LA 5ÈME VAGUE
© Sony Pictures Releasing France

[CRITIQUE] LA 5ÈME VAGUE

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Mise en scène
6.5
Scénario
7.5
Personnages / Interpétation
5
Rythme / Variété / Efficacité
7.5
Originalité
1
Note des lecteurs21 Notes
6.7
5.5

Le pitch : Quatre vagues d’attaques, chacune plus mortelle que la précédente, ont décimé la presque totalité de la Terre. Terrifiée, se méfiant de tout, Cassie est en fuite et tente désespérément de sauver son jeune frère. Alors qu’elle se prépare à affronter la cinquième vague, aussi inévitable que fatale, elle va faire équipe avec un jeune homme qui pourrait bien représenter son dernier espoir – si toutefois elle peut lui faire confiance…

Cinématographiquement parlant, LA 5ÈME VAGUE se propose d’être une sorte de melting-pop-culture rassemblant de nombreux thèmes et motifs en lien avec le cinéma de genre ; post-apo, SF, film de zombie, d’invasion, mais également teen-movie à tendance dystopique en vogue depuis Harry Potter. Les vagues du titre ainsi que les situations intermédiaires sont ainsi chacune une référence à un type de films et à ses avatars.

L’arrivée du vaisseau alien rappelle Independance Day, ou District 9 par son esthétique, la première vague (plus d’électricité) renvoie à La Guerre des mondes, la seconde vague (des catastrophes naturelles) est un écho au récent San Andreas ou aux deux derniers blockbusters de Roland Emmerich ; la troisième vague – infectieuse – bien que rapidement traitée, remémore ces films de quarantaine (zombies, ou virus). Le film commence à devenir relativement singulier avec la quatrième vague – où les aliens « imitent » physiquement et socialement la race humaine en vue de son extermination. L’occasion de générer un sentiment de paranoïa à la The Thing, pas exploité au point de rendre le film anxiogène, mais tout de même présent. On notera toutefois que cette 4ème vague sera la cause d’instants plus intimes rappelant La Route ou Maggie ainsi qu’à l’inverse, de scènes particulièrement sèches (le massacre, les assassinats d’enfants) rappelant de loin la licence Hunger Games. Ces moments sont toutefois tellement expédiés qu’ils n’ont ni le temps de nous émouvoir ou de nous choquer, ni même d’avoir d’influence véritable sur la psyché des protagonistes.

Photo du film LA 5ÈME VAGUE
© Sony Pictures Releasing France

La notion de survival provient en outre des comportements et aventures des protagonistes, et notamment Cassie. Elle est l’une de ces héroïnes, « sans pouvoir », ni même charisme ou autre atout (beauté, skills, courage), qui subit les évènements et s’adapte du mieux qu’elle peut à un environnement hostile et persistant sur lequel elle n’aura que peu ou pas d’influence. Chloë Grace Moretz en tous cas, dans son interprétation de Cassie, assure sans faille un rôle plutôt ingrat en termes de performances d’acteurs. On salue le choix des producteurs de faire confiance à son aura indée (Kick Ass, Sils Maria) pour porter le film et faciliter l’identification, même si cela renvoie encore une fois à J-Law ou à Shailene Woodley.

Par elle, filtrent les classico-classiques thématiques de l’adolescence, de l’émancipation et du passage à l’âge adulte à travers les épreuves, auxquels se rajoute l’inévitable rapport à l’autre par lequel se définit l’identité et la place dans le monde. C’est dans ce cadre que naissent les inévitables romances, reprenant elles aussi les codes d’autres films (la torse nu d’Evan, très Jacob, les triangles amoureux inavoués) tout en se démarquant par leur distance et leur pudeur. Le film se concentrant cela dit, sur une exposition des choses plutôt que sur tout développement, ces clichés en restent au stade du détail et n’handicapent que très peu le film.

