cannes 2017

Dix « petits films » qu’on attend à Cannes 2017 !

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Si quasiment tous les regards seront orientés vers la prestigieuse grande Compétition Officielle, il ne faut pas oublier que dans les salles parallèles au Grand Théâtre Lumière, des choses merveilleuses se passent. Que ce soit la Quinzaine des Réalisateurs, Un Certain Regard ou La Semaine de la Critique, ils ont tous toujours permis de diffuser des films que l’on n’attendait pas forcément et qui se sont révélés des chocs. Alors au lieu de discuter de ce que l’on espère des films en course pour la Palme d’Or, on a décidé de vous faire une sélection des « petits films » que l’on attend. Ceux qui, à l’image de Mustang, It Follows, Grave ou Whiplash, feront du bruit lors de leur sortie en salle et seront marqués du sceau « découvert à Cannes ».


AVA de Léa Mysius | France | Semaine de la Critiquecannes 2017Ava, 13 ans, apprend qu’elle va perdre la vue plus vite que prévu. Alors qu’elles sont en vacances, sa mère décide de faire comme si rien ne se passait. Sauf qu’Ava ne peut pas. En parallèle, elle va voler un grand chien noir qui appartient à Juan, un jeune gitan en fuite… On n’en sait guère plus sur Ava, premier long-métrage de Léa Mysius qui, d’après ses dires, raconte comme cette jeune fille « veut ré-enchanter le monde« . Diplômée de la Fémis, elle pourrait devenir la Julia Ducournau de 2017 en se révélant exactement au même endroit. On lui souhaite un tel engouement et de devenir un nouveau nom connu dans le paysage cinématographique français.


WIND RIVER de Taylor Sheridan | U.S.A | Un Certain Regard

cannes 2017Taylor Sheridan est désormais un nom que l’on commence à connaître à Cannes. Scénariste du formidable Sicario (Compétition, 2015) et du remarqué Comancheria (Un Certain Regard, 2016), il débarque cette fois sur la Croisette avec la casquette de metteur en scène. Wind River narre l’enquête pour élucider la mort d’une jeune femme, retrouvée pleine nature dans l’immensité sauvage du Wyoming. Le titre du film vient de la réserve indienne Wind River et ce détail n’est pas anodin puisqu’en plus d’une intrigue policière, ce premier essai de Sheridan promet de nous immerger au sein de la communauté amérindienne. Tant d’éléments très cinématographiques (doit-on encore prouver à quel point l’Amérique sauvage est cinégénique ?) qui nous mettent fortement l’eau à la bouche. Mené par un solide casting, composé entre autres d’Elizabeth Olsen, Jeremy Renner et Jon Bernthal, Wind River est notre plus grosse attente du côté d’un Certain Regard. On ne manquera pas de vous en reparler, bien sûr.


HOW TO TALK TO GIRLS AT PARTIES de John Cameron Mitchell | U.S.A |Hors-Compétition

cannes 2017Les séances hors-compétitions apportent toujours des bonnes surprises, sans que les films soient soumis à la pression de la compétition, où nos regards sont plus affinés et sévères. C’est dans ce cadre que sera diffusé le nouveau John Cameron Mitchell, en compagnie d’un joli casting féminin (Nicole Kidman, Elle Fanning, Ruth Wilson). How To Talk To Girls At Parties se déroule dans le Londres des 80’s et met en scène un groupe féminin mystérieux s’avérant être… Des aliens. Adapté de Neil Gaiman, on ne sait pas trop vraiment à quoi s’attendre en réalité, mais on a décidé de miser dessus quand même, en espérant qu’entre un Haneke et un Loznitsa, un film de la sorte soit un moyen de souffler.


SICILIAN GHOST STORY de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza | Italie, France, Suisse | Semaine de la CritiqueSICILIAN GHOST STORYPour leur second long-métrage, les réalisateurs et scénaristes italiens Fabio Grassadonia et Antonio Piazza se lancent dans un conte fantastique sombre et romantique, inspiré de faits réels. Le 23 novembre 1993, la Cosa Nostra kidnappa Giuseppe Di Matteo, le fils d’un « indic », et le garda pendant 779 jours. Avec Sicilian Ghost Story ils abordent cette histoire par la fiction, via le regard d’un autre personnage, Luna, une camarade de classe qui refuse la disparition du garçon dont elle est amoureuse, et qui tente de le retrouver au risque de sa propre vie. Un film qui s’annonce déjà d’une grande richesse, capable de mélanger les genres et les thématiques (la mafia, l’enfance, l’amour impossible, les fantômes, les rêves…), avec on l’espère l’émotion qui va avec. Déjà présents à Cannes en 2013 avec Salvo (Grand Prix Nespresso et Prix Révélation France 4 à la Semaine de la Critique), Fabio Grassadonia et Antonio Piazza pourraient à nouveau faire parler d’eux.


THE FLORIDA PROJECT de Sean Baker | U.S.A | Quinzaine des Réalisateurs

cannes 2017De la même manière que The Rider, The Florida Project  nous embarque dans l’Amérique reculée en compagnie de Molly, une petite fille de 6 ans ne manquant pas l’occasion de faire les 400 coups avec sa bande d’amis. Issue d’une famille en situation précaire, cette enfant est une des victimes du système, une oubliée. Un film à hauteur d’enfant est toujours un film qui attire l’attention, encore plus lorsqu’il se déroule au cœur de l’Amérique white trash. Après Tangerine, Sean Baker continue de suivre des figures marginales dans un pays divisé économiquement. Et nous, on continue de suivre un réalisateur qui n’a pas peur d’oser des propositions formelles ! Ah, et il y a Willem Dafoe au casting. Et rien que ça, ça justifie l’attente.


