spinning out

SPINNING OUT, la série Netflix passée injustement inaperçue – Critique

Nous souhaitons recueillir votre avis sur votre façon de nous lire. Merci de prendre 2 minutes de votre temps en cliquant ici !


Héritière illégitime de Black Swan, la série de Netflix plonge son public dans le monde impitoyable du patinage artistique.

Après seulement un épisode, les spectateurs comprendraient presque l’acte de folie qui a valu à Tonya Harding sa condamnation pour agression. Ce geste aussi violent qu’inacceptable semble s’expliquer par une seule et unique raison : le monde du patinage artistique est impitoyable. Et la nouvelle série de Netflix ne vient que confirmer ce point de vue. Dans ce nouveau teen drama, Kaya Scodelario (l’incroyable Elizabeth de Skins) interprète Kat Baker, une ancienne championne de patinage artistique qui rêve de renouer avec la glace après une chute grave. Face à sa carrière au point mort, elle n’a d’autres choix que de tenter le patinage en couple avec Justin Davis, un jeune homme avec qui tout l’oppose.

Au premier abord, le synopsis de SPINNING OUT laisse à penser qu’il ne s’agit ici que d’une énième série pour adolescents où les personnages ne s’opposent que pour mieux se rapprocher. Mais pour compenser ce manque d’originalité, une accumulation d’intrigues offre une narration rythmée et séduisante. En plus de devoir s’acclimater à ce nouveau type de compétition, l’héroïne tourmentée doit également gérer les rivalités sportives, la proximité douteuse du professeur de sa sœur avec cette dernière, la maladie mentale de sa mère ainsi que ses propres problèmes d’automutilation. SPINNING OUT offre ainsi un mélange explosif qui semble avoir tout pour plaire.

spinning out

Au-delà des éblouissantes performances de patinage artistique, le point fort de SPINNING OUT reste son approche de la bipolarité. Dans la lignée de Skins, la série aborde les maladies mentales de façon mature face aux problèmes de Kaya Scodelario mais également de January Jones qui incarne sa mère. Bien loin d’une approche à la Sharp Objects, le show prend le parti de représenter la réalité des troubles mentaux non seulement du point de vue des malades mais également de leurs proches. Dans une suite d’épisodes dramatiques, la série arrive ainsi avec succès à faire ressentir le manque de contrôle d’une personne souffrante de même que l’impuissance et l’incompréhension qu’un entourage peut ressentir lors d’un épisode maniaque. Au final, bien que SPINNING OUT soit un teen drama, ce sont avant tout les relations entre les adultes et les patineurs qui constituent le véritable cœur de la série.

Écartelé entre les brillants passages de patinage et les scènes tourmentées de mutilation, SPINNING OUT exprime aussi toute sa singularité par le choix du répertoire musical. Comme le souligne le personnage de January Jones, la musique a toute son importance dans le monde du patinage artistique. À travers une analogie simple et efficace qui s’installe dès le premier épisode, les différentes chansons reflètent la psychologie de l’héroïne. Ainsi, le simple choix de la Sérénade pour cordes de Tchaïkovski par l’héroïne illustre toute la complexité qu’elle peut ressentir. Dès le premier mouvement chimérique à la poursuite passionnée des violoncelles, Kat Baker patine sur cette musique qui reflète avec sensibilité la psychologie de son personnage en donnant vie à cette performance qui envahit progressivement le quotidien de la patineuse. Ce sont également les passages musicaux qui réussissent à créer un rythme de chassé-croisé amoureux entre certains personnages de même que l’introduction de flashbacks.

spinning out

Mais si la comparaison avec Black Swan est facile, SPINNING OUT n’en reste pas moins un héritier illégitime. Beaucoup moins sombre et tourmentée que son aîné, la série reste aussi contrôlée que les double lutz de l’héroïne. SPINNING OUT offre donc une alternance entre des épisodes inégaux en terme d’intensité alors que le fil conducteur se métamorphose en soap opera caricatural en plongeant dans le piège du triangle amoureux. Ainsi, ce sont finalement les personnages adultes qui apportent une dose de complexité face à ces stéréotypes.

Ainsi, SPINNING OUT se révèle être un divertissement profondément agréable, même s’il est difficile d’éviter de se demander à quoi aurait pu ressembler la série si elle avait fait un pari plus osé avec un scénario plus inspiré de Black Swan ou Sharp Objects.

Sarah Cerange

[button color= »white » size= »normal » alignment= »center »
rel= »nofollow » openin= »samewindow » url= »#comments »]Votre avis ?[/button]

Note des lecteurs24 Notes
Titre original : Spinning Out
Réalisation : Matthew Hastings & Elizabeth Allen
Scénario : Samantha Stratton
Acteurs : Kaya Scodelario, January Jones, Willow Shields, Evan Roderick
Date de sortie : Janvier 2020
Durée : 38-50 min
3.5
fascinant

Nos dernières bandes-annonces

Rédactrice
S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires
0
Un avis sur cet article ?x