Comic-book Marvel Comics créé en 1963, The Avengers réunissait la crème des héros de l’éditeur à la manière de la Justice League chez le concurrent DC Comics (équipe composée de Superman, Batman, Wonder Woman, etc).
Les aventures de cette équipe continuent encore de nos jours et connaissent encore un beau succès outre-atlantique : assez pour, qu’à l’ère de la multiplication des adaptations de comics sur grand écran par des studios concurrents, Marvel Studios élabore un ambitieux projet autour de la licence Avengers à partir de 2006 et du film Iron Man. En effet, le projet d’un film sur cette équipe de super-héros est lancé mais comment à la fois unir et présenter de manière complète et originale des personnages avec des origines individuelles assez riches ? La solution sera trouvée en sortant des films centrés sur la plupart des membres importants de l’équipe en amont du film “principal” et en liant par touches discrètes l’univers via des personnages comme Nick Fury ou Phil Coulson du SHIELD par exemple. Avec des fortunes diverses et des visions de réalisateurs assez différentes, se sont succédés L’Incroyable Hulk, Iron Man 2, Thor et enfin Captain America. Restait à savoir désormais comment le mélange de ces “ingrédients” hauts en couleurs allait s’accommoder…
Au vu des applaudissements dans la salle à la fin du film, je peux d’ores-et-déjà vous dire que la mayonnaise a pris de la plus belle des façons. Après une introduction pré-générique, impressionnante de maîtrise dans le rendu de l’action et de la course-poursuite, mettant en scène les personnages “secondaires” du SHIELD des précédents films Marvel, l’intrigue se construit au rythme de la construction de l’équipe des Avengers. En effet, la gestion des égos des différents héros que l’on a pu déjà observer dans leurs propres films a été très bien exécutée : d’abord souvent en opposition pour permettre des scènes d’actions entre les personnages (fanboy friendly), puis unis contre une grande menace mondiale (mais à New York – fanboy friendly too). Evidemment, le scénario est au croisement du film d’action classique et de l’adaptation stricte de l’esprit comic-book avec ses codes qu’ils soient visuels (costumes, attaques, etc) ou référentiels (“Hulk smash !”) : on est dans l’ensemble au même niveau intellectuel que les autres films de la licence Avengers. Par conséquent, le film laissera de marbre les allergiques au genre… mais enchantera les autres.
Avengers est évidemment un film pop-corn, mais sans doute l’un des meilleurs que l’on ait pu voir ces dernières années dans son genre ; et dans tous les cas le meilleur des Marvel aux côtés d’Iron Man et de X-Men – Le Commencement.
Car techniquement, le film est globalement de qualité : le casting est à la hauteur de leurs précédentes prestations costumées, les nouveaux arrivants ne déméritent pas, les effets spéciaux sont maîtrisés même s’ils ne sont pas révolutionnaires, le rythme du film est bon avec très peu de longueurs sur les 2h22 du métrage, l’humour est très présent et désamorce aisément le côté forcément too-much d’une équipe de gens costumés sauvant la planète au XXIème siècle et tout est assez bien justifié dans les actions des différents personnages (la formation de l’équipe elle-même comme les raisons de Fury de la créer, les plans du méchant du film, etc). J’aurai peut-être comme reproche à formuler la quasi-obligation si l’on n’est pas familier avec l’univers des comics d’avoir vu au moins l’un des films précédents de la licence (Hulk, Iron Man, Thor et Captain America) pour apprécier vraiment les motivations des personnages car ils sont obligatoirement un peu moins fouillés que dans leurs films éponymes. Mais le fait que le scénario, qu’a écrit Joss Whedon lui-même, se soit référé au background des films précédemment tournés plutôt qu’adapter la BD Avengers, est extrêmement bénéfique à la cohérence de l’ensemble.
Si Joss Whedon ne me surprend pas sur le respect évident de l’aficionado de comics Marvel (il est lui-même très porté sur le support étant donné qu’il continue son univers Buffy/Angel via ce biais), il m’a impressionné dans la gestion d’un film de cette ampleur avec un cast très fourni, de nombreux effets spéciaux et attendu au tournant. Le mélange action-humour fonctionne extrêmement bien ici et globalement la fluidité de l’enchaînement des scènes est bien meilleure que dans les autres films de super-héros Marvel vus jusqu’à présent. Seul bémol sur la réalisation : si elle est bien exécutée, elle manque un peu d’âme. La “patte” du réalisateur est phagocytée par le côté jouissif du film pop-corn. La dimension épique de la bande-son d’Alan Silvestri, qui avait déjà oeuvré sur Captain America, indique en revanche la maîtrise du compositeur pour accompagner les films héroïques.
Bref, oscillant entre l’épique et l’humoristique, Avengers est LE film d’équipe de super-héros que l’on attendait. Sans temps mort ni trop de longueurs, Joss Whedon met en scène paisiblement un scénario très simple mais assez brillant dans son équilibre entre action pure et dialogues amusants. On ne peut nier que l’on voit l’équipe se former et fonctionner sous nos yeux durant le film. Avengers est évidemment un film pop-corn, mais sans doute l’un des meilleurs que l’on ait pu voir ces dernières années dans son genre ; et dans tous les cas le meilleur des Marvel aux côtés d’Iron Man et de X-Men – Le Commencement.
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