils n’ont plus rien à perdre. Il y a cette scène dans le film où Sean reçoit un courrier qui lui apprend qu’il va enfin recevoir ses allocations handicapées alors que c’est déjà trop tard, il est à la fin. Cette scène montre bien que les prises en charge, lorsqu’elles avaient lieu, étaient indécemment longues…
Dans le film, tout comme à l’association, il y a des personnages qui arrivent, qu’on accompagne et qui disparaissent, puis d’autres arrivent… C’est un flux de vie permanent dans lequel on sent qu’on est que de passage…
C’était la réalité d’Act Up. Des gens arrivaient à l’association et puis un jour ils ne les voyaient plus et recevaient un faire-part de décès. Ou alors d’autres membres ne venaient plus lorsque la maladie devenait trop visuelle et mouraient quelques mois plus tard isolés. C’était quelque chose de quotidien de voir quelqu’un deux, trois, quatre fois puis apprendre sa mort. C’est ce qu’a voulu dire Robin avec le personnage de Jérémy. On s’attache, la personne prend de la place et elle puis un jour, elle n’est plus là.
Il y a aussi le personnage de Marco. C’est un personnage qui marque. Il est très jeune et avec lui on entre totalement dans la projection. Ce que vivent Sean et les autres c’est ce qu’il vivra dans quelque temps. C’est très dur… Marco forme un binôme avec sa mère, d’ailleurs les mères sont très importantes dans le film. Elles aussi font partie de la bataille.
Lorsque Nathan annonce à la mère de Sean qu’il est mort, elle répond « déjà ?». C’est glaçant. Robin ne fait pas de compromis, il nous plonge dans la réalité stricte de l’anormalité pour une mère de perdre un fils et d’une réaction qu’on n’attend pas forcément. Mais comment réagir ?
Et puis les membres de l’association arrivent, c’est la réunion de la famille biologique et la famille qu’on se fait.
Oui Act Up c’est une famille de cœur.
Étrangement, il n’y a pas de pères. Où sont-ils ?
C’est vrai qu’il n’y a pas de pères….Peut-être que la cause des homosexuels est aussi liée au combat des femmes. Je trouve que lorsque les droits des homosexuels avancent, le droit des femmes avance… Et inversement. Il y a toujours une corrélation assez forte entre les deux.Hasard dramatique du calendrier, le film arrive à Cannes au moment ou l’on découvre le traitement des homosexuels en Tchétchénie.
Ça rappelle que l’horreur est encore aux portes de l’Europe. Dans les années 90, il faut se rappeler qu’à cause de la maladie certains souhaitaient la disparition des homosexuels. Ce n’est pas si vieux que cela, il ne faut pas l’oublier.
Pour revenir à cette scène de la mort de Sean. C’est une euthanasie. Juste avant que Nathan ne lui injecte une substance Sean lui dit « fait attention à ne pas te piquer ». Cette phrase sonne comme un passage de main : je meurs mais fais attention à bien rester en vie. Sean autorise Nathan à continuer, il le libère…
Étonnamment, personne ne pause jamais la question de cette scène d’euthanasie pourtant c’est à mon sens la plus choquante. A Cannes, la presse française parlait beaucoup de l’engagement politique, de la vie des malades alors que les internationaux voyaient plutôt le film comme une histoire d’amour mais personne n’avait encore abordé cette question d’euthanasie, c’est la première interview où ce thème est abordé.
C’est peut-être parce que cette scène reste floue. On suppose l’euthanasie mais on n’en est pas sûr. Il n’y a pas un dialogue ou un plan qui amorce cet acte. On pourrait tout autant croire que Nathan injecte un médicament et qu’il y a une surdose… Ou même que Sean meurt naturellement…Cette ambivalence est volontaire ?
