[critique] Never Let Me Go

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Depuis l’enfance, Kathy, Ruth et Tommy sont les pensionnaires d’une école en apparence idyllique, une institution coupée du monde où seuls comptent leur éducation et leur bien-être. Devenus jeunes adultes, leur vie bascule : ils découvrent un inquiétant secret qui va bouleverser jusqu’à leurs amours, leur amitié, leur perception de tout ce qu’ils ont vécu jusqu’à présent..

Note de l’Auteur

[rating:4/10]

Date de sortie : 14 mars 2011
Réalisé par Mark Romanek
Film britannique , américain
Avec Carey Mulligan, Andrew Garfield, Keira Knightley
Durée : 1h43min
Titre original : Never Let Me Go
Bande-Annonce :

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Mark Romanek, plus connu comme clipper que pour son laborieux premier film Photo Obsession, adapte à l’écran le roman à succès de Kazuo Ishiguro Never Let Me Go. Ce film aux promesses de chef d’œuvre, dont l’écrivain vedette signe le scénario, est finalement un énième mélodrame. Quête d’identité, réflexion existentielle, histoire d’amour intemporelle : tous les ingrédients sont pourtant au rendez-vous pour faire un film passionnant, mais la grâce ne nous touche jamais.

Kathy (Carey Mulligan), Ruth (Keira Knightley) et Tommy (Andrew Garfield) sont les pensionnaires d’une école perdue dans la campagne anglaise. Cette institution, dirigée par Miss Emily (Charlotte Rampling dans son rôle de femme à poigne habituel), se veut un modèle d’éducation et de bien-être physique. Triangle amoureux classique, Kathy s’intéresse au jeune Tommy qui succombera au charme de Ruth tout en restant amoureux de Kathy. Mark Romanek arrive à créer une atmosphère étrange en brouillant les repères spatio-temporels. Il est en effet difficile de se situer dans le temps, l’action pouvant être en 1960 comme au début du siècle dernier. Au fil du récit, on découvre quelques indices indiquant que ce pensionnat n’est pas comme les autres: bracelets électroniques, médicaments, histoires effrayantes pour dissuader les élèves de quitter cet environnement, ces enfants sont en fait des clones conçus par le gouvernement comme doublures biologiques d’honnêtes citoyens pour des greffes ou des transfusions.

A la fin de leur adolescence, lorsqu’ils apprennent la vérité sur leur destin déjà tracé, aucun sentiment de révolte, aucune volonté de changer les choses mais une passivité agaçante. Il est question d’une résignation jamais expliquée et peu convaincante. Le réalisateur ne fait qu’effleurer un questionnement existentiel déjà vu et ne propose pas un regard plus radical, Bienvenue A Gattaca ou The Island ayant déjà évoqué ces questions. L’histoire d’amour est plombée par des personnages qui manquent de complexité. Ces acteurs pourtant excellents dans d’autres rôles (Carey Mulligan dans Une Education et Andrew Garfield parfait dans The Social Network) donnent des prestations trop en retenue. La mise en scène classique, appuyée par une musique tire-larmes, accentue l’univers suranné et finalement ennuyeux du film.

Ce film d’anticipation ou de « rétrocipation » est pourtant basé sur une bonne idée: imaginer un récit de science fiction dans le passé. Mais après avoir compris de quoi il était question, il ne reste plus rien, et on attend avec impatience une fin annoncée. Le destin funeste de ces trois amis est terrible, mais jamais nous ne ressentons un brin d’émotion car il manque une incarnation et de la poésie.

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Georgeslechameau
Georgeslechameau
Membre
10 juin 2015 20 h 24 min

Intéressant

cdesbrun
cdesbrun
Invité.e
10 juin 2015 20 h 00 min

Connaître la fin du film presque dès le départ n’empêche pas celui-ci d’être très fort. Romanek ne tombe pas dans le mélo facile et interroge aussi, en creux et de manière particulièrement saisissante, sur cet univers alternatif qui nous est présenté. Un monde vécu comme « le meilleur des mondes » par les personnages, mais qui cache en réalité un système totalitaire happant totalement l’individu, le coupant du monde réel. C’est cette dimension, que j’explore dans une analyse détaillée (http://ouvre-les-yeux.fr/never-let-me-go-ou-le-meilleur-des-mondes/), qui rend le film particulièrement marquant. Il s’agit en ce sens bien plus qu’un simple mélo.

Romain
Romain
Membre
10 décembre 2011 14 h 56 min

Romanek a épuré son style pour livrer une jolie « uchronie » et une métaphore de nos sociétés de moutons résignés à faire ce qu’on leur inculque dès la naissance.
Quant à l’émotion, il suffit de regarder Carrey Mulligan pour la trouver. Drive + Never Let Me Go = l’actrice de l’année?

Céline
Céline
Invité.e
4 août 2011 18 h 01 min

Never Let Me Go nous met tout de suite dans l’histoire. On retrouve au début cette atmosphère étrange, qui nous suis tout au long du film. Les personnages sont très attachant. Kathy est le genre de fille blessé par la vie, elle a énormément d’espoir et d’envie de parvenir a ses rêves mais quand elle y parvient un autre obstacle arrive. Tommy lui est un garçon qui retient toute sa colère contenu depuis des années et quand enfin il explose, le moment d’émotion chez le spectateur est intense ( j’ai pleuré a ce moment la en tout cas). Quand a Ruth c’est la fille qui ne supporte pas la solitude et qui, par la suite, regrette ses actes.
Bref un film plus qu’émouvant, touchant, poignant. Un Chef D’Oeuvre a tout point de vue.

tedsifflera3fois
tedsifflera3fois
Invité.e
18 juillet 2011 11 h 20 min

Never Let Me Go parle d’un passé qui n’a pas eu lieu. D’amours qui ne peuvent pas être vécues. D’êtres qui n’ont pas le droit d’exister. Never Let Me Go parle de nous, à jamais absents de nos rêves, bloqués dans une vie qui n’est pas la nôtre, à la recherche d’une illusion, d’un sens. Never Let Me Go est un diamant rempli de vide. L’un des plus beaux films sortis cette année.

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