[critique] Une Fiancée Pas Comme Les Autres

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Timide et introverti, Lars vit seul dans le garage aménagé de son frère Gus et de sa belle-soeur Karin, dans un petit village du Middlewest. Quand il leur annonce qu’il a enfin rencontré une jeune fille sur Internet et qu’elle va bientôt lui rendre visite, Gus et Karin sont soulagés et très impatients de faire sa connaissance.

Leur surprise est grande lorsque Lars leur présente très officiellement l’étrange Bianca.

Sur les conseils de leur médecin, Karin et Gus décident de ne pas heurter Lars et d’accepter son amie. Bianca accompagne Lars à table, à l’église ou au supermarché attirant l’attention et la stupéfaction générale du village.

Note de l’Auteur

[rating:7/10]


Date de sortie : 24 Décembre 2008
Réalisé par Craig Gillespie
Film américain
Avec Ryan Gosling, Patricia Clarkson, Emily Mortimer
Durée : 1h 42min
Bande-Annonce :


Une fiancee pas comme les autres
envoyé par FranceCinema. – Court métrage, documentaire et bande annonce.

Une Fiancée Pas Comme Les Autres est un film qui est plutôt passé inaperçu en France (comme la plupart des films avec Ryan Gosling !) au grand dam des spectateurs qui sont passés à côté d’une véritable réussite en terme d’humanité et d’émotion.

Car si le pitch de départ fait fortement penser au Monique de Valérie Guignabodet avec Albert Dupontel, le résultat est tout autre puisque le film de Craig Gillespie est un drame humain profond à la puissance désarmante. Ainsi, le réalisateur nous dresse le portrait de Lars, un jeune homme de 27 ans qui a peur des autres, une phobie qui l’empêche d’entamer ne serait-ce qu’une discussion amicale avec autrui. Sa peur de l’Homme témoigne d’un malaise profond qui le ronge petit à petit puisqu’il se referme sur lui-même, se coupant entièrement du monde et vivant dans un garage. Seuls son frère et sa belle-sœur, qui habite la maison familiale située à deux pas du garage tentent désespérément de l’arracher à cette monotonie dangereuse et malsaine.

Grande est leur joie lorsque Lars leur clame haut et fort qu’il viendra dîner ce soir avec sa nouvelle petite amie, Bianca. Serait-il enfin guéri ? A-t-il enfin décidé d’arrêter de fuir les autres et de s’ouvrir au monde qui l’entoure ? En tout cas, tout deux sont émus par une telle révélation qu’ils ne croyaient plus possible. Mais une fois le rideau levé, leur joie va vite se transformer en crainte quant au mal qui ronge cet être qu’ils aiment et qu’ils chérissent car Bianca est en réalité une poupée gonflable vivante aux yeux de Lars qui lui parle sans honte ni gêne.

Commence dès lors une formidable aventure humaine car chaque membre de ce petit village des États-Unis prend sur lui et fait semblant de rien en parlant à Bianca comme si elle était, comme Lars le pense, réelle. Il s’agit ni plus ni moins que d’une thérapie souple qui permettra de vaincre cette souffrance qui ronge ce jeune homme et qui préfère s’enfermer dans un monde quasi onirique plutôt que d’affronter un quotidien qui ne lui correspond pas. Cette partie du film donnera naissance à une très belle leçon de vie émouvante.

Mais la force de ce film n’aurait pas été concevable sans la formidable prestation de Ryan Gosling. L’acteur réalise encore une fois des exploits et nous prouve qu’il n’est autre que LE meilleur prétendant pour succéder à l’ancienne génération des Robert De Niro, Ralph Fiennes et autres Sean Penn. Car à chaque nouveau film, l’acteur impose un peu plus son talent caméléon et prouve qu’il choisit méticuleusement des rôles humains, charismatiques et torturés dans des films aussi divers que Danny Balint et Half Nelson qui lui a valut sa première nomination aux Oscars pour ne citer qu’eux deux.

A cette prestation divine s’ajoute un rythme souple, léger qui ne fait pas basculer le film dans la tragédie pure et dure et qui refermerait ainsi les portes à un certain public et qui permet par la même occasion l’alternance entre le drame et la comédie pour une efficacité totale.

Une Fiancée Pas Comme Les Autres apparaît comme une œuvre sincère, originale, qui, pour dénoncer l’égoïsme et l’individualisme de notre société, prend comme pilier central une poupée gonflable pour ne pas s’attaquer directement à l’Homme et le pointer du doigt.

Le film de Craig Gillespie est un film rare à la puissance émotionnelle déroutante digne d’un récit romanesque qui nous offre sur un plateau d’argent une très belle leçon de vie et de cinéma par la même occasion.

Un film à voir si l’on aime un temps soit peu le cinéma authentique qui n’est pas que de la poudre aux yeux au final.

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