LE DERNIER PUB AVANT LA FIN DU MONDE
© Universal Pictures International France

LE DERNIER PUB AVANT LA FIN DU MONDE, hilarant et haletant – Critique

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Pierre angulaire (n’ayons pas peur des mots) de la comédie moderne déjà forte des parfaits SHAUN OF THE DEAD et HOT FUZZ, la « Cornetto Trilogy » des anglais Pegg et Wright tire sa révérence avec un ultime volet.

Après les zombies et les films d’action, c’est au tour de la science-fiction dite « d’invasion » d’en prendre pour son grade, passant à la moulinette parodique du duo. Et si l’on pouvait craindre une certaine baisse de qualité, un manque d’honnêteté et de libre arbitre, il n’en est rien, et je serais extrêmement étonné qu’une autre comédie du même niveau surgisse cette année.

Car le Dernier Pub est une véritable bombe humoristique. Elle enchaîne les vannes et autres situations cocasses sur un rythme à la fois fou et maîtrisé, géré d’une main de maitre par le génial Edgar Wright. Qu’il présente les personnages, déchaîne une scène de combat ou tente l’incursion dans la Science-fiction pure et dure, la qualité de la réalisation reste une constante, faisant sans aucun doute du Dernier Pub le film le plus léché de son auteur.

Mais que le plaisantin soit rassuré, ce que le film perd en spontanéité, il ne le perd pas en humour. Largement digne des deux précédents tableaux, il enchaîne les situations absurdes et drolatiques, à l’image de cette pénultième scène. Dialogue surréaliste et totalement décalé, à l’enjeu dramatique omniprésent – on parle quand même de la survie de l’humanité! – animé par un rythme paradoxalement ivre, nourri et sublimé par les élucubrations alcoolisées des personnages.

Comédie hilarante, film de science-fiction haletant, drame, LE DERNIER PUB AVANT LA FIN DU MONDE est tout ça à la fois, fusionnant le meilleur de tous ces genres.

Mais la ou les précédents volets prônaient une régression pure et dure, LE DERNIER PUB AVANT LA FIN DU MONDE possède l’allure mélancolique d’un lendemain de beuverie. Simon Pegg, ahurissant dans le rôle de l’adulescent Gary King en est l’incarnation. Interné, Alcoolique, refusant strictement le passage à l’âge adulte et ne vivant sans autre but que celui de retrouver ses joies adolescentes, il peine autant qu’il fait touche, et il n’est pas rare de se retrouver ému entre deux crises de rire.

Et c’est ce qui donne tout son charme au film. En osant quelque chose de plus dur, de plus mature (le twist final en surprendra plus d’un), Edgar Wright évolue, change son ton et le transcende.  Nos amis ont à présent la quarantaine, et cela se ressent. Plus qu’une comédie, LE DERNIER PUB AVANT LA FIN DU MONDE est un véritable récit d’initiation traité comme une comédie geek.

On pourra certes reprocher au film son manque tout relatif d’inventivité, c’est un fait, les multiples auto-références – parfois à outrance – casse parfois l’immersion et laissera sur le carreau bon nombre de non initiés. Mais comment bouder son plaisir face à un tel rassemblement de talents aussi sincères qu’originaux? Comédie hilarante, film de science-fiction haletant, drame, LE DERNIER PUB AVANT LA FIN DU MONDE est tout ça à la fois, fusionnant le meilleur de tous ces genres. Un des meilleurs films de l’année 2013, de loin.

Elias

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