Le Festival du Film Francophone d’Angoulême qui s’est tenu du 22 au 27 août, a battu son record de 38700 festivaliers. C’était pour nous l’occasion d’assister à la projection de plus d’une quinzaine de films présentés en avant-première, dont certains étaient en compétition (notre sélection ICI).
Le Palmarès nous ravit et rejoint en grande partie nos propres choix. Il a suscité beaucoup d’émotions de la part des artistes récompensés:
– Petit Paysan de Hubert Charruel (sortie en salle le 30 Aout) a fait l’objet d’une triple récompense amplement méritée : Valois de Diamant, Valois de l’Acteur pour Swann Arlaud et Valois de la Musique pour Myd. Le réalisateur a vu avec ce prix une « légitimité et une reconnaissance pour avoir suivi la voie du cinéma plutôt que celle des vaches« , quand l’acteur a estimé que c’était son « premier prix sérieux qui l’encourage dans un métier où il est souvent en proie aux doutes« .
– Une famille syrienne de Philippe Van Leeuw (sortie en salle le 6 septembre) a lui aussi été récompensé par 3 Valois: Valois de la Mise en scène, Valois du Public et Valois de l’Actrice, remis ex æquo à Diamand Abou Abboud et à Hiam Abbass. Cette dernière a souhaité partager le prix avec la troisième actrice du film, Juliette Navis, ainsi qu’avec le peuple syrien, soulignant à quel point il était « tout de même difficile de célébrer la guerre« .
– La surface de réparation de Christophe Régin obtient le Valois du Scénario (sortie en salle le 17 janvier 2018) et La Belle et la meute (sortie en salle le 18 octobre) le Valois Magelis, prix des étudiants.
Enfin, on a quand même un petit regret de ne pas voir figurer au Palmarès l’émouvant C’est le cœur qui meurt en dernier du québécois Alexis Durand-Brault.
On vous dresse donc un petit bilan très positif de cette 10ème édition du Festival.
Le Festival a permis de mettre à l’honneur de beaux portraits de femmes, comme dans Prendre le Large de Gaël Morel ou Corps étranger de Raja Amari. Et parmi ces femmes, il y avait aussi des mères, tantôt fascinantes, tantôt défaillantes, mais en tous les cas omniprésentes dans la vie de leurs enfants. Ainsi Demain et tous les autres jours de Noémie Lvovsky, C’est le cœur qui meurt en dernier d’Alexis Durand-Brault ou Le Rire de ma mère de Colombe Savignac et Pascal Ralite.
La réalité de la guerre était très présente dans ce Festival: outre le huis clos de la guerre en Syrie Une famille syrienne de Philippe Van Leeuw, les traumatisés de la Grande Guerre ont été évoqués dans l’époustouflant film Au Revoir là-Haut de Albert Dupontel (sortie en salle le 25 octobre). Enfin, le vécu par Marguerite Duras de la fin de l’Occupation et du retour des camps de concentration de son mari, était particulièrement émouvant dans La Douleur de Emmanuel Finkiel (sortie en salle le 24 janvier 2018).
L’art de percer sur les planches, et son lot de difficultés, étaient aussi abordés avec beaucoup de réalisme dans Maryline de Guillaume Gallienne et dans Le prix du succès de Teddy Lussi-Modeste.
Des actrices et acteurs ont confirmé leur potentiel dramatique et leur intensité de jeu et ont su susciter une forte empathie auprès du public: Hiam Abbas (Une famille syrienne), Sophie Nélisse dans Et au pire on se mariera de Léa Pool, Adeline D’Hermy dans Maryline et Mélanie Thierry dans La Douleur. De leur côté, Swann Arlaud (Petit Paysan), Roschdy Zem (Le prix du succès) et Jean-Pierre Bacri (Le sens de la fête) crèvent littéralement l’écran.
Deux acteurs lumineux dans des premiers rôles se sont révélés, et que nous suivrons désormais avec intérêt: Franck Gastambide (La surface de réparation) et Luce Rodriguez, la jeune révélation de Demain et tous les autres jours.
Nous avons aussi réalisé des interviews de plusieurs équipes de films, qui seront très prochainement publiées, avec les critiques des films, sur Le Blog du Cinéma.
– les réalisateurs Colombe Salignac et Pascal Ralite et les acteurs Suzanne Clément et Pascal Demolon du très émouvant Le rire de ma mère (sortie en salle le 3 janvier 2018)
– le réalisateur Christophe Régin de La Surface de réparation
– l’équipe de l’envoûtant Corps étranger (sortie en salle le 22 novembre 2017): sa réalisatrice Raja Amari et les acteurs Hiam Abbass et Salim Kechiouche.
– Olivier Rabourdin, acteur du décalé Money (sortie en salle le 27 septembre) de Gela Babluani.
Enfin, resteront gravées dans nos mémoires les images joyeuses de John Malkovitch, Président du Jury, foulant en tong les marches lors de la Cérémonie d’Ouverture ou de la Ministre de la Culture Françoise Nyssen dansant sur la musique de Magic System lors de la Cérémonie de Clôture! Mais aussi celles de l’accueil très enthousiaste réservé par le public de Bonne Pomme au couple mythique Catherine Deneuve et Gérard Depardieu. Bref, une excellente moisson que cette 10ème Edition du Festival du Film Francophone d’Angoulême!