Au début, il devait y avoir une scène avec un dealer qui apporte le produit, mais finalement Robin n’en a pas voulu, il a préféré laisser les choses comme ça. Il ne veut pas prendre le spectateur par la main et lui dire « tiens je te montre ce que tu dois comprendre », il laisse ouverts tous les possibles…
Cette scène est traitée de manière particulière, elle est très rapide et on ne rentre pas dans le pathos parce qu’immédiatement une autre scène vient reprendre le dessus, c’est d’ailleurs à mon sens la scène la plus belle du film. Sean est mort mais ce sont les considérations quotidiennes qui occupent les esprits, on parle de machine à café, de ce qu’il y a à manger dans le frigo et déjà de la prochaine action militante… Finalement, la vie reprend ses droits instantanément, la mort en fait partie mais c’est la vie qui gagne…
Oui, c’est vrai… C’est tout à fait ça, la vie continue.
Il y a une notion de rapports en miroir entre Nathan et Sean, l’un sombre et l’autre se révèle.
Je me suis posé la question de la place de Nathan auprès de Sean. Est-ce que la maladie de Sean était une prison, est ce qu’il se sentait obligé de l’aider pris au piège ou est-ce qu’il avait vraiment envie de jouer les infirmiers… J’ai laissé toutes les possibilités ouvertes. Pour Robin, c’était plutôt un deal entre eux, comme si puisque Nathan était sa dernière histoire il lui devait de l’accompagner jusqu’au bout… Mais Robin était très ouvert sur cette question… Moi je crois que Nathan répare son passé. Il veut, cette fois-ci, être au rendez-vous.
Au fond, le film ne parle uniquement d’homosexualité, il parle de la sexualité au sens large et d’amour…
Le film est dix films en un. C’est un film qui parle d’amour, d’éducation, d’histoire, c’est aussi un film de bande, qui parle de la maladie, c’est un film préventif, social, presque documentaire….Il est multiple.
Le film sort dans quelques semaines… (NDLR : interview réalisée lors du mois de juillet) Que ressent-on à l’idée de porter un message qui dépasse fondamentalement la fiction ? Le sida, la lutte des malades, le poids de l’industrie pharmaceutique, la prévention, ce sont des questions ultra contemporaines et intemporelles ?
Quand j’ai lu le scenario, je me suis tout de suite demandé pourquoi on n’avait pas fait ce film plus tôt. Pourquoi il avait fallu attendre vingt ans après les faits pour écrire un film comme celui-la. Pas un instant je n’ai réfléchi sur un quelconque risque. Peut-être est-ce aussi parce que je n’étais plus comédien… Mais si on m’avait proposé de passer des essais pour une comédie ou quelque chose de trop léger je n’y serai pas allé. C’est le thème qui m’a poussé, le côté engagé. Quitte à revenir au cinéma je voulais revenir avec quelque chose de fort, un film qui imprime quelque chose et qui puisse transporter les gens. Dès la lecture on pouvait déjà tout voir, sentir le rythme, le temps qui se suspend et accélère…C’était très visuel et je savais que je ne me trompais pas.
120 BATTEMENTS PAR MINUTE est véritablement un film de personnages, de dialogues, pour autant la mise en scène visuelle possède des fulgurances fascinantes. Il y a ces particules de poussière ou la Seine ensanglantée à l’aube…
Et puis les apparitions fantômes des amants au gré des récits des personnages… Bienvenue chez Robin Campillo. Ce qu’il fait, on ne l’a jamais vu dans le cinéma français.
Quels souvenirs gardes-tu du travail avec Robin Campillo ?
Robin est un maître. Il a une vision extrêmement précise de ce qu’il veut, tout est très écrit, il n’y a pas d’improvisation, pourtant il laisse beaucoup de liberté aux acteurs pendant les prises. Il tourne les scènes à plusieurs caméras pour saisir tout ce qui peut arriver naturellement. Nous sommes très dirigés mais il n’y a pas de limite à ce qui peut jaillir. En découvrant le film je me suis même demandé à quel moment certaines images avaient été filmées… Robin arrive à saisir les détails qui nous échappe.
Cette direction flirte avec le documentaire notamment dans les scènes d’amphithéâtre. Quelle est la place du comédien dans ce type d’approche ?
