En ce début d’été 2023, le FEstival La Rochelle CinéMA revient pour sa 51e édition et peut s’enorgueillir d’une telle longévité, tout en maintenant sa double particularité, à savoir l’absence de compétition et l’esprit de curiosité. Et cette année encore, la programmation est de très haute qualité, avec de grandes rétrospectives.
Un hommage de taille sera ainsi rendu à Pierre Richard, véritable créateur de formes, acteur inventif dont les effets burlesques ne sont jamais altérés par le temps depuis les années 70. Sa carrière sera mise en lumière avec la diffusion de huit films cultes, notamment deux qu’il a réalisés, Le Distrait et Les malheurs d’Alfred. On pourra également revoir Le Grand blond avec une chaussure noire de Yves Robert et Le jouet de Francis Veber.
Une Rencontre aura lieu le 6 juillet en présence de Pierre Richard et de Marco Pico, réalisateur de Un nuage entre les dents. Pour compléter cet hommage, l’exposition « Faire l’idiot, une histoire du corps burlesque » abordera le rapport au corps, dont l’acteur a si bien joué, partant du burlesque des origines vers celui plus ouvertement revendicateur des artistes contemporains.
Comme à son habitude, le FEMA met en lumière des personnalités qui ont marqué l’histoire du cinéma et revient sur leur parcours grâce à des rétrospectives. Le Festival offre ainsi l’occasion de revoir neuf œuvres emblématiques du cinéaste et acteur français Sacha Guitry (1885-1957), dont la modernité et le réalisme le caractérisent. Ainsi Faisons un rêve (1936), Ils étaient neuf célibataires (1939), Le comédien (1947) ou encore La Poison (1951) seront commentés par un spécialiste du cinéaste.
Le FEMA célèbrera également l’actrice américaine Bette Davis (1908-1989), dont le visage énigmatique est d’ailleurs sur l’affiche de cette 51ème édition. Neuf de ses films sont ainsi proposés, dont les incontournables La lettre de William Wyler (1940), Ève de Joseph L. Mankiewicz (1950) ou Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? de Robert Aldrich (1962). Une table ronde évoquant son destin au sein du système si hostile des studios hollywoodiens lui sera dédiée le 4 juillet.
Plusieurs hommages seront également rendus à différents réalisateurs avec la possibilité pour les festivaliers de (re)découvrir sur grand écran leurs longs métrages. Ainsi le cinéaste danois Lars von Trier, dont l’œuvre est reconnue pour sa richesse, sa complexité et sa générosité, verra ses quatorze longs métrages présentés au public. Ainsi Breaking the waves (1996), Dancer in the Dark (2000), Dogville (2003), Melancholia (2011) ou encore The House that Jack Built (2018). Une table ronde sera organisée le 2 juillet, en présence de Jean-Marc Barr, l’un de ses acteurs fétiches.
L’hommage à la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania permettra d’assister à une rencontre en sa présence le 3 juillet et voir plusieurs de ses longs métrages, dont L’Homme qui a vendu sa peau. Son dernier film, Les Filles d’Olfa, Œil d’Or à Cannes, sera présenté en avant-première, Dans ce cadre, le FEMA célèbrera aussi les cinéastes tunisiennes, dont la nouvelle génération qu’on a vue émerger après le Printemps Arabe : Leyla Bouzid (Une histoire d’amour et de désir), Manele Labidi (Un Divan à Tunis) ou Erige Sehiri (Sous les figues).
A signaler le 9 juillet une exceptionnelle Leçon de montage, au cours de laquelle la réalisatrice Emmanuelle Bercot échangera avec les monteurs Julien Leloup et Yann Dedet, qui ont travaillé sur son dernier film De son vivant.
Comme chaque année, la catégorie D’hier à Aujourd’hui propose de revisiter le patrimoine du cinéma à travers des raretés et des classiques, restaurés ou réédités. Ainsi Jeanne Dielman, 23 Quai du Commerce, 1080 Bruxelles de Chantal Akerman (1975), Dans les faubourgs de la ville de Carlo Lizzani (1953), Vie privée de Louis Malle (1961), Trop belle pour toi de Bertrand Blier (1989) ou encore Cher Papa de Dino Risi (1979), en présence d’Aurore Clément.
La journée et la nuit du samedi 8 juillet seront dédiées à l’actrice australienne Nicole Kidman, au travers de cinq de ses rôles devenus cultes : Calme Blanc de Phillip Noyce (1989), Prête à tout de Gus Van Sant (1995), Portrait de femme de Jane Campion (1996), Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick (1999) et Les autres de Alejandro Amenabar (2001).
Enfin, la Catégorie Ici et Ailleurs regroupe 45 fictions et documentaires, films d’une grande diversité coups de cœur des sélectionneurs qui fait généralement la part belle aux fictions et documentaires découverts en sélection officielle du Festival de Cannes. Une trentaine de cinéastes viendront ainsi présenter leurs films en avant-première, sélectionnés à Cannes en 2023 ou dans d’autres festivals prestigieux.
Ainsi quatre films projetés ont obtenu des prix à Cannes cette année. La Palme d’Or pour Anatomie d’une Chute de Justine Triet, le Prix du Jury pour Les Feuilles mortes de Aki Kaurismäki. Et deux films récompensés par les Prix d’interprétation : féminine pour l’actrice turque Merve Dizdar dans Les Herbes sèches de Nuri Bilge Ceylan et masculine pour l’acteur japonais Koji Yakusho dans Perfect Days de Wim Wenders.
Sont également attendus, en présence des réalisateurs, Le Règne animal de Thomas Cailley (en Film d’Ouverture du Festival), Áma Gloria de Marie Amachoukeli, Les Colons de Felipe Galvez, Il pleut dans la maison de Paloma Sermon-Daï, Mimi de Douarnenez de Sébastien Betbeder, On dirait la Planète Mars de Stéphane Lafleur, Le Syndrome des amours passées de Ann Sirot et Raphaël Balboni (en Film de Clôture) et Un Prince de Pierre Creton.
Les documentaires ne sont pas en reste puisque les réalisateurs Mona Achache, Claire Simon et Jean-Gabriel Périot viendront présenter leurs films respectifs Little Girl Blue, Notre corps et Affronter l’obscurité. D’autres films en compétition à Cannes sont également très attendus, comme L’enlèvement de Marco Bellochio, La Chimère de Alice Rohrwacher ou encore Club Zéro de Jessica Hausner.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site du festival.
Sylvie-Noëlle sera présente au FEMA pour Le Blog du Cinéma !