« LA 5ÈME VAGUE est un divertissement varié, rythmé et scénaristiquement ludique, à défaut d’être original ou d’avoir une quelconque personnalité. »

Si d’un côté Cassie vit un exode/quête « à la Walking Dead » (ses autoroutes, ses forêts), des factions militaires d’offensive anti-alien se mettent parallèlement en place. Il y a là un nouveau renvoi au genre du teen-movie-dystopique (on pense notamment aux Divergent) pleinement justifié cela dit, par un scénario qui restera malin jusqu’à l’explication du mystérieux titre : la 5ème vague, dont on vous conservera la surprise.
LA 5ÈME VAGUE-le film semble d’ailleurs être une bonne adaptation du livre de Rick Yancey, car finalement peu de péripéties ont été sacrifiées à l’accessibilité et au rythme. Cela dit, la structure même de l’histoire où chaque péripétie n’est qu’un catalyseur scénaristique, impose un traitement cinématographique plus ou moins superficiel à beaucoup de choses (pistes narratives, personnages, sentiments, émotions, empathie, suspens). C’est le risque avec une adaptation trop littérale d’un livre à l’écran : transformer l’exhaustivité en trop plein…

Paradoxalement à cette sensation de trop plein, on aurait souhaité l’allongement de certaines scènes, l’ajout d’autres; cela n’aurait pas nécessairement été un mal: on pense par exemple aux Hunger Games (encore) dans lequel Francis Lawrence prenait largement le temps d’installer son histoire et de nombreux enjeux, avant de lancer l’action. On aurait ainsi aimé: passer plus de temps avec la mère et le père de Cassie avant la 4è vague, voir le profil « Wonderland » des personnages, ou s’attacher un peu plus à Ben, Sammy, Ringer ou l’escouade 53 à travers la cruauté du camp militaire. Un quart d’heure supplémentaire aurait suffi à apporter ce supplément d’émotion permettant d’allier rythme & efficacité, à un ressenti positif.

En bref, la transposition du sympathique livre de Rick Yancey sur grand écran prend la forme d’un étalage non-stop de gimmicks déjà vus ailleurs, simulant cette sensation d’un film rythmé, varié, efficace et scénaristiquement ludique… À défaut d’être particulièrement original ou d’avoir une quelconque personnalité.
Pas le temps pour de la psychologie, de l’immersion ou même de l’émotion… LA 5ÈME VAGUE ne s’arrête jamais – mais sans pour autant nous emporter avec elle.

Georgeslechameau, en collaboration avec @parishismine

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[divider]INFORMATIONS[/divider]

[column size=one_half position=first ]Affiche du film LA 5ÈME VAGUE[/column]

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Titre original : The 5th Wave
Réalisation : J Blakeson
Scénario : Susannah Grant, d’après l’œuvre de Rick Yancey
Acteurs principaux : Chloë Grace Moretz, Nick Robinson, Alex Roe
Pays d’origine : U.S.A.
Genre : Science-fiction
Sortie: 27 janvier 2016
Durée: 1h57min
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Synopsis : Une adolescente qui a survécu à une invasion extraterrestre recherche son frère.

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Bindi
Bindi
Invité.e
13 février 2016 22 h 45 min

Ah oui c’est vrai si vous ne parlez uniquement que des réferences cinématographiques, « la guerre des mondes » doit être l’une des premières réfèrences… De toute façon, bien que je n’aie pas une grande culture du cinéma (je n’ai que 14 ans), je sais qu’on ne peut pas non plus dire que les films aient plagié ravages, car c’est l’un des livres ayant lancé le genre post-apocaliptique… (bon, pour la 5eme vague, on note la panne d’électrécité, les catastrophes naturelles, comme avec l’incendie, l’épidémie, comme pour le choléra, et, c’est plus subtil, mais j’ai trouvé que la base millitaire du film rappelait les camps de concentration de la 2cnd guerre mondiale, en sachant que ravages critiquait cette folie de guerre et d’inventions, etc.) Outre tout cela, j’écrivais surtout à propos de point break, car je sais que chacun est libre d’avoir son avis, mais j’étais tout de même étonné de la faible note donnée, alors que même pour quelqu’un qui trouverait l’histoire absurde ou qui serait trop fan de l’original pour apprécier celui-ci, je trouve quand même que le film offre un bon divertissement, rien qu’au niveau paysage/cascade…

Bindi
Bindi
Invité.e
12 février 2016 22 h 54 min

J’ai trouvé le film plutôt intéressant, avec des rebondissements plutôts intéressants et innatendus. Je suis en somme en accord avec le rédacteur de cette critique. Je pense que la première rapelle « ravage », plus que la guerre des mondes. En effet, ce livre de Barjavel à été écrit bien avant, et beaucoup de films y font référence. J’écris ce commentaire puisque je trouve la note juste dans l’ensemble, mais je suis scandalisé du fait que ce film obtienne une note plus élevée que point break (2016), qui a eu la note médiocre et injuste de 3,5… je trouve que point break était pourtant le plus grand film du mois.

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