Lux Aeterna

LUX AETERNA, Gaspar Noé plus calme qu’à l’accoutumée ? – Critique

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Gaspar Noé et la Croisette, c’est une histoire qui dure. Revenu en 2019 pour une Séance de Minuit durant laquelle il présenta Lux Aeterna, son moyen-métrage, il a encore une fois fait beaucoup de bruit.

Projet atypique que ce Lux Aeterna, moyen-métrage d’une cinquantaine de minutes, qui risque de ne pas être facile à voir en dehors du Festival de Cannes. Les toujours particulières Séances de minuit sont de parfaites occasions pour accueillir quelqu’un du calibre de Gaspar Noé. On se souvient encore du séisme Love, en 2015, qui a agité le tapis rouge et provoqué des réactions vives. Quoi de plus normal ? Le cinéma de Noé ne serait rien s’il ne provoquait pas des émotions fortes, dans le bon ou le mauvais sens du terme. La formule paraît cliché, mais chacun de ses films est une expérience faisant appel à nos sens, nos penchants sombres et à notre résistance psychologique. Lui-même connaît la sève de son cinéma, ce qui lui permet de jouer avec le spectateur. En s’asseyant dans la salle, on sait pertinemment que nous serons mis à l’épreuve. Et, quelque part, nous le cherchons.

Lux Aeterna débute sur une conversation entre deux actrices, Béatrice Dalle et Charlotte Gainsbourg, qui jouent leur vrai rôle. La première réalise un film et discute avec son actrice avant de commencer les prises de vue. Elles échangent, évoquant expérience et sorcellerie (le sujet du film qu’elles tournent). Puis, une fois sur le plateau, Charlotte se rend compte que la production explose dans tous les sens. Productions, techniciens, acteurs et artistes ne communiquent qu’en se criant dessus. Un chaos, parfois drôle, où tout le monde s’acharne sur tout le monde. On sent le vécu de Noé derrière cette histoire, et il en profite pour lâcher quelques pointes d’humour qui marchent bien. Mais il n’en fait pas, du moins dans cette première partie, qu’une expérience bruyante programmée pour nous assommer.

Pour la suite, que l’on ne dévoilera pas pour ne pas vous gâcher la surprise, c’est une autre paire de manches. Elle nous installe dans un malaise constant avec une utilisation très spécifique de la lumière, aidée par un sound design qui vous prend à la gorge. Lux Aeterna bascule alors dans la pure expérience sensorielle qui débouche sur… Pas grand chose. Noé, calmé ? C’est en tout cas ce que le film nous amène à penser. Ses thèmes de prédilections, son irrévérence et sa mise en scène très mobile sont toujours là. Mais on ne retrouve pas la démence de ses derniers travaux. Lux Aeterna s’apparente au plus inoffensif de ses essais. Une récréation, soutenue par la marque Saint-Laurent, en attendant de le voir revenir à des affaires plus sérieuses.

Critique publiée le 21 mai 2019 lors du 72ème Festival de Cannes.

Maxime Bedini

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Titre original : Lux Aeterna
Réalisation : Gaspar Noé
Scénario : Gaspar Noé
Acteurs principaux : Béatrice Dalle, Charlotte Gainsbourg,
Date de sortie Prochainement
Durée : h50min
2.5

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