CE QUI NOUS LIE

CE QUI NOUS LIE, un Klapisch peu inspiré – Critique

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Entre histoires de famille et querelle de couple, Ce qui nous lie, dernier cru de Cédric Klapisch, ressemble à un vin un peu bouchonné.

Voilà longtemps qu’on n’avait pas eu droit à un film qui sent bon le terroir français. C’est chose faite avec le dernier film de Cédric Klapisch, CE QUI NOUS LIE. Mais attention, ce qui nous lie ici, c’est surtout le fardeau des personnages qui devient un peu le notre aussi. Car en dehors d’une question d’héritage et de problèmes de couple, CE QUI NOUS LIE repose surtout sur un grand vide.

Juliette et Jérémie (Ana Girardot et François Civil) ont repris le vignoble familial. Leur mère est décédée et leur père, très malade, est sur le point de la rejoindre à son tour. Revient alors le fils prodigue, Jean (Pio Marmaï), parti faire le tour du monde et dont plus personne n’a de nouvelles depuis quatre ans. Si Juliette est émue de retrouver son grand frère, Jérémie, lui, est plus distant devant celui qui n’a même pas daigné se manifester lors de la mort de leur mère. Comme dans tous les films plein de bon sentiments, les querelles, base du scénario, sont vite balayées au profit d’une scène de fratrie – où Jean aide Juliette et Jérémie à installer une cuve. Le sentiment fraternel l’emporte, et on peut donc passer à la suite. Sauf que la suite, est quasi inexistante, et se concentre autour d’une maigre intrigue : le père désormais mort a légué sa ferme à ses trois enfants en indivision, vendront-ils alors la ferme ?

Photo du film CE QUI NOUS LIE

On connait le penchant romantique de Klapisch à raconter des histoires sensibles qui parlent à tout le monde. On sait aussi qu’il affectionne un peu trop les facilités d’écriture qui caressent dans le sens du poil, et parfois même, on l’avoue, on apprécie. Cette fois pourtant, Klapisch s’est montré un peu trop paresseux. Aucune surprise durant ces quatre saisons bourguignonnes. Le film manque cruellement d’incarnation. Tout semble fabriqué pour aller dans le sens d’une histoire attendue, les dialogues, très sitcom, sont insipides, et les scènes de « poêlée », la fête de fin de vendanges, ne donnent même pas lieu à un moment vivant et enlevé. Pour couronner le tout, Klapisch va jusqu’à filmer les souvenirs d’enfance de Jean en utilisant des flashback au ralenti, digne d’une pub Barilla (et avec Eric Caravaca en père très chevelu). C’est dommage, on l’a connu plus subtil, plus drôle et plus émouvant.

CE QUI NOUS LIE pourra plaire malgré tout à ceux sensibles au charme de Pio Marmaï, aux fans de Dix pour cent (produit par le même Klapisch) qui seront ravis de retrouver « Hippolyte » (François Civil), aux amateurs de bon vin qui ont la gorge sèche et à ceux qui jouent comme Jean et Jérémie à doubler des faux dialogues en observant des gens de loin. Pour le reste, on passera son chemin et on ira boire un bon cru pour se remettre d’un Cédric Klapisch peu inspiré.

Anne Laure Farges

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Note des lecteurs4 Notes
Titre original : Ce qui nous lie
Réalisation : Cédric Klapisch
Scénario : Cédric Klapisch
Acteurs principaux : Pio Marmai, Ana Girardot, François Civil
Date de sortie : 14 juin 2017
Durée : 1h53min
2
Raté

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Rédactrice

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Note finale

  1. je peux comprendre votre point-de-vue cependant, d’un regard amateur honnête dont l’espoir était l’inconnu, c’est une représentation assez bien faite d’un besoin d’ailleurs. je ne comprends pas si c’est le manque d’action qui vous dérange, si c’est le cas, envisagez la vie d’un homme à l’histoire similaire de Jérémie. toute vie n’est pas destinée à être grandiose. si les saisons passent et se suivent, peut-être est-ce un vœu d’une description conformiste à la réalité.
    lorsque l’esprit ne trouve pas de moyen de voyager, pourquoi l’y forcer.
    nous ne sommes pas tous obligé de voir beauté dans les mêmes choses, alors j’essaie de m’associer à vos yeux, dialogues insipides, mon avis diverge, là encore, quels mots pourraient nous toucher de la même manière. flashback au ralenti, c’est vrai qu’en y repensant, considérons les comme cuculs, mais une fois encore j’adore Barilla, (inspirons nous de tout)…
    j’adorerais écouter d’avantage votre avis, cependant si je n’en ai pas la chance. disséquons rapidement la première scène introductive de ce film ensemble. si vous n’aimez pas les dialogues (bien que je sois consciente qu’ils soient parties majeures de ce film), observons Ce qui nous lie sans parole. écoutons le bruit du parquet, analysons sans nous retenir. d’abord, le pull que porte « jeune » Jean est d’une couleur pourpre, il y est inscrit « Louder », ici n’avons nous pas déjà un thème, le silence dans la relation avec son père, sa retenue des mots comme contraire à lui même qui est d’hors-et-déjà préfigurer par un simple vêtement. son regard par la fenêtre suit l’ailleurs et les vignes. les saisons s’enchainent sans mouvement, car c’est comme cela qu’il se sent, impuissant face aux saisons, on ne peut échapper avant d’en avoir l’âge.
    je finirais par le titre, à la fin des crédits qui introduisent le film. voyons en sa disposition un parallèle avec ce qu’il véhicule, les mots restent attachés les uns aux autres comme pour accentuer cette idée.