[critique] Encore Un Baiser

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Carlo est séparé de sa femme Giulia qui a la garde de leur fille de dix ans, Sveva. Il vit avec Ginevra, une jeune femme beaucoup plus jeune que lui, tandis que Giula vit avec Simone, un acteur à la petite semaine. Paolo, Alberto et Adriano, partis pour un tour du monde, ont été arrêtés dans leur élan par le tsunami. Paolo et Alberto sont rentrés, mais Adriano s’est fait arrêter pour trafic de drogues et a fait trois ans de prison en Thaïlande. Paolo a repris le magasin d’objets religieux de son père. Il sort avec Livia, l’ex d’Adriano, qui a élevé seul leur fils, Tommaso, 11 ans maintenant. Livia refuse de dire à Tommaso les liens qu’elle partage avec Paolo. Le couple de Marco et Veronica bat de l’aile : ils n’ont jamais réussi à avoir d’enfants, et maintenant, le désir a disparu. Lorsqu’Adriano rentre de Thaïlande, les amis vont se retrouver, et le temps du bilan est arrivé, 10 ans plus tard.

Note de l’Auteur

[rating:8/10]

Date de sortie : 29 décembre 2010
Réalisé par Gabriele Muccino
Film italien
Avec Stefano Accorsi, Vittoria Puccini, Claudio Santamaria, Giorgio Pasotti, Pierfrancesco Favino, Marco Cocci, Sabrina Impacciatore, Daniela Piazza
Durée : 2h20min
Bande-Annonce :

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Son excursion américaine menée à bien, le réalisateur italien qui dirigea par deux fois Will Smith rentre au pays et à ses premières amours : la turbolenta vita. Ce film est le deuxième opus des aventures existentielles de cinq amis, cinq mousquetaires modernes aux prises avec la grande difficulté de lâcher l’adolescence et de vivre en adulte. Être adulte n’étant rien de moins qu’une question d’harmonie. Dans le premier opus, incontestablement réussi et positif, les cinq amis parvenaient tant bien que mal à se forger une vie personnelle, accélérée par l’ivresse d’être jeune. Dans celui-ci, les choses sont nettement plus sombres. Qu’importe, Gabriele Muccino ne manque pas de souffle, dix ans après Ultimo Baccio.

Carlo, Marco, Alberto, Paolo, Adriano. Le pentagramme de la confusion masculine. Chacun de ces rescapés de la trentaine souffre de remords, de frustration, de la dangereuse mobilité du livre-arbitre et se débat dans l’espoir d’accomplir l’action juste. Divorce regretté, nostalgie de la vie sédentaire, instinct paternel avivé, syndrome d’Ulysse cherchant Ithaque, les cinq chenapans veulent la dolce et non plus la turbolenta vita. Malheureusement, la dolce a un prix. La turbulence.

Gabriele Muccino ne laisse pas tranquille ses héros. Il les enfonce dans des sables mouvants à mesure qu’ils se rapprochent de la paix. Certains d’entre eux resteront dans les sables. La loi du karma hindou veut que nous payons nos fautes passées dans la vie actuelle, cette loi s’applique aux jeunes Italiens de ce conte en deux parties. Si la faute commise est l’égoïsme de celui qui veut découvrir sa propre vie, alors c’est une faute bénigne. La rancœur de l’entourage la transforme en faute maligne.

Ce film a beau générer plus de tristesse que le précédent, la vitalité de la mise en scène, la passion dévorante des comédiens, la tension nerveuse omniprésente et l’humour cocasse des situations les plus difficiles le rendent vibrant. Les mouvements de caméra sont plein de grâce, la lumière est vive, le travail de Muccino crève de santé. Fut une époque où les artistes français exprimaient la douleur de vivre avec le même jus, la même fringale. C’était l’époque de Baudelaire et Rimbaud. Aujourd’hui, leurs héritiers sont ailleurs. En Italie, au Brésil, ailleurs. A bon entendeur, salut.

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