Dans le Berlin de la fin des 80’s, Charlize Theron mêle la femme fatale et l’action girl pour porter avec brio un Atomic Blonde stylisé et divertissant
Avec John Wick, Chad Stahelski et David Leitch avaient réussi à redynamiser le cinéma d’action. Mettant en scène un Keanu Reaves nerveux après la perte de sa femme, son chien, et sa voiture ! Un synopsis de nanars qui offrait, contre toutes attentes, un résultat vraiment convaincant. Ceci en grande partie grâce à la chorégraphie des scènes d’action. Il faut dire que les deux comparses ont longtemps œuvré comme cascadeurs et chorégraphes de combats. Mais tandis que Stahelski prenait seul les commandes de John Wick 2, Leitch a décidé de se lancer dans un autre univers avec ATOMIC BLONDE. Choisi pour adapter le roman graphique d’Antony Johnston, The Coldest City, il reste dans le cinéma d’action, avec Charlize Theron au premier plan dans un Berlin pré chute du mur. Comme pour John Wick, tout commence avec une histoire assez simple. Lorraine Broughton (Charlize Theron), une espionne du MI6, doit se rendre à Berlin pour enquêter sur le meurtre d’un agent. Elle apprend alors qu’une liste de tous les agents du monde se balade dans la ville. Il lui faudra alors retrouver cette liste, en plus du meurtrier et gérer la présence d’agents russes, anglais ou français qui ne lui veulent pas que du bien.
Bien sûr, ATOMIC BLONDE ne cherche pas à faire dans le cinéma d’espionnage. Même s’il en respecte de nombreux codes, le récit reste déjà assez simpliste. Mais bien que le spectateur puisse deviner certains retournements de situation, l’important pour Leitch (et le scénariste Kurt Johnstad) reste son héroïne, qui elle gardera une vision assez carrée, notamment dans ses rapports aux autres (à savoir James McAvoy et Sofia Boutella). Le réalisateur se concentre alors sur son visuel qu’il rend sensoriel. Poussant à l’extrême des effets de lumière flashy au néon, et rythmant chaque scène de musiques new wave-electro pop de l’époque. De Depeche Mode à Nena en passant par New Order, David Bowie, The Cure et surtout Peter Schilling avec son Major Tom, ATOMIC BLONDE rend palpable l’ambiance du Berlin des années 1980, en plein bouleversement. Des musiques que Leitch utilise également pour amener une certaine légèreté aux scènes, montées en conséquence. Dès lors, il ne s’agit pas de choix gratuits, mais bien d’une reproduction réussie de l’époque qui prend en compte, à plusieurs niveaux, les aspects socio-politiques relatifs. Une manière d’amener une part de vrai dans un divertissement sans prétention.
Évidemment, au-delà de ces éléments qui permettent au film d’avoir sa propre personnalité et de ne pas paraître comme un simple John Wick au féminin, ATOMIC BLONDE s’avère surtout plaisant de par ses innombrables scènes de baston. Filmant au plus près de l’action, caméra à l’épaule dans une cage d’escalier, ou embarquée dans une voiture, avant de se lancer dans un plan-séquence, faux, mais absolument bluffant. Leitch joue ainsi avec l’espace pour obtenir un style réaliste et captivant. Il est d’ailleurs dommage que la promotion du film en ait dévoilé la majorité. Bien sûr, on pourra trouver une certaine artificialité dans le scénario pour justifier ces séquences. Toute la première partie se résumant à une succession de scènes d’action. Cependant, celles-ci s’avérant tellement jouissives et jamais lassantes ni ennuyeuses, on ne fera pas la fine bouche. Ajoutons la performance impressionnante de Charlize Theron, soumise à un entraînement intensif. On lui connaissait déjà des capacités à jouer les action girl (après Æon Flux et Fury Road), elle dépasse là tout ce qu’on pouvait imaginer. D’une classe ultime, même avec la gueule abîmée, Theron porte à tous les niveaux ATOMIC BLONDE. Fun, drôle et badass au possible, cette blonde atomique aura sans doute été le plus grand plaisir de l’été, si ce n’est davantage.
Pierre Siclier
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• Acteurs principaux : Charlize Theron, James McAvoy, Sofia Boutella
• Date de sortie : 16 août 2017