Quatrième jour à Cannes, un ensemble calme tandis que Le Redoutable coule et que The Meyerowitz Stories fait le job…
En cette quatrième journée du Festival du Cannes, les attentes étaient assez moindres concernant les films en compétition officielle. D’abord avec The Meyerowitz Stories, qui comme tous les films de Noah Baumbach n’annonçait rien d’autre qu’un sympathique petit film indé. Et étant depuis le début dans l’ombre d’Okja, lui valant d’être étiqueté comme « l’autre film de Netflix », il ne fallait pas s’attendre à voir ressurgir des débats enflammés sur la présence de la plateforme SVOD à Cannes. Évidemment, quelques sifflets se firent entendre à la vue du logo, tout comme des applaudissements, mais davantage pour continuer de « jouer le jeu ». Le film correspondant au style habituel du réalisateur (sorte de psychanalyse globale d’une famille), il aura convaincu ses adeptes et ennuyés ses détracteurs, mais sans plus.
D’autant qu’il y avait des événements annexes plus excitant sur lesquels se concentrer durant l’après-midi. À savoir, la présence de Clint Eastwood, venu livrer une passionnante master class, ainsi que la diffusion de l’improbable (sur le papier) mais puissante comédie musicale de Bruno Dumont sur Jeanne d’Arc (Jeanne, l’enfance de Jeanne d’Arc) à la Quinzaine des Réalisateurs, sans oublier l’étrange et jouissif How to Talk to Girls at Parties (Hors Compétition) en présence d’Elle Fanning, Nicole Kidman et le réalisateur John Cameron Mitchell. Enfin, à l’ACID était présenté dans la programmation focus Serbie, Requiem pour Madame J. Le nouveau film de Bojan Vuletić raconte les déboires d’une cinquantenaire suicidaire dans une société serbe à la bureaucratie étouffante, et lorgne autant chez Kafka que chez Wes Anderson (en moins radical). Une très belle tragicomédie qui émeut autant qu’elle amuse de la part d’un réalisateur qu’il faudra suivre avec intérêt à l’avenir.
En fin de soirée, tandis que M réveillait la Croisette avec un concert sur la plage, l’équipe du nouveau film de Michel Hazanavicius montait les marches du Palais. Très attendu, Le Redoutable, aura reçu un accueil assez froid de la part de la critique française, dès la veille au soir, après qu’une alerte à la bombe ait retardé la première projection presse. Seul Louis Garrel, qui interprète magistralement Jean-Luc Godard dans le film, aura finalement fait l’unanimité comme possible Prix d’interprétation masculine. Une prestation qui ne peut néanmoins sauver un film, au mieux, plaisant dans sa forme qui reproduit le style des 60’s, mais vide de fond.
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En parallèle, au théâtre Debussy à Un Certain Regard, le film italien Fortunata offrait un peu d’air frais. Un drame grand public, pas toujours fin et donc plus apprécié par les invités que par la presse, mais qui parvient à provoquer les émotions attendues. Il se laisse surtout porter par la toujours grandiose Jasmine Trinca, dans le rôle principal d’une mère qui peine à éduquer sa fille, et dont le look n’est pas sans rappeler Julia Roberts dans Erin Brockovich.
Sources photos : Festival de Cannes Officiel