Relayons et agrémentons ici le débat commencé à la radio et dans la presse. Existe-t-il un véritable scandale autour des projections presse ?
Tout débute avec Florence Leroy, journaliste, qui dévoile sur France Info qu’elle a été interdit de projection presse pour Hollywoo. Le même « scandale » s’est produit à l’occasion de la sortie de La Vérité Si Je Mens 3 (notre critique) puisque Le Parisien, Le Journal du dimanche, Studio Ciné Live, Première et Le Figaro étaient également persona non grata à la projo presse. Le distributeur, Mars Distribution, soucieux de sauvegarder l’image de son film a été plus que frileux quant aux invitations. Nicolas Shaller (Nouvel Obs) relate une conversation avec l’attaché de presse plutôt très drôle :
« – Quel sera l’angle du papier ?
– Nous aimerions raconter la genèse du film, les onze ans qui se sont écoulés entre le 2 et le 3.
– Ce sera bienveillant ou malveillant ?
– Ni l’un ni l’autre ! On aimerait juste voir le film, rencontrer les gens et faire notre travail.
– Ce n’est pas si simple. Je vais voir ce qu’on peut faire. »
Bien sûr, la rébellion initiale des critiques de cinéma est quelque peu risible. Les salles de projection ne leur sont pas fermées simplement ils devront payer leur place (tout comme vos humbles serviteurs du Blog Du Cinéma). Toutefois, cela a été l’occasion d’une piqure de rappel, les sphères financières et médiatiques sont liées.
Fabrice Leclerc, rédacteur en chef de Studio Ciné Live, rappelle ce que les rires et les sourires cathodiques nous font trop vite oublier, la télé contient de vastes espaces de propagande. Toujours concernant le film de Thomas Gilou, la véritable campagne promo est passée par Arthur, Michel Drucker, Laurent Ruquier et Michel Denisot (qui ont tous adoré le film). Le journaliste ajoute que durant toute une semaine, les acteurs du film sont apparus dans le très populaire SAV d’Omar et Fred. Nous ne pouvons pas conclure aussi facilement à l’asservissement de ces présentateurs/journalistes aux désirs de la production. Une chose demeure néanmoins sûre, ces mêmes chaines de télévision ont bien souvent investi dans ces films. Le soupçon plane donc…
Finalement, la blogosphère, outre ses approximations, n’est-elle pas la nouvelle garante d’une certaine indépendance ?