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PERDUS DANS L’ESPACE, une expédition interstellaire ratée – Critique

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Après Altered Carbon, le site de streaming joue de nouveau la carte de la SCI-FI avec PERDUS DANS L’ESPACE, reboot de la série éponyme de 1965. Qu’en est-il de cette remise au goût du jour ?

Cette nouvelle série nous plonge dans un univers de science-fiction dystopique. La Terre est habitable mais tellement polluée qu’on ne peut plus y voir le ciel bleu. La famille Robinson parvient à réussir une multitude de tests et gagne leur place dans une équipe chargée d’aller coloniser le système d’Alpha Centauri. À bord de leur vaisseau-mère, « The Resolute », un incident grave les oblige à évacuer d’urgence et ils se crashent sur une planète extra-terrestre. Incapables de contacter les autres passagers ou le vaisseau-mère, les Robinson sont livrés à eux-même sur cette planète inconnue et hostile.perdus-dans-l-espaceBien que l’on soit ailleurs dans l’univers, on ressent un véritable manque d’immersion. Un gros problème pour une série qui s’appelle PERDUS DANS L’ESPACE ! Les personnages peuvent respirer sans leur équipement et les lieux explorés (forêts, montagnes, déserts ou glaciers) sont peut être plus dangereux que sur Terre, mais sinon presque identiques. La série s’oblige donc à nous rappeler que nous ne sommes pas chez nous et incorpore des éléments de faune ou de flore inédits. Pour ne rien arranger, PERDUS DANS L’ESPACE base son esthétique sur ce qui s’est déjà fait en SCI-FI. Attendez-vous à beaucoup de flares et de jeux de lumières, des caméras tremblantes pour recréer un crash. De Gravity à Prometheus en passant par Alien et Jurassic Park, les plans empruntés à d’autres films sont légions.

Une exception notable, les quelques grand plans larges de la série très réussis. On peut s’imaginer une ligne à la réalisation qui s’est perdue au fil des épisodes. Dans ces plans, les personnages sont écrasés par un cadre, à la fois magnifique et terrifiant. Les plans sont fixes comme les personnages. On se laisse croire en les regardant, l’espace d’un instant, que c’est bien un nouveau monde. Peut être pas extra-terrestre mais inconnu. Et que la solitude pèse vraiment sur ses explorateurs. Dommage qu’ils relèvent de l’exception, la série ne s’étant pas encore trouvée à l’image. Tout comme au scénario où elle n’arrive pas à se trouver un ton. Balbutiant entre aventure, thriller, horreur, catastrophe et récit initiatique. Difficle de comprendre où est-ce que la série veut nous emmener.perdus-dans-l-espaceBien sûr, avec ses influences « Spielbergiennes » à peine voilées, des thématiques telles que l’enfant en construction, le dépassement de soi et l’absence de père sont évoquées. PERDUS DANS L’ESPACE s’articule autour du petit Will Robinson âgé de seulement 11 ans… Il est surdoué et son père, John Robinson, militaire, a été souvent absent dans les moments importants de sa vie. Will est le cadet de sa famille et, même s’il possède des capacités intellectuelles hors du commun, il ne se sent pourtant pas légitime pour participer à cette mission. Comme Eliott dans E.T, Will trouve un robot extra-terrestre qui devient son ami, malgré la menace qu’il semble représenter.

Tout sur le papier a l’air palpitant sauf que voilà : Will n’a pas besoin du robot comme Eliott a besoin d’E.T. Son père est à ses côtés et tente de renouer des liens avec lui. Même si Will lui en veut d’avoir loupé des moments importants, l’intrigue nous dit que Will comprend dès le début la situation de son père et ses obligations. Il n’est pas non plus mal à l’aise à ses côtés. L’intelligence de Will joue également contre l’histoire. L’enfant est montré comme trop intelligent pour voir ce robot comme ce qui va combler le manque dans sa vie. Ce dernier est pour lui exactement comme son père, une présence constante mais silencieuse.

