Photo du film HALLOWEEN ENDS
Crédit : Universal Pictures

HALLOWEEN ENDS, suite et fin (enfin presque) – Critique

Nous souhaitons recueillir votre avis sur votre façon de nous lire. Merci de prendre 2 minutes de votre temps en cliquant ici !


Un brin longuet, le dernier volet de la saga Halloween conclut l’arc narratif de Michael Myers et laisse présager une suite centrée sur la ville d’Haddonfield.

Dans les épisodes précédents… Jamie Lee Curtis est revenue à Haddonfield pour filer sa raclée à Michael Myers une bonne fois pour toutes. Loin de la frêle Laurie Strode du film de 1978, le personnage a évolué en une femme d’âge mûre obsessionnelle, surentraînée au cas où le tueur au masque parviendrait à nouveau à sortir de son trou. Après la bataille dans le huis clos familial de 2018, Halloween Kills avait délaissé son héroïne au fond d’un hôpital en 2021, tandis qu’une ville entière cédait à l’hystérie collective face à la menace Myers.

Photo du film HALLOWEEN ENDS
Crédit : Universal Pictures

Un an plus tard, Laurie a étrangement digéré sa haine et laisse place à une gentille grand-mère, certes badass, mais dans une posture de résilience. Tandis que Michael Myers rôde toujours, elle redevient la cible des quolibets, vieille folle accusée d’avoir excité la bête. Le deuxième volet du triptyque final d’Halloween laissait présager une vengeance furieuse du côté de Laurie Strode. Or, HALLOWEEN ENDS témoigne d’une certaine audace en choisissant de laisser son héroïne expier ses démons pour nous raconter une toute autre histoire.

Passage de relai

Cette histoire, c’est celle de Corey Cunningham (clin d’œil au réalisateur de Vendredi 13Sean S. Cunningham ?). Embauché comme baby-sitter, il tue par accident l’enfant sous sa garde, puis vit en pariât à Haddonfield après sa sortie de prison. Cette nouvelle intrigue entend à nouveau installer Michael Myers moins comme un personnage que comme l’une des nombreuses formes du mal. Reprenant ainsi les codes mis en place par John Carpenter en 1978, HALLOWEEN ENDS suggère également un passage de relai entre générations. Myers adoube Cunningham, comme Laurie voit Allyson, sa petite-fille, s’affirmer et prendre son indépendance.

Photo du film HALLOWEEN ENDS
Crédit : Universal Pictures

Malheureusement, si l’idée n’est, somme toute, pas mauvaise et exécutée avec moins de lourdeur que dans le dernier Scream, ce nouvel Halloween tire quelque peu en longueur. Halloween Kills souffrait certes du même défaut, mais laissait s’écouler suffisamment de sang à l’écran pour maintenir la tension d’un bout à l’autre du récit. Le précédent volet de la saga offrait même quelques expérimentations visuelles fort amusantes. Moins fou et moins généreux en hémoglobine, HALLOWEEN ENDS se veut le reflet de la psyché du personnage de Laurie Strode. Plus retirée, en questionnement, elle aspire simplement à retrouver la paix.

Croquemitaine 2.0.

Tandis qu’Halloween 2018 mettait en exergue son devenir de marginale et Halloween Kills, sa folie furieuse face à toute la terreur que lui inspire Michael Myers, HALLOWEEN ENDS fonctionne sur un rythme plus lent et voit doucement Laurie Strode et son antagoniste se faire dépasser par le mythe. Or, on s’ennuie et l’on en vient à regarder l’heure en attendant de voir Myers apparaître enfin à l’écran. D’autant que si le personnage de Corey Cunningham ne manque pas de charisme, certaines sous-intrigues, comme sa relation avec Allyson, manquent cruellement de profondeur et nous laissent sur notre faim.

Photo du film HALLOWEEN ENDS
Crédit : Universal Pictures

Si elle se révèle cousue de fil blanc, la conclusion de ce dernier épisode semble renouer avec les ambitions de John Carpenter qui, déjà à l’époque d’Halloween 3, souhaitait faire de la saga une franchise non-feuilletonnante, avec un récit unique par film. La créature désormais entre les mains de Blumhouse, seul le temps saura confirmer cette impression. Cependant, les deux derniers films de David Gordon Green donnent une telle place à la ville d’Haddonfield et à ses habitants que cette suite, si suite il y a, paraît la plus logique. En effet, la construction de la figure du croquemitaine local repose sur des bases collectives. Vieux et fatigué, Michael Myers tombe à présent dans l’oubli, laissant place à de nouvelles légendes populaires.

Lily Nelson

Note des lecteurs20 Notes
Titre original : Halloween Ends
Réalisation : David Gordon Green
Scénario : Chris Bernier, John Carpenter
Acteurs principaux : Jamie Lee Curtis, Andi Matichak, Rohan Campbell
Date de sortie : 12 octobre 2022
Durée : 1h51min
2.5
"Ok, vu"

Nos dernières bandes-annonces

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires
0
Un avis sur cet article ?x