top 10

Le top 10 des « autres » films pour enfants

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Il fait un temps pourri dehors et vous êtes coincés à la maison avec toute la famille ?
Ça tombe bien, on vous a concocté une petite sélection de films d’animations et de long-métrages familiaux !

par contre, exit les classiques de Disney, les Dreamworks, les Ghibli et les Pixar. Hors-jeu aussi, ces films-live géniaux qui ont marqué la plupart de nos enfances, tels les Spielberg, les Chérie j’ai Rétréci les Gosses ou encore les Maman j’ai raté l’avion. Pas non plus de film ouzbek introuvable, ou de films « trop hype » qu’on citerait juste pour se la raconter…

Non: il s’agira plutôt de lister quelques œuvres sous-estimées, un peu oubliées, ou pour lesquelles il n’y a pas eu trop de publicité… Mais qui pourtant, déboîtent !
Un top 10 éclectique et cosmopolite, ou chaque film possède ce pouvoir de fascination intemporel et intergénérationnel, à travers ses qualités artistiques, sa profondeur, ou encore une certaine accessibilité.

Bonne lecture et bons visionnages !

 

10 – PLANES 2

On commence avec un « Disney mineur », de ceux qu’on n’aurait pas imaginé aussi intéressants.

Suite d’un film relativement quelconque (Planes), lui même spin off d’une série relativement mal considérée (les Cars), on pourrait s’attendre au vu du pitch voyant le héros rejoindre les pompiers du feu en charge de surveiller les incendies dans l’un des parcs nationaux américains, à un classique récit d’héroïsme et de courage ainsi qu’à un discours naïf de type: sauvons les arbres, sauvons la planète…

Pourtant, l’accent est plutôt mis sur le caractère naturel et la nécessité écologique des incendies forestiers, tandis que le film insiste sans juger sur cette volonté très américaine de préserver mais également d’exploiter (lucrativement ou non) les ressources naturelles. Quant aux protagonistes, leur « métier » n’est finalement qu’une métaphore de leurs combats intérieurs contre des traumas enfouis ou latents (la culpabilité et le deuil pour Blade, une sorte de cancer pour Dusty), rendant leurs aventures d’autant plus introspectives et matures.

Bref: un peu comme Zootopie récemment, PLANES 2 est un divertissement très accessible mais qui, avec l’accompagnement adéquat, est de plus l’occasion de transmettre à nos enfants un message assez pragmatique: nous, l’Homme, AVONS un impact sur la nature. À nous de décider s’il sera plus ou moins nocif, en agissant à notre échelle. Passionnant.

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À partir de 4 ans

Planes 2 (3)

 

9 – LA PETITE TAUPE

La Petite Taupe est une série d’animation tchèque des années 70 créée par Zdenek Miler, composée d’une trentaine d’épisodes de 5 minutes chacun, ainsi que de 4-5 plus longs (30min) développant une histoire plutôt qu’un événement localisé.

On y suit généralement les aventures d’une mignonne (mais pas naïve) petite taupe habitant au cœur d’une foret, et qui à chaque épisode exploite le potentiel ludique et/ou pédagogique d’un événement plus ou moins pollueur. Ici un chewing-gum, là, une construction de route et la déforestation associée, parfois encore la simple présence de l’homme.  Il y aura des variations, des épisodes plus légers, d’autres (les longs) carrément dénonciateurs, mais dans l’ensemble le discours sur la prise de conscience de notre empreinte écologique est intelligemment délivré par l’humour et le charme de la petite taupe, de ses amis animaux, et de leur regard empathique sur le monde.

Ces dessins animés font le tour-de-force d’être destinés aux plus petits, tout en délivrant un message plus que consistant et mémorable indépendamment de l’age du spectateur. La petite Taupe mais également Le Criquet (l’auteur y met en avant l’aspect musical et en retrait la charge écologique) sont à faire découvrir absolument à vos enfants, pour leur inculquer en douceur, une conscience de notre influence sur la nature.

Bon ça ressemble un peu à un truc ouzbek, mais en fait ça se trouve dans toutes les Fnac ; ça paye pas de mine mais c’est en fait « un classique de l’animation pour enfant » !

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À partir de 2 ans

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8 – LA GRANDE AVENTURE LEGO

Dans le film LEGO, il y a énormément de choses: si d’un point de vue narratif, le film repose sur un plutôt classique récit d’initiation, c’est dans le fond que cela devient dantesque. Ainsi LA GRANDE AVENTURE LEGO explore le rapport adulte et nostalgique à cet objet, l’inventivité inhérente à ce jouet, un rapport à l’inconscient collectif à travers les notions de licences, les aspects mercantiles et leurs extrémités, une critique acerbe de la société de consommation (oui, dans un film dédié intégralement à une marque !!!)… Tout cela et bien d’autres choses sont mises en perspectives de la manière la plus pertinente possible par un scénario narrant la rébellion des créatifs contre les décideurs (!!!) au sein d’ne parodie dystopique de notre réalité.

