Chantal, Gabrielle et Nelly se rendent au mariage d’un ex à la Rochelle. Elles décident de faire le trajet ensemble. Au cours de cette virée pleine de péripéties, les trois femmes partageront coups de coeur, coups de gueule et coups de blues de la cinquantaine, tour à tour drôles, fragiles et émouvants.
Note de l’Auteur
[rating:6/10]
• Date de sortie : 3 mars 2010
• Réalisé par Benoît Pétré
• Film français
• Avec Jane Birkin, Caroline Cellier, Catherine Jacob
• Durée : 1h 30min
• Bande-Annonce :
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xbwttb_thelma-louise-et-chantal-bandeannon_shortfilms[/dailymotion]
Après la grosse déception qu’était Le Siffleur, je décidais de m’aventurer avec une certaine appréhension dans une nouvelle comédie française du doux nom de Thelma, Louise Et Chantal, premier véritable long-métrage du réalisateur Benoît Pétré. Ce long-métrage nous conte l’histoire de trois quinquagénaires se lançant dans un road-movie parsemé de rire, de pleure, de gaieté et de peine. Toute une histoire en perspective qui ne me laissait rien présager de bon. Et pourtant ! [pullquote]Rideau fermé, malgré quelques petits défauts, Thelma, Louise Et Chantal s’avère être une agréable surprise qui me réconcilie avec une comédie française à bout de souffle.[/pullquote]
Plein de légèreté et de fougue, Thelma, Louise Et Chantal est une comédie chaleureuse qui sied parfaitement avec l’atmosphère froide et pluvieuse de dehors, un petit cocon dans lequel on resterait bien un peu plus longtemps. La faute à qui ? La faute à quoi ? Tout simplement à un ensemble habilement mené. Le trio d’actrices est très bien dirigé, elles ont une réelle histoire qui les suit au fil de l’intrigue et leur capital sympathie ne cesse de croître de minutes en minutes. On ne peut s’empêcher de sourire et même de rire de bon cœur face à cette bonne humeur communicative. C’est ce même enthousiasme que nous retrouvons chez des seconds rôles de qualité. Dans ce film, Benoît Pétré ne s’est pas contenté de filmer trois actrices écumant les routes et rencontrant des personnes fades et sans saveurs, il a travaillé dur pour trouver de vrais seconds rôles. C’est tout à son honneur que de vouloir donner de la profondeur et de la consistance à son métrage. Néanmoins, même si ces facteurs sont réussit, le gros plus de Thelma, Louise Et Chantal nous vient tout droit de sa BO qui lui donne une véritable identité. Identité que l’on ne retrouve dans aucune autre production et qui lui confère ainsi une saveur unique. Quel bonheur que de retrouver un répertoire aussi riche que celui qui nous est proposé ici. Mais le réalisateur a eu le choix judicieux de les faire réinterpréter par d’autres chanteurs. Ainsi, par exemple, Vous Les Copains est chanté par Vanessa Paradis. A cela s’ajoute des compositions originales de qualité signées Keren Ann. Tous ces éléments ne font qu’accroître un peu plus encore le capital sympathie déjà conséquent du film.
Malheureusement, le film souffre de quelques erreurs disgracieuses venant entraver le rythme de certaines scènes. Certains rôles sont parfois sur joués (trop sur joués ?) notamment celui du garagiste tenu par Jean-Pierre Martins. Certains pourront trouver cela agréable mais d’autres, et je pense à eux, ne pourront qu’être horripilé par ces choix un peu trop facile à mon goût. Ajoutons à cela des séquences qui tombent simplement à l’eau à cause d’un choix humoristique un peu douteux voir décalé. Je m’explique : on rira lors d’une séquence finement travaillée au niveau des dialogues mais la suivante nous laissera totalement perplexe, faisant un bide à cause d’une mauvaise blague que l’on pourrait retrouver dans n’importe quel emballage de Carambar. Alors certes l’atmosphère bonne enfant est de mise ici mais il y a des limites à ne pas franchir. Ces erreurs ne sont pas récurrentes (elles sont un grain de sable dans un ensemble qui tient très bien la route) mais je tenais à les souligner pour que certains ne croient pas au film parfait de A à Z et ne soient déçu.
Au final, Thelma, Louise Et Chantal est une agréable surprise sur laquelle je n’aurai pas misé un centime au départ. Avec un charme vénéneux qui opère dès les premières secondes, on est embarqués dans les (més)aventures de ces trois quinquagénaires qui prennent un réel plaisir à se défouler devant l’objectif méticuleux de Benoît Pétré. Comme quoi, c’est en s’attendant au pire que le meilleur décide de s’inviter à la fête et d’y rester jusqu’à la fin.