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Crédits : 10:15! Productions, Lupa Film, Box Productions, Film-In-Evolution, Fourier Films, Mikino, Les Films du Camélia

SIDONIE AU JAPON, une quête de sens et de joie – Critique

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Après son étude des jeunes femmes solitaires dans Belleville-Tokyo (2010) et Drôles d’oiseaux (2017), Élise Girard examine la solitude qui grandit avec l’âge dans son troisième long-métrage Sidonie au Japon (2024).

Le film suit Sidonie (Isabelle Huppert), une veuve et écrivaine célèbre, lors de son voyage au Japon, pour promouvoir la réédition du roman qui l’a rendue célèbre et qu’elle a écrit pendant sa jeunesse. Égarée dans une culture si éloignée de la sienne, elle est accompagnée de son éditeur, Kenzo (Tyoshi Ihara), avec qui elle se lie d’amitié. Elle est également hantée par le spectre de son défunt mari (August Diehl), qu’elle surprend dans ses chambres d’hôtel, ravivant ainsi des souvenirs de leur vie passée ensemble.

SIDONIE AU JAPON est un film lent, fait de plans qui s’allongent et absorbent le silence de la solitude. Le regard stoïque de Huppert embrasse ce rythme, ses subtils changements d’expression révélant des émotions plus profondes pendant la présence calmante d’Ihara contraste avec les mouvements crispés de Sidonie. Une grande partie du film se déroule dans des chambres d’hôtel et des taxis aux tons gris, mais les moments les plus émouvants se nichent dans les jardins luxuriants, les temples historiques, et les plages si exotiques pour la protagoniste du film. En revanche, le mirage scintillant du défunt mari de Sidonie est confiné aux espaces intérieurs immaculé, la ramenant à la vie idéale qu’elle préserve dans son cœur.

Il est impossible de ne pas penser, en voyant se dérouler ce film dans d’austères chambres d’hôtel japonaises, à Lost in Translation (2003) de Sofia Coppola. Les protagonistes féminines blondes des deux films, étouffées par la modernité du Japon et en mal de repères, se tournent toutes deux vers un homme plus au fait du contexte local. Finalement, la protagoniste de Girard cherche les mêmes choses à la fin de sa vie que celle de Coppola cherche au début : une quête de sens, de joie, et éventuellement, d’amour. SIDONIE AU JAPON s’impose ainsi comme une véritable déclaration d’amour à son prédécesseur des années 2000. Ce fin travail cinématographique dépeint avec une grande authenticité la manière dont sont appréhendées nos interrogations métaphysiques au fil de l’âge.

Vinzent WESSELMANN

Cet article a été publié suite à une contribution d’un·e rédacteur·rice invité·e.
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