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Véritable événement du 75e Festival de Cannes, ce biopic étincelant d’Elvis Presley se dessine comme un réel drame cinématographique à la sauce « Luhrmienne ». Une œuvre sincère à découvrir avant tout, dans une salle obscure. Well, that’s all right, mama.
Si vous pensez que Gatbsy le Magnifique (2013) a tout d’un bijou, ELVIS lui vole presque la vedette. Le film raconte le chemin de vie parcouru par Elvis Presley (Austin Butler) à travers les yeux de son mystérieux manager, le colonel Tom Parker. Incarné ici par l’icône qu’est le grand Tom Hanks. Entre son enfance, ses premiers singles, son ascension fulgurante et les évènements historiques qui ont impacté sa carrière, le biopic du cinéaste australien passe en revue l’évolution et la création du mythe vivant qu’a connu l’histoire du Rock. Coloré, pop, touchant et poignant, ELVIS se place déjà comme l’un des meilleurs films de 2022. Qui a dit que les biopics n’avaient plus aucune possibilité de se réinventer ? Ce drame musical leur prouvera tout le contraire.
Presque 10 ans après Gatsby le Magnifique, le réalisateur des somptueux Moulin Rouge (2001) et Roméo + Juliette (1996) décide de se plonger dans la vie trépidante d’une des plus grandes icônes de la musique. Sur le papier, un projet sans limites. A l’écran, un chef d’œuvre visuel. Poussant pourtant son univers narratif au maximum, Baz Luhrmann signe avec ELVIS, son film le plus accessible pour le grand public. Mouvements de caméra vertigineux, fondus graphiques sans limite, mélange intelligent d’images d’archives et de fiction, ce biopic hors normes livre 159 minutes de feux d’artifices rétiniens.
Mais ELVIS ne serait rien sans la présence et l’interprétation d’Austin Butler. Alors que les noms de Miles Teller, Aaron Taylor-Johnson, Ansel Elgort ou encore Harry Styles ont circulé durant la phase de production du film, c’est le jeune acteur apparu dans le dernier Tarantino, qui décroche la mise. S’en est alors suivi un travail de transformation physique et gestuel de plusieurs mois, donnant une performance bluffante applaudie 8 fois durant la projection cannoise. Dont 10 longues minutes d’ovation finale largement méritées. Après le buzz Will Smith, le prochain Oscar du meilleur acteur semble avoir déjà trouvé son prétendant favori.
Les salles obscures sont noyées chaque année, de plusieurs biopics, souvent fades et oubliables. Si Rocketman (2019) de Dexter Fletcher proposait une vision intéressante de son icône et que I’m Not There (2007) décrassait totalement le thème de « performance », les films de carrière tournées en langue anglaise n’ont guère marqués les salles obscures. ELVIS, poussé par le casting (malgré un Tom Hanks légèrement effacé), se distingue de par ses nombreuses qualités. Le film ne juge ni son héros, ni son anti-héros. Il laisse le spectateur profiter du spectacle, voyager par intermittence à Las Vegas et (re)trouver la prestance scénique inoubliable du King sur fond de relations toxiques. Baz Luhrmann se présente comme l’un des show-man d’Hollywood. Nous avons, une fois de plus, de quoi lui donner raison. Abordant les thématiques d’argent, de célébrité, de ségrégationnisme, de fêlures humaines et politiques, ELVIS va briller sur écran géant. La renaissance d’un mythe. Elvis left the building.
Robin
• Réalisation : Baz Luhrmann
• Scénario : Baz Luhrmann, Sam Bromell
• Casting : Austin Butler, Tom Hanks, Olivia DeJonge
• Date de sortie (France) : 22 juin 2022
• Durée : 2h39min
• Genre : Biopic, Musical
• Nationalité : Australo-Américain