THE VILLAINESS de Jung Byung-Gil | Corée du Sud | Hors compétition – Séance de minuit

The Villainess« L’histoire d’une vengeance sans fin d’une femme mystérieuse, élevée comme une tueuse… ». Voilà tout ce que l’on sait pour le moment de The Villainess, thriller sud-coréen de Jung Byung-gil, qui fait forcément penser au fameux Lady Vengeance (2005) de Park Chan-wook. L’affiche, quant à elle, pourrait éventuellement évoquer Old Boy (2003) et sa célèbre séquence de combat dans un immeuble délabré. Et on devrait retrouver dans le premier rôle l’actrice Kim Ok-vin, si dérangeante dans Thirst (2009). De là à dire que la filiation avec le maître Park Chan-wook est assurée, peut-être pas. Néanmoins, quand on sait comme le cinéma coréen peut se montrer surprenant, depuis pas mal d’années désormais, et d’autant plus dans le genre du thriller (devenu un peu sa marque de fabrique), il est évident qu’on attendra The Villainess avec impatience.


APRÈS LA GUERRE de Annarita Zambrano | Italie, France | Un Certain RegardAPRÈS LA GUERRELe cinéma italien dispose depuis toujours de cette capacité à se placer en témoin de son histoire. Après la Guerre, premier long-métrage d’Annarita Zambrano (après une dizaine de courts-métrages et un documentaire sur Visconti), ne devrait pas y faire exception. La réalisatrice viendra présenter en compétition à Un Certain Regard un mélange entre drame politique et histoire de famille, avec pour origine le passé italien. En effet, Annarita Zambrano expliquait (il y a un an, au début de son projet) qu’elle a grandi dans les années 1980 en Italie, à une époque où la violence politique était très ancrée dans la société. Avec ce film, son envie est de raconter la violence qui reste présente après des années. Ainsi, Après la Guerre débutera à Bologne, en 2002. Alors que le refus de la loi travail explose dans les universités, un juge est assassiné. Marco, ex-militant d’extrême gauche réfugié depuis 20 ans en France, est soupçonné d’avoir commandité l’attentat. Il doit alors fuir avec Viola, sa fille de 16 ans. Le film se déroulera sous forme de diptyque, entre la France (au Pays Basque plus exactement) et Rome, pour raconter l’histoire d’un homme face à un choix plus grand que lui. À noter qu’on y retrouvera notamment l’actrice Barbora Bobulova (Le Prince de Hombourg, Libero, Les Equilibristes…).


BUSHWICK de Cary Murnion & Jonathan Milott | U.S.A | Quinzaine des Réalisateurs

BushwickBushwick, c’est un peu le film qui, s’il n’avait pas été en compétition à la Quinzaine des réalisateurs, nous serait certainement passé totalement au-dessus. D’abord, il y a un synopsis de film d’action improbable : dans un contexte de séparatisme vis-à-vis de l’Union, les milices texanes envahissent New York pour en faire leur base d’opérations sur la Côte Est et s’en servir d’outil de négociations. Face à ce chaos, Lucy se réfugie dans le sous-sol de Stupe, un robuste vétéran. Ce dernier l’aide à traverser, à contrecœur, les quelques blocs de Bushwick la séparant de la maison de sa grand-mère. Ensuite, il y a un casting qu’on n’aurait jamais imaginé voir réunis ; un ancien catcheur, Dave Bautista, désormais bien en place à Hollywood (Les Gardiens de la Galaxie), et une habituée des comédies, Brittany Snow (Pitch Perfect, The Late Bloomer). Mais comme Cannes est ce qu’il est, il fallait bien se pencher un peu plus sérieusement sur ce film. Et finalement, c’est grâce à un simple extrait, un plan-séquence en caméra embarquée qui dévoile l’univers de guerre civil, que Bushwick vient nous titiller. Et si on tenait là un sous Les Fils de l’homme ?


MOBILE HOMES de Vladimir de Fontenay | Canada, France | Quinzaine des Réalisateurs

Mobile HomesAprès l’avoir réalisé sous la forme d’un court-métrage de treize minutes, Vladimir de Fontenay a décidé de faire de Mobile Homes un long. Une histoire qui semble très légèrement différente, mais avec une thématique similaire, celle de la responsabilité d’une mère vis-à-vis de son enfant. En effet, il était question, dans le court-métrage, d’une jeune prostituée sur le point de perdre son enfant. Pour le long, il s’agira d’un couple, Ali et Evan, qui utilisent le fils de huit d’Ali pour leurs trafics. Il sera alors, à nouveau, question de faire un choix pour la mère, entre sa liberté et son enfant. Un drame qui s’annonce touchant et enrageant, emmené par un joli duo composé d’Imogen Poots et Callum Turner.


THE RIDER de Chloé Zhao | U.S.A | Quinzaine des Réalisateurscannes 2017Déjà de la partie en 2015 avec Les Chansons que mes frères m’ont apprises, Chloé Zhao revient dans la même compétition avec son second long-métrage : The Rider. Brady, un cow-boy et une étoile montante dans l’univers du rodéo est victime d’un accident à la suite duquel il apprend qu’il ne pourra plus jamais faire d’équitation. Désormais cow-boy sans cheval, il se retrouve confronté à un énorme vide dans sa vie. C’est le moment pour lui de se lancer dans une quête identitaire afin de comprendre ce que ça représente d’être un homme en Amérique. Comme Wind River, ce film nous fera explorer une part du continent américain que l’on méconnaît. Évoquant le monde du western, The Rider est une des belles attentes de la Quinzaine des Réalisateurs.


Maxime Bedini & Pierre Siclier

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