Martin est un quarantenaire handicapé mental fasciné et obsédé par le film « The Human Centipede ». Il cherche à créer à sa manière le fruit de la création entrepris par le Docteur Heitzer dans le film original. Son objectif est de faire un mille-pattes avec douze personnes, toutes reliées de la tête à l’anus pour ainsi créer le plus long tube digestif au monde.
Note de l’Auteur
[rating:5/10]
• Date de sortie : Prochainement
• Réalisé par Tom Six
• Film britannique, néerlandais
• Avec Ashlynn Yennie, Dominic Borrelli, Lucas Hansen, Laurence R. Harvey
• Durée : 1h24min
• Titre original : The Human Centipede 2 (Full Sequence)
• Bande-Annonce (VO) :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Mb3ugexDsY4[/youtube]
Suite de l’original mais décevant The Human Centipede (First Sequence), Full Sequence n’a cessé de faire parler d’elle à travers une fausse bande-annonce dans laquelle des personnes ne pouvaient soutenir le regard face à certaines séquences du film ainsi qu’une mention censurée en Angleterre arborée fièrement comme un trophée. Il n’en fallait pas plus pour lancer le buzz et égailler la curosité des inconditionnels du genre ainsi que des plus téméraires avec cette promesse de ne pas en ressortir indemne.
Premier tour de force de cette suite : son scénario. Tom Six a eu l’ingéniosité de faire passer le premier Human Centipede pour un film. Il soulève ainsi un problème qui fait peur à beaucoup de pays et qui pose la légitimité de la censure : entre de mauvaises mains, un film aussi impactant psychologiquement que The Human Centipede, et comme beaucoup d’autres, peut devenir un prétexte à la plus vicieuse des tortures. Ainsi donc, cet être handicapé mental brillamment campé par l’acteur Laurence R. Harvey vouera un culte inébranlable au premier film jusqu’à essayer à son tour de créer un mille-pattes humain non pas avec trois individus mais avec une douzaine cette fois.
A partir de là, il conviendra une nouvelle fois de saluer le travail de l’équipe chargée du casting pour dégotter un acteur aussi charismatique qu’improbable. Laurence R. Harvey a ce que l’on pourrait appeler un physique difficile. Petit gros difforme aux yeux globuleux, il incarne à merveille ce pervers stoïque incapable de ressentir une once de satisfaction même quand il donne vie à ses fantasmes les plus inavouables.
Notons également une ambiance sentant bon l’urine et la moisissure qui s’avère encore plus dégueulasse avec l’utilisation d’une pellicule en noir et blanc permettant de nombreuses giclées de sang et d’excréments.
The Human Centipede 2 (Full Sequence) est tombé dans ce qui est le pire résultat pour un film du genre : l’indifférence la plus totale.
Malheureusement, bien qu’il soit une référence tout à fait honorable pour le genre, cette suite décevra autant voir plus que son aîné.
Le rythme est le grand absent du film. Il n’y a aucune montée en puissance, aucun crescendo, pour la simple et bonne raison que l’on se retrouve dans le feu de l’action dès les premières secondes. Dans certains cas, ce parti pris peut être synonyme d’une course-poursuite suffocante qui nous tient cramponné à notre fauteuil pendant une bonne heure et demie (A Bout Portant est peut-être la meilleure référence possible à ce sujet) mais dans le cas de The Human Centipede il s’agit plus de mettre les unes à la suite des autres des séquences dégueulasses manquant cruellement de personnalité.
En effet, les séquences soi-disant « chocs » s’enchaînent et se ressemblent mais la plupart manquent leur objectif en suscitant plus le rire qu’autre chose. Ainsi donc, c’est avec un détachement inconcevable pour un film où l’on devrait au contraire s’impliquer émotionnellement que l’on suit les tortures de cet être rongé par la perversion.
Le problème de Tom Six avec cette suite est qu’il a voulu paraître plus sérieux et plus cru que le premier. Du coup, si certaines séquences sont réellement peu ragoutantes, l’ensemble du film manque ces deux objectifs en laissant le spectateur de marbre ou, plus surprenant encore, en suscitant le rire (la séquence où l’on retrouve la mère du psychopathe à table après son massacre en est l’exemple le plus parlant). Et ce n’est certainement pas le final se terminant en une cacophonie de diarrhée et de dégueulis qui nous fera admettre que The Human Centipede 2 (Full Sequence) nous a choqué ne serait-ce qu’un instant.
Au final, série B ni réellement convaincante ni totalement mauvaise, The Human Centipede 2 (Full Sequence) est tombé dans ce qui est le pire résultat pour un film du genre : l’indifférence la plus totale.