La Défense Lincoln
© Metropolitan FilmExport

[critique] La Défense Lincoln

Nous souhaitons recueillir votre avis sur votre façon de nous lire. Merci de prendre 2 minutes de votre temps en cliquant ici !


Mise en scène
6.5
Scénario
9
Casting
7
Matthew McConaughey
9.5
Photographie
7
Musique
6
Note des lecteurs3 Notes
7.2
7.5

[dropcap size=small]R[/dropcap]evenons sur un film entre guillemets « capital », pour la carrière de Matthew McConaughey : La défense Lincoln. Le film sort au cinéma juste après la romcom sans originalité Hanté par ses ex. Matthew McConaughey, à cette époque n’avait plus vraiment marqué le public depuis Dazed & Confused de Richard Linkalter (Boyhood).
À l’exception de quelques rôles dans des films marquants comme le sous estimé Contact de Robert ZemeckisEdTV, un sous Truman Show, ou encore Amistad mauvais film, à la réalisation toutefois exceptionnelle de Spielberg, l’acteur est catalogué comme le beau gosse sans réel charisme finissant systématiquement par montrer son torse musclé, rien de plus.

Avant de commencer la critique, je tiens à noter que je découvre ce film après avoir observé le renouveau de l’acteur, à travers les rôles géniaux de Rust CohleMud, Dallas (Magic Mike), Killer Joe, Ron Woodroof,  Mark Hanna, et même sa participation aux spots publicitaires pour la marque Lincoln. Je pense donc être à même de juger sa prestation avec objectivité, en regard de ce que l’acteur a déjà pu proposer en termes d’interprétation.

Donc, La Défense Lincoln (The Lincoln Lawyer en V.O. titre beaucoup plus évocateur) suit un avocat de la défense, Mick Haller.
Son job, est par conséquent, de défendre les accusés quelque soient leur crimes. Le film raconte son implication au sein d’une affaire relativement banale : un gosse de riche est accusé d’avoir molesté une jeune femme.

Le film, lui repose sur deux choses. Son scénario, et Matthew McConaughey.

19622928

La réalisation, évacuons le tout de suite, n’a rien d’exceptionnel. Brad Furman se contente de retranscrire l’imagerie télévisuelle actuelle, qui associe une photo chaude à la ville de Los Angeles, use d’effets « à la mode » (en 2011 en tous cas), de zooms/dezooms ou encore de tremblements d’image insupportables. Reconnaissons lui tout de même, en plus de quelques tout-petits plans séquences correctement chorégraphiés, deux plans particulièrement réussis bien que succincts : la sortie des deux avocats du bureau du juge, et un autre plaçant avec précision plusieurs personnages sur le même plan avec un sens du cadrage assez subtil.
Une réalisation sans éclat, mais réellement efficace.

Le scénario quant à lui, est un exemple de précision.
Après une présentation exhaustive de Mick Haller s’inscrivant pourtant dans un laps de temps très court, il embraye sur l’enquête. Celle-ci, ne constituera pas une surprise pour les habitués du genre… Seulement la puissance du script est d’être patient. De présenter les différentes pièces du puzzle, et de déplacer progressivement les enjeux.
Qui est Mick Haller ?quelle est sa personnalité. Quel est son nouveau cas? Qui en est la victime, qui en est le coupable ? Le coupable est-il le coupable… Qui devons nous croire ?
Intelligemment, on passe d’une interrogation à une autre jusqu’à comprendre de quoi il s’agit réellement… De manipulation. À partir de ce moment, le script de John Romano (adapté de Michael Connelly) se charge d’établir lentement un vainqueur à cette partie d’échec haletante.

”un procedurial bien ficelé qui, grâce au talent des auteurs du script ainsi qu’à un Matthew McConaughey hors norme, s’avère incontournable”

Puis, Matthew McConaughey. Présent dans chaque plan du film, il est le véritable liant de l’histoire. C’est par lui que les autres rôles existent, car il leur »donne » littéralement la réplique. C’est lui qui sert la réalisation, par son jeu précis qui semble diriger la caméra, c’est lui qui guide le scénario, l’oriente à chacune de ses interventions… Il réussit à rendre extrêmement complexe, en étoffant par de tout petits détails, un personnage pourtant assez caractérisé. Matthew McConaughey, comme souvent, comprend mieux le film que son réalisateur ou ses scénaristes… Il permet à La Défense Lincoln d’être plus qu’un vulgaire téléfilm de procès à gros budget, un film référence en matière de procedurial spectaculaire.

La Défense Lincoln est donc un petit film bien ficelé qui s’élève sans problème au dessus de la masse, grâce notamment au talent des scénariste/auteur John Romano et Michael Connelly qui nous offrent un script retors et précis, ainsi qu’à l’interprétation subtile et intense de Matthew McConaughey.

 

[divider]INFORMATIONS[/divider]

Titre original : The Lincoln Lawyer
Réalisation : Brad Furman
Scénario : John Romano d’après l’oeuvre de Michael Connelly
Acteurs principaux : MATTHEW MCCONAUGHEY, Marisa Tomei, Ryan Phillippe, Bryan Cranston, Michael Peña, John Leguizamo
Pays d’origine : U.S.A.
Sortie : 25 mai 2011
Durée : 1h58min
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Synopsis :Michael Haller est avocat à Los Angeles. Habile, il est prêt à tout pour faire gagner les criminels de bas étage qu’il défend. Toujours entre deux tribunaux, il travaille à l’arrière de sa voiture, une Lincoln Continental. Ayant passé la plus grande partie de sa carrière à défendre des petits voyous minables, il décroche pourtant ce qu’il pense être l’affaire de sa vie : il est engagé pour défendre un riche play-boy de Beverly Hills accusé de tentative de meurtre. Mais ce qui semblait être une affaire facile et très rentable se transforme en redoutable duel entre deux maîtres de la manipulation…

[divider]BANDE-ANNONCE[/divider]

Nos dernières bandes-annonces