Les deux personnages les plus aboutis sont Maureen Robinson et son mari John Robinson. Si on oblitère ce pattern assez énervant de les coincer dans un endroit clos pour leur faire évoquer le bon vieux temps, leur caractérisation est superbe. John Robinson est un militaire qui est impuissant pour protéger sa famille car la majorité des problèmes qui se présentent à eux ne peuvent pas se régler par ses compétences au combat. Maureen Robinson quant à elle, en voulant tout contrôler, se rend compte petit à petit que la situation lui échappe et qu’elle a bien plus peur que ses enfants qu’elle surprotège. Pour ce qui est de Penny & Judy Robinson, les deux filles de la famille, leur traitement est ordinaire au possible : elles sont opposées car l’une est obstinée, et l’autre plus mature.perdus-dans-l-espacePour passer rapidement sur d’autres problèmes de narration : le traitement des personnages secondaires et le désamorçage de la tension dramatique par les connaissances surhumaines de presque tous les personnages. Les rescapés domptent cette nature hostile avec tellement de facilité alors qu’ils sont sensés s’être crashés. On ne parvient pas à avoir peur pour eux ou à comprendre leur inquiétude. Ils ont de la nourriture, de l’eau, des véhicules, des outils High-Tech, imprimantes 3D, champs de forces, etc. Tout ceci globalement opérationnel et dont la majorité fonctionnent à l’énergie solaire. La série n’explore pas, contrairement à ses promesses, ce qui devrait la rendre intéressante : la perdition et la survie à des milliers d’années lumières de chez soi.

Déjà excessivement longue, la série Netflix s’invente des problèmes pour maintenir un suspense inexistant. Mention spéciale à un passage où Don West, mécanicien hors pair, accompagné de John Robinson, sont dans l’espace en train de tenter de réparer un vaisseau. D’un seul coup, un liquide coule sur ses yeux et le rend momentanément aveugle, obligeant son compagnon, peu qualifié, à prendre le relais.

C’est un exemple parmi d’autres dans une pléiade de sous-intrigues (la fausse romance entre Penny et Vijah, l’escapade des enfants avec le robot sur la planète ou celle de Don West, Maureen et John sur un site de crash.) dont le seul intérêt est de rallonger la narration. Au final, seules les intrigues principales sont intéressantes : celle du Dr Smith, l’intrigue du robot extra-terrestre et le sauvetage des rescapés. Sauf qu’avec ça, la série ne tient pas son format et on se dit qu’elle serait plus adaptée à un film de 2h ou 2h30.

PERDUS DANS L’ESPACE est une série audacieuse mais qui ne s’est pas encore trouvée dans sa saison 1. Ennuyeuse car 70% de son intrigue n’est que fioriture lancée dans l’objectif de légitimiser son format, la série s’est mis seule des bâtons dans les roues en usant de facilités scénaristiques. On espère vraiment une saison 2 plus mature, qui justifiera ce reboot.

 

Kensley JULES

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Note des lecteurs12 Notes
Titre original : PERDUS DANS L'ESPACE
Créateur : Irwin Allen, Matt Sazama, Burk Sharpless
Scénario : Irwin Allen, Matt Sazama, Burk Sharpless
Acteurs principaux : Molly Parker, Toby Stephens, Maxell Jenkins, Taylor Russell & Mina Sundwall
Date de sortie : 13 Avril 2018
2.5
Décevant

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Ludovic
Ludovic
Invité.e
9 juin 2018 16 h 06 min

J’ai abandonné au cinquième épisode. J’ai trouvé certains plans magnifiques, mais l’histoire en elle même n’inspire pas.
Puisque tout ce passe sur cette planète, cela ne la lie plus avec le titre. J’aurais préféré un peu plus de science fiction. C’est bien dommage.

Eowya
Eowya
Invité.e
19 avril 2018 22 h 26 min

Cette critique complètement oubliable semble avoir été faite par un individu particulièrement blasé.
Cette série « Perdu dans l’espace » est en effet un véritable petit bijoux, probablement réalisé par un fan des heures de gloires des films de spielberg. Tout y est : clin d’œil a la série originale, tout en y apportant une touche de modernité, acteurs « enfants » plus malin que les adultes, rappelant l’esprit ET ou Goonies, les répliques des personnages sont savoureuses, l’humour est brillant, le scénario est très efficace, on ne s’ennuit pas une seule seconde, et même si celui ci est très prévisible, il ne faut pas oublier que cette série tient plus de la comédie familiale (c’est dans l’adn de l’esprit « perdu dans l’espace ») que de la série a suspens et a scénario alambiqué. Les effets spéciaux sont magnifiques, rien a dire, on sent un budget costaux derrière la réalisation, aucun effet kitch. Cette série n’est pas sans rappeler ces épisodes très spielbergrien des années 90 ou le bien finit toujours par triompher du mal et ou la solidarité d’un groupe d’enfant (ou d’une famille) finit toujours par triompher de l’adversité… Non, il n’y a pas a dire, cette série respire la nostalgie, mais tout en restant très moderne. L’auteur parle de manque de réalisme ? Il n’a donc pas compris que cette série tient plus d’un divertissement façon space opéra à la Star Wars que d’un film de SF hautement réaliste. Je pense que l’auteur s’amusera davantage avec une série comme « The Expanse ». Pour ma part, cette saison 1 m’a beaucoup emballé, et c’est avec impatience que j’attendrais la saison 2.

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