« C’est dur dur d’être un bébé… »
nous confiait Jordy en 1992. Ces paroles auraient très bien pu être chantées par le héros de FASTLIFE, le premier film en solo de Thomas Ngijol. Ce dernier y interprète Franklin Ebagé, un premier personnage capricieux, égocentrique et parfois franchement énervement. Devenu une star de l’athlétisme grâce à une médaille olympique obtenue dans des circonstances douteuses, il est aujourd’hui au plus bas de sa carrière. Cela ne l’empêche pas de toujours vouloir briller, quel qu’en soit le prix.
Le scénariste joue le chaud et le froid avec les spectateurs, nous amenant sans cesse à la limite de l’affection pour cet anti-héros puis à la déception face à ses actes. L’enthousiasme avec lequel Franklin s’enfonce dans des situations embarrassantes crée un malaise dont on ne se défait pas. On essaie pourtant, tant bien que mal, d’aimer ce héros antipathique, presque touchant, mais la transformation que l’on attend n’aboutit jamais. C’est là que Thomas Ngijol marque un point. Il réussi à créer un personnage constant dans son échec et qui ne subit pas l’éternelle métamorphose, aussi spectaculaire que clichée, dont adore nous abreuver le cinéma.
L’entourage de Franklin n’est pas mieux logé que lui et on s’aperçoit rapidement qu’il est resté tel qu’il est uniquement grâce à la complaisance de ses proches et des médias. Propulsé dans la gloire par ces derniers, encouragé par son agent et chouchou des équipementiers, ses débuts ont aggravé son penchant naturel pour la notoriété. « Je veux briller », c’est son obsession, son but. Sa relation amoureuse – qui fonctionne très bien à l’écran – est le reflet de ce qui caractérise toutes les relations de Franklin : logé, nourri et choyé par sa copine, Pauline (jouée par Karole Rocher) il peut se concentrer sur lui-même.
”Pas assez drôle pour être comique mais pas assez touchant pour être pris au sérieux, le film peine à trouver sa place.”
Thomas Ngijol marche sur le fil du rasoir, risque de tomber dans la comédie lourde ou dans le cliché de la rédemption mais réussi à y échapper. Cet équilibre dessert néanmoins le film car il nous déroute : pas assez drôle pour être comique mais pas assez touchant pour être pris au sérieux, le film peine à trouver sa place. Ce qui m’a le plus gênée dans Fastlife, c’est le détachement total que j’ai ressenti par rapport à l’histoire. Les problèmes du héros n’ont, non seulement pas réussi à m’intéresser, mais ne sont même pas parvenus à me faire oublier les miens.
FASTLIFE vous arrachera quelques sourires, voir même des rires, mais ces derniers ne valent pas la sensation de temps perdu que vous ressentirez en achevant ce film.
[divider]INFORMATIONS[/divider]
• Réalisation : Thomas Ngijol
• Scénario : Thomas Ngijol, Mohamed Issolah
• Acteurs principaux : Thomas Ngijol, Karole Rocher, Julien Boisselier
• Pays d’origine : France
• Sortie : 16 juillet 2014
• Durée : 1h31mn
• Distributeur : EuropaCorp Distribution
• Synopsis : FASTLIFE : aller toujours plus loin, plus vite, pour briller aux yeux des autres : telle est la devise de Franklin. Franklin est un trentenaire mégalomane obnubilé par l’envie de briller à n’importe quel prix. Il devra choisir entre devenir un homme ou continuer à vivre la Fastlife.
[divider]BANDE-ANNONCE[/divider]
[divider]LE BLU-RAY[/divider]
•Distributeur : EuropaCorp
• Nombre de disque(s) : 1
• Format : BD-50
• Boîtier : Blu-ray Disc
• Bitrate : –
• Authoring : –
• Format vidéo : 1080p AVC – Image ratio 2.35:1 (16/9 natif)
• Zone : B
• Standard : –
• Image : Couleurs
• Audio : Français (DTS-HD 5.1)
• Sous-titres : –
• Sourds et malentendants : Français
• Suppléments : L’Interview de Thomas Ngijol en mode fastlife – Le Making of