En marge, la technique du film rendant photo-réaliste l’animation de jouets LEGO, ainsi que la mise en scène hautement dynamique (et soyons honnête, à la limite de l’hystérie) de Phil Lord et Chris Miller, viennent cimenter le tout en un film quasi parfait jusqu’à son final rappelant les grandes heures émotionnelles de chez Pixar. Un masterpiece de l’animation moderne.

À partir de 5 ans

Affiche Lego

 

7 – SUMMER WARS

En marge des studios Ghibli et de leurs réalisateurs définitivement cultes et accomplis (Miyazaki et Takahata), il y a de nombreux autres auteurs japonais dont le discours cinématographique transcende largement les notions de frontières culturelles. Si on pense notamment à Satoshi Kon ou Mamoruu Oshii dont les films et obsessions sont extrêmement complexes et matures, on vous dirigera dans le cadre de ce top pour enfants, vers un auteur comme Mamoru Hosoda (Les enfants loups, Le Garçon et la bête).

Son credo : des parcours initiatiques fabuleux, des chroniques adolescentes fondées sur des questionnements universels (quel est ma place dans ce monde, mon rapport à « l’autre »), et des univers à la fois ancrés dans le réel (technologique ou social) et nourris par l’imaginaire collectif japonais. En cela, SUMMER WARS est peut-être le film le plus synthétique, racontant l’union épique d’une famille de 4 générations (de 1 à 90 ans) contre un virus informatique, à l’intérieur d’un réseau social en réalité virtuelle mélange de Facebook et de (feu) Second Life.

SUMMER WARS se pare en plus, d’une écriture de (pourtant nombreux) personnages incroyablement empathique, d’un discours jamais naïf sur le vivre ensemble, sur l’acceptation de la technologie au sein de notre culture, ainsi que d’une mise en scène hautement spectaculaire ne lésinant jamais sur les combats homériques.  C’est génial, et c’est à découvrir de toute urgence !

À partir de 12 ans

Summer Wars

 

6 – FIEVEL ET LE NOUVEAU MONDE

Années 80 : Don Bluth, un ancien de chez Disney fonde sa propre compagnie Don Bluth Productions, avec en mire l’idée de proposer des films d’animation à contre-courant des récits devenus trop systématiques et moralistes chez Disney. Il tenta ainsi de raconter des histoires bien plus matures et stimulantes, ancrés dans une réalité émotionnelle et un imaginaire extrêmement riche, quoique pas toujours franchement agréables. Après le génial et méconnu Brisby et le secret de NIMH, sombre et dénonciatrice aventure d’une souris prête à tout pour retrouver ses petits, vint en 1986 FIEVEL ET LE NOUVEAU MONDE, l’histoire (encore) d’une souris et de sa famille, forcés de fuir une Russie en guerre vers une Amérique des années 1880.

Il faut bien être conscient que le film ne prend jamais par la main (à l’inverse d’un Disney), et que l’affabilité et la niaiserie apparente des personnages cache un discours assez sombre et profond sur l’American Dream. Quitte à paraître patriotique et capitaliste, Don Bluth le montre frontalement… Mais surtout, il en ausculte les nombreux revers particulièrement cruels, centrés sur l’immigration fondatrice de l’Amérique et générant racisme, ségrégation (Ellis Island), récupérations politiques, mafias, et bien d’autres aspects que l’on n’aurait pas imaginés dans un film pour enfants.

À cela s’ajoute une direction artistique naviguant entre le réel, le glauque et le merveilleux notamment servie par un fantastique jeu d’échelles, un aspect musical de haute volée, une animation toujours aussi impressionnante enchaînant des morceaux de bravoure, aussi effrayants que poétiques (la tempête !) des personnages fascinants (Tyron le gros matou Ve-gay, le maire des souris toujours bourré, etc.) et enfin un suspense misant pour beaucoup sur l’empathie avec les personnages – ce qui fait immédiatement sens lorsque l’on sait que Spielberg produit le film.

Bref. Un film a (re)découvrir !

À partir de 7 ans

 

5 – AVRIL ET LE MONDE TRUQUÉ

AVRIL ET LE MONDE TRUQUÉ est un film d’animation franco-belge basé sur une idée de Jacques Tardi jamais développée par l’auteur : un monde ou les plus grands savants auraient disparu à l’orée du 19è siècle, et où la technologie en resta bloquée à l’ère de la vapeur. Le film prend alors place 50 ans après ce point de départ, dans un monde où Napoléon V est le « roi du monde », où tous les arbres on disparu et où la planète n’est qu’une immense boule de métal et de poussière de suie.