Le comédien n’est rien sans le réalisateur. Évidemment le comédien a un certain pouvoir, c’est lui qui est à l’image, mais ça reste le film et la vision du réalisateur. C’est lui qui accomplit tout le travail en amont dans l’ombre, le travail le plus difficile. Et puis, c’est lui qui choisit son acteur. En ce qui me concerne, je préfère être dirigé, je ne suis pas un comédien qui m’épanouit dans la force de proposition, j’ai besoin de me mettre au service de la vision de quelqu’un. En tant qu’acteur c’est très épanouissant de savoir exactement ce que le réalisateur attend, paradoxalement c’est dans ce contexte là que je me sens le plus libre et le plus en confiance. Je sais où il faut aller, alors mon esprit est totalement serein et disponible.
Dès ton premier film en 2006, tu montais déjà les marches aux côtés de Nicole Garcia, aujourd’hui le film remporte le Grand Prix à Cannes. Étais-tu dans le même état d’esprit que la première fois ?
On pourrait presque dire que 120 BATTEMENTS PAR MINUTE est mon premier film, parce que c’est un premier rôle… Ce Cannes n’avait rien à voir avec le premier. J’ai onze ans de plus, aujourd’hui je ne suis plus la même personne, je sais qui je suis, je suis très épanoui dans ce que je fais, je n’ai pas trouvé une activité de consolation, mon métier à la ville est mon socle. J’ai vécu Cannes cette année comme quelque chose de merveilleux, incroyable, mais j’ai essayé de regarder les choses de manière un peu plus large… Je me dis que si le cinéma revenait comme il est revenu avec ce film, avec beaucoup de hasard et beaucoup de chance, alors ce serait la cerise sur le gâteau mais je ne retomberai pas dans les travers et les frustrations d’avant qui sont inéluctables dans ce métier. Aujourd’hui je fais la promotion du film et je répond avec grand plaisir aux interviews. Je reçois ce que les gens ont pensé du film, leurs analyses qui permettent de pousser la réflexion, c’est très enrichissant et je prends tout cela comme un cadeau.
Qu’est-ce que ça fait de savoir que pendant le festival, Xavier Dolan a tweeté pour soutenir le film ?
C’est fou…
Ça fait déjà penser à la suite ?
On nous a beaucoup posé la question à Cannes de savoir si on était prêts pour les Césars, les révélations, meilleur acteur… Je préfère ne pas me poser la question. Nous avons déjà remporté beaucoup de prix à Cannes et on ne s’y attendait pas. Cette aventure est déjà extraordinaire. Il y a le retour au cinéma avec un film porté par la grâce, une telle fierté de défendre ce sujet, ce message multiple et le bonheur d’avoir travaillé avec Robin Campillo. C’est une aventure cinématographique, mais c’est avant tout une expérience de vie extrêmement forte. Depuis le tournage, nous sommes tous très liés, nous nous parlons presque tous les jours… Nous serons certainement marqué à vie par ce film, alors si le film remporte d’autres prix, je serai heureux et je ferai parti de la fête mais je ne cours pas après ça parce que faire ce film m’a déjà comblé.
Pour finir, je voudrais te faire une proposition de slogan. Dans le film, il y a plusieurs scènes d’amphithéâtre lors desquelles le groupe réfléchit à des punchlines, notamment pour la gaypride ou les campagnes d’affichage, ces scènes prêtent souvent à sourire. Il y a un slogan qui m’est venu à l’esprit, qui je pense pourrais résumer ma vision du film : « On réclame le droit de jouir, sans mourir » qu’en penses-tu ?
(Rire)… Ah oui, celui-là n’est pas dans le film ! Ça aurait été un très bon slogan. Bravo, tu aurais pu faire parti d’Act Up …
Sarah Benzazon
[button color= »white » size= »normal » alignment= »center » rel= »follow » openin= »samewindow » url= »https://www.leblogducinema.com/critiques-films/critique-120-battements-par-minute-856864/ »]Notre critique de 120 Battements par Minute[/button]