Photo du film I SEE YOU
Crédit : L'Atelier d'images

I SEE YOU, le loup dans la bergerie – Critique

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Passé relativement inaperçu à sa sortie entre deux confinements, I SEE YOU mérite pourtant le coup d’œil. Surprenant, efficace… Un thriller comme on en voit finalement assez peu.

Il est de ces petits films dont on attend assurément pas grand-chose. Si ce n’est de passer agréablement le temps pendant une à deux heures. Et puis, finalement, on se prend une gentille claque à la tombée du générique… I SEE YOU fait partie de ces séries B honnêtes, bien ficelées, qui tentent des choses et qui les réussissent. En effet, bien que film à twists, I SEE YOU ne tombe jamais dans l’écueil de la sur-explication et laisse son spectateur emboîter lui-même les pièces du puzzle jusqu’au lever de rideau final. Un trésor de narration, là où l’on attendait plus rien depuis Gone girl.

Photo du film I SEE YOU
Crédit : L’Atelier d’images

Pour raconter son histoire d’enfants tenus en joug par un psychopathe, I SEE YOU va lentement faire progresser le point de vue de l’enquête : du flic à sa cellule familiale, jusqu’à deux invités surprise que l’on attendait pas vraiment là. Et le film en tire toute son originalité. On connaît tous ces histoires de squatteurs qui pullulent sur Internet. Où une famille s’aperçoit qu’elle hébergeait un parasite au grenier depuis des mois. I SEE YOU se saisit de ces légendes urbaines pour créer une nouvelle histoire dans l’histoire et mener à un dénouement à peine soupçonné.

Le film tient effectivement son intérêt dans cette valse des points de vue. Laquelle sert brillamment de métaphore à l’erreur judicaire. Car l’on apprend assez rapidement que le modus operandi du kidnappeur est en tout point semblable à celui d’un autre criminel, pourtant sous les verrous depuis quinze ans. Aurait-on affaire à un copycat ? Tout semble l’indiquer. Toutefois, à jauger l’enquête sous un second angle, un nouveau coupable s’insinue. Puis, à l’observer encore d’un troisième point de vue, l’insoupçonnable paraît soudain suspect. Et l’on décèle là toute la difficulté de mener une enquête.

Photo du film I SEE YOU
Crédit : L’Atelier d’images

Visuellement, I SEE YOU n’est pas non plus dénué d’intérêt. Il affiche ça et là de remarquables idées de mise en scène. Notamment cette ampoule rouge, qui éclaire en plongée l’officier de police en train d’enterrer l’amant de sa femme. Aussi, ce ralenti qui suspend la première victime dans les airs, alors que l’enfant chute simplement de vélo. Un rien d’emprunté aux codes du fantastique pour susciter l’inquiétude. Sans pour autant se détacher du réel. Malgré ces quelques effusions créatives, on déplore toutefois une esthétique grandement inspirée de Fincher quitte, parfois, à en devenir lisse.

I SEE YOU se distingue cependant bel et bien comme un sympathique thriller de festival. Le genre vers lequel on se laisse guider par une chaude soirée d’été. Il serait même possible qu’il devienne culte par le biais de la VOD, tant son propos et son écriture brillent par leur originalité. Et ce, malgré un ventre mou sensible en milieu de métrage. Le film n’en demeure pas moins haletant et suffisamment bien mené pour nous laisser croire à son rebondissement final. On lui pardonne alors volontiers ses quelques errances…

Lily Nelson

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Titre original : I see you
Réalisation : Adam Randall
Scénario : Devon Graye
Acteurs principaux : Helen Hunt, Jon Tenney, Judah Lewis
Date de sortie : 22 juin 2020
Durée : 1h38min
2.5
Pas mal

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