Photo du film LA NUIT DE LA COMÈTE
Crédits : Rimini Éditions

LA NUIT DE LA COMÈTE, un post apo girly ressurgi des eighties – Analyse

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À la fois culte et oublié, LA NUIT DE LA COMÈTE met en scène des adolescentes presque sorties de Clueless dans un Los Angeles désertique, où elles espèrent trouver d’autres survivants de l’Apocalypse. Inédit en France au cinéma, le film sort enfin dans une version Blu-ray et DVD restaurée chez Rimini Éditions.

Let’s go to the mall

Complètement culte aux États-Unis et totalement oublié chez nous, LA NUIT DE LA COMÈTE a connu dans nos contrées une sortie direct to VHS discrète en 1985. Et ce, malgré un succès commercial surprise dans son pays d’origine, compte tenu de son faible budget. Il faut dire aussi que le film de Thom Eberhardt, alors réalisateur débutant, repose sur des stéréotypes typiquement américains. En effet, les protagonistes, deux sœurs californiennes, correspondent à l’archétype des valley girls, adolescentes superficielles et nombrilistes de la Côte Ouest. De plus, elles se livrent à des passe-temps encore très américains, comme l’aérobic ou le shopping dans les grands centres commerciaux – alors en plein développement.

Photo du film LA NUIT DE LA COMÈTE
Crédits : Rimini Éditions

Autant de marqueurs culturels qui ont dû refroidir les distributeurs européens. Pourtant, ces mêmes stéréotypes feront plus tard le succès de films ou de séries, comme Clueless en 1995 ou Parker Lewis ne perd jamais en 1993. En quelques années, la culture américaine s’est effectivement résolument imprégnée dans l’imaginaire collectif. Il était simplement trop tôt pour LA NUIT DE LA COMÈTE. Dans cette fable post apocalyptique aux accents parodiques, deux jeunes sœurs s’affairent à survivre dans un Los Angeles désert, où tous les habitants ont été réduits en poussière après le passage d’une comète à proximité de la Terre.

Girls just wanna have fun

Parmi les plus grands fans de LA NUIT DE LA COMÈTE, on compte Joss Whedon, créateur de la série culte Buffy contre les vampires. Cité parmi ses inspirations, le film de Thom Eberhardt donne effectivement à voir deux jeunes filles, clichés de la pom-pom girl écervelée, rarement protagonistes de ce type de production. Or, elles sont aussi désinvoltes, indépendantes, débrouillardes et ne craignent pas d’affirmer leur sexualité. Des Buffy Summers avant l’heure en somme, avec plus de dix ans d’avance. Toutefois, on ne qualifiera pas pour autant le film de féministe, bien qu’il faille admettre son caractère précurseur, à contre-courant de la tendance.

Photo du film LA NUIT DE LA COMÈTE
Crédits : Rimini Éditions

En effet, LA NUIT DE LA COMÈTE sexualise un peu trop Samantha, la plus jeune des deux sœurs, décrite encore comme une enfant. De même, si le film les valorise de manière honorable pour son époque, les valley girls n’en restent pas moins dépeintes comme des jeunes femmes consuméristes, qui reproduisent les normes sociales auxquelles elles ont été conditionnées. Le traitement du post apocalyptique n’en demeure pas moins inédit. Car là où d’ordinaire, les personnages s’affairent plutôt à chercher de la nourriture et à organiser leur survie, les deux sœurs s’amusent plus volontiers à piller les magasins de vêtements et à écouter de la musique dans une station de radio abandonnée.

Only girl in the world

Malgré cette vision jouissive d’une apocalypse girly, LA NUIT DE LA COMÈTE souffre de multiples problèmes d’écriture. La faute à un scénario revu et corrigé par des producteurs désireux d’offrir à leur public cible un produit plus cohérent aves les productions horrifiques de l’époque. D’où l’ajout de zombies bien accessoires au récit. De même, le groupe de scientifiques antagoniste des deux jeunes filles peine à trouver sa place. Leurs motivations paraissent floues et cet arc narratif se conclut de manière expéditive, presque un peu trop facile. Cependant, là ne se situent pas les réelles qualités du film, davantage axé sur l’ambition de réaliser un post apocalyptique fun, emmené par une bande son et des décors eighties qui raviront les amateurs de cette esthétique.

Photo du film LA NUIT DE LA COMÈTE
Crédits : Rimini Éditions

Car, bien que techniquement imparfait, LA NUIT DE LA COMÈTE n’en demeure pas moins imprégné d’une atmosphère kitsch 80 des plus savoureuses, à grands renforts de néons, de permanentes et de tenues flashy. Par ailleurs, les plans désertiques de Los Angeles se révèlent saisissants, et le filtre rouge apposé sur la caméra confère à l’image un cachet bien particulier. Des atouts esthétiques qu’il était jusqu’alors difficile d’apprécier, compte tenu de la rareté du film – disponible uniquement sur VHS pour le public français durant des décennie. L’édition remasterisée parue chez Rimini permet enfin d’en révéler toute la saveur et plus encore, de (re)découvrir cette œuvre, mine de rien précurseur dans son genre, qui en inspira de nombreuses autres – Buffy en tête.

Lilyy Nelson

Blu ray DVD La Nuit de la comète

LA NUIT DE LA COMÈTE sort intégralement remasterisé en combo Blu-Ray et DVD chez Rimini éditions. Le film est accompagné d’un livret de 24 pages rédigé par Marc Toullec.

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