Les auteurs Christian Desmares et Chales Ekinci exploitent alors à son maximum ce postulat fantastique, pour délivrer un discours somme-toute assez personnel sur l’impact écologique de l’espèce humaine. Personnel, car ce discours naît de la réutilisation d’influences de l’inconscient collectif, qui de Miyazaki à Steamboy en passant par évidemment Jacques Tardi ou (rétrospectivement) À la poursuite de Demain, alimente et permet de donner de la cohérence à la direction artistique, la réalisation, ou au scénario certes cliché et convenu, mais néanmoins progressivement surprenant.

Avec en bonus un casting vocal excellent (Marion Cotillard, Philippe Katerine, Jean Rochefort…) ainsi qu’un rythme crescendo admirablement mené, on obtient l’un des meilleurs films des deux dernières années – avec Le Garçon et le monde, mais nous y reviendrons.

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À partir de 12 ans

 

4 – PADDINGTON

PADDINGTON joue intelligemment sur le décalage entre les habitudes animales d’un ours péruvien délocalisé vers un Londres moderne, et celles, très guindées, des anglo-saxons – ce qui provoque d’hilarantes situations.

Là apparaît l’une des grandes qualités du film : son rythme, alignant de nombreuses scènes spectaculaires composées d’un sens de l’humour régressif assez aiguisé, d’une utilisation intelligente du décor, de références toujours bien senties (Mission Impossible, Wes Anderson (!!!), etc), et d’un timing comique parfait. Des scènes mettant en avant le coté gaffeur de Paddington, tout en le rendant particulièrement attachant. Pèle-mêle on citera au rayon des autres qualités: l’écriture des autres personnages leur permettant d’exister bien au delà de leur rôle dans l’histoire, la réalisation propre et efficace de Paul King, l’interprétation, et la technique, Paddington étant un ours en images de synthèse. On regrettera simplement l’inutile antagoniste campée par Nicole Kidman (génialement « Cruella-esque », par ailleurs)

En fait, PADDINGTON fait partie de ces films qui comme par exemple Zootopie, sont réussis par leur production (signée ici, David Heymann); nous entendons par là que la vision d’un auteur-producteur (par opposition à celle d’un auteur-réalisateur) est ce qui donne une cohérence folle à l’ensemble, grâce à un soin du détail OU QU’IL SOIT. Réalisation, scénario, narration, écriture, message, ou encore direction artistique. D’ailleurs celle-ci, extrêmement importante pour la personnalité du film, provient dans les grandes lignes de la patte audio-visuelle appliquée à la saga Harry Potter… Ce qui constitue, en plus, un gage d’accessibilité via une imagerie déjà présente dans l’inconscient collectif. Bref. C’est génial.

À partir de 2 ans

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3 – LE MÉCANO DE LA GENERAL

Il s’agit d’un film datant de 1926, et réalisé par Buster Keaton – l’autre grand maître du cinéma muet populaire, avec Charlie Chaplin.

Si nous sélectionnons ce film précis dans ce top, c’est pour plusieurs choses. Déjà, sachez que le cinéma muet et notamment celui, très burlesque de Buster Keaton, est accessible à tout age et notamment aux tout-petits. Car chez l’auteur, cette science du timing réglant le suspense, l’humour mais également l’émotion, est absolument intemporelle et universelle. Un langage parfaitement visuel qui de base, se communique sans effort.

Dans LE MÉCANO DE LA GENERAL, Keaton adjoint de plus à cette science du cinéma un scénario minimaliste (un homme effectue un aller-retour pour retrouver ses deux amours – sa locomotive et sa promise – et les ramener à la maison, scénario « rappelant » en quelque sorte, Fury Road), mais étoffé par un contexte hallucinant, la guerre de sécession, dont Keaton parvient même à désamorcer toute la violence par son humour et son grand sens visuel.

Et la cerise sur le gâteau, c’est la restauration récente du film et notamment l’ajout d’une piste sonore conduite par le grand Joe Hisaishi – compositeur attitré de Miyazaki ou Kitano, entre autres. Plus que simplement  mettre de la musique sur les images, le talent du musicien est cette empathie totale avec l’histoire ou l’action, une fusion absolue qui est à un tiers responsable de la sensation de génie émanant du MÉCANO DE LA GENERAL. On vous conseillera donc fortement de visionner le film via l’édition vidéo de MK2.

Puis, juste : il y a des trains durant les 3/4 du films : vos enfants de moins de 6 ans comprendront ce que cela signifie.

