Machete est recruté par le Président des États-Unis pour éliminer un marchand d’armes voulant envoyer une arme destructrice sur Washington.
Note de l’Auteur
[rating:6/10]
• Titre original : Machete Kills
• Réalisation : Robert Rodriguez
• Scénario : Kyle Ward
• Acteurs principaux : Danny Trejo, Michelle Rodriguez, Sofia Vergara
• Pays d’origine : Etats-Unis
• Sortie : 2 octobre 2013
• Durée : 1h47
• Bande-Annonce :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=qB8-zjVX0fU[/youtube]
Le premier MACHETE était une véritable et ovniesque bouffée d’air frais sur le cinéma d’action. Hommage autant que parodie, aussi passionné que dérisoire, Robert Rodriguez y assumait son rôle de sous-Tarantino avec brio et un plaisir diablement communicatif. Chose promise pendant le générique de fin et maintenant chose due, cette semaine est parue devant nos yeux ébahis le second volet, délicieuse promesse de second degré croustillant et de sang de gringo.
Vous savez ce que l’on dit des suites et MACHETE KILLS ne déroge nullement à la règle. Accumulant à l’excès les références au premier épisode, témoignant d’un certain manque de souffle (ne serait-ce qu’au niveau du casting, passer de De Niro, Steven Segeal et Lohan à Mel Gibson et Lady GaGa rend le tout bien moins attrayant) et manquant souvent de renouvellement. On aurait presque pu être déçu, si cette séquelle ne s’était pas jouissivement accaparée ce qu’il manquait au premier épisode, un véritable jusqu’en boutisme.
Alors que le premier épisode restait (relativement) sage, ici, tout est poussé à l’extrême : les effets spéciaux semblent tout droit sortis d’une série Z made in Sy-FY, les meurtres sont plus ridicules que jamais, et les gerbes de sang numériques nous noient dans un amateurisme réjouissant. Et lorsque le film s’oriente vers le space opéra kitchissime à la Moonraker, il est très dur de ne pas se laisser emporter par ce torrent de n’importe quoi.
Ni burrito, ni enchilada, MACHETE KILLS ne reste au fond qu’un banal taco bon marché, agréable sur le coup mais dur à digérer et laissant un mauvais goût dans la bouche.
Du haut de ses 69 ans (et oui, déjà les amis, je vous souhaite de vieillir aussi bien..), Danny Trejo continue d’impressionner, pure gueule de taulard comme on n’en fait plus, il traîne son sex-appeal sauvage, transpire la testostérone et porte le film entièrement sur ses épaules, peu soutenu par un casting peu inspiré. Mis à part la plantureuse Amber Heard et le génial Demian Bichir en pur salaud jamesbondien au jeu schizophrène en forme de feu d’artifice sanglant, le casting n’atteint jamais les sommets du premier épisode. Il reste dramatiquement plombé par un Mel Gibson peu inspiré, traînant sans conviction sa carcasse vieillissante dans le désert mexicain, boudiné dans son costume argenté d’homme de l’espace. Et comment ne pas regretter la sous exploitation de la sus-citée lady Gaga, sublimement idéalisée en femme fatale crevant l’écran.
Au final, je reste mitigé sur MACHETE KILLS, s’il reste une pépite pour l’amateur de séries Z et de second degré que je suis, il est dur de réprimer un goût amer. Et si tout cela n’était qu’une escroquerie? Et si l’accumulation de clichés et de choix de mise en scène douteux ne reflétait pas simplement un manque de rigueur artistique? Et si l’avalanche de références pop ne démontrait pas simplement un manque d’idées post premier volet? Le tout reste de plus alourdi par un humour beauf et vulgaire frôlant à plus d’une fois un mauvais goût digne d’un sketch de Bigard A la sortie du cinéma j’étais prêt à lui accorder un 7, alors que j’écris cette critique, je me sens plus proche du 5. On attendra le troisième volet, MACHETE KILLS AGAIN IN SPACE, qui s’annonce tout bonnement fantastique, pour se faire un véritable avis sur la question. Ni burrito, ni enchilada, MACHETE KILLS ne reste au fond qu’un taco bon marché, agréable sur le coup mais dur à digérer et laissant un mauvais goût dans la bouche.