À partir de 3 ans

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2 – LE CHANT DE LA MER

Le réalisateur nord-irlandais Tomm Moore nous donne accès à tout un patrimoine culturel comme s’il ouvrait un vieux coffre à jouets. Et cette invitation au voyage mythologique et onirique se manifeste avant tout, par la volonté de Moore de se mettre à hauteur des émotions des plus jeunes spectateurs, en choisissant comme point de vue principal celui de deux enfants tout en faisant suffisamment confiance à la sensibilité et à l’ouverture d’esprit de cette partie du public afin de ne pas nuire, par trop d’éléments explicatifs, au mystère poétique qui émane du film . Il amène  au contraire indice après indice pour que ceux-ci dirigent le récit aux moments adéquats avec un rythme adéquat tout en enrichissant à chaque fois un peu plus la légende; les rôles des protagonistes apparaissent progressivement, puis celui des antagonistes, pour dessiner le schéma traditionnel de la quête initiatique dans un univers de fantasy, ce qui rend l’ensemble également savoureux à regarder pour les adultes !

texte par Arkham – sa critique: ICI

À partir de 5 ans

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1 – LE GARÇON ET LE MONDE

L’un des plus beau films de 2014 (en animation ou non) : à la fois extrêmement naïf et incroyablement riche de sens, à la fois simple & épuré, et incroyablement évocateur, LE GARÇON ET LE MONDE parvient à trouver dans ces associations une portée universelle, une accessibilité à tous ages, et plusieurs fantastiques niveaux de lectures.
Ainsi, en surface: le beau récit d’un garçon parti découvrir le « monde », à la recherche d’un père qui lui manque.
En sous-texte, une métaphore du Brésil passé, moderne et futur, rendant compte, par le biais de la poésie, de l’industrialisation du pays.
En marge, un nombre impressionnant de thèmes très matures qui se nourrissent de ces deux mamelles.

LE GARÇON ET LE MONDE nous parle donc également d’un capitalisme grandissant et de ses inhérentes conséquences comme l’urbanisation/exode rural, une désastreuse empreinte écologique, ou la logique du profit maximum au détriment de l’humain. Le film parvient également à « représenter » un inexistant ascenseur social, fantastique métaphore des inégalités ravageant le pays. Puis, l’auteur du film Alê Abreu nous dessine les pertes d’individualité ou d’identité culturelle ainsi qu’une poétique retranscription du déterminisme socio-culturel. Aussi, l’impact de la militarisation du pays (le Brésil fut une dictature militaire entre 1964 et 1985) – entre autres.
En contrepoints positifs, il y a cette fascination pour ces petites choses qui façonnent l’existence: un sourire, un caillou, une mélodie, un souvenir… Ou, cette fantastique imagination capable d’extirper quelques individus de la déshumanisation ambiante. Il y aussi ce sentiment d’entraide et de partage, ainsi que la possibilité d’une unisson face aux difficultés – la culture comme élément fédérateur. Dans l’ensemble, un portrait du Brésil vu par la naïveté d’un garçon attachant, par ses rêves, ses peurs, et sa curiosité.

Audio-visuellement, cette science de l’épure et de l’enfantin (le film semble dessiné à la main par un enfant surdoué de 6 ans, il n’y a aucun dialogue, que des bruitages et de la musique) épouse parfaitement ce point de vue naïf et parfois inconscient, sur la complexité du monde. D’ailleurs, pour faire simple, comme quasiment pour tous les films de ce top, la cohérence de l’ensemble est ce qui nous y impressionne le plus, car il s’agit là d’un vecteur d’immersion indéniable dans l’oeuvre (, et de stimulation du spectateur quel qu’il soit.

En fait, il y a pour tout dire, un très (très) léger arrière gout de déjà vu. Tout cela rappelle effectivement les productions Ghibli et notamment les films de Miyazaki et Takahata; non seulement par certains repères audio-visuels (la « gare du fond du lac », les borborygmes, certaines représentation de l’industrialisation, le trait épuré à la Yamada…), mais surtout dans le fond puisqu’ici l’imaginaire sert – comme dans par exemple, Le Voyage de Chihiro ou Pompoko – à accompagner un « passage à l’age adulte » tout en rendant compte d’une réalité culturelle et sociale. Des influences oui, mais cela dit, transcendées par un propos tout à fait personnel.

BREF. Une merveille, à découvrir et faire découvrir de toute urgence, si cela n’a pas déjà été fait.

À partir de 4 ans

 

top 10

VOILA !
N’hésitez pas à laisser en commentaires d’autres suggestions de films pour enfants.
En attendant, excellente séance de films en famille !

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