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[dropcap size=small] »D[/dropcap]ix ans après les évènements du premier film, un groupe d’humains qui a survécu au virus simiesque vit dans ce qui reste de San Francisco tandis que, dans la forêt voisine, les singes se sont regroupés en une communauté organisée dirigée par César. » Suite logique de LA PLANÈTE DES SINGES : LES ORIGINES, le nouveau film de Matt Reeves (Cloverfield) a tout, absolument tout, du gros divertissement à l’américaine, bourré d’effets spéciaux et assurément manichéen. Explications.
Comme dans le prequel sorti il y a 3 ans, LA PLANÈTE DES SINGES : L’AFFRONTEMENT montre, et de manière plus que de claire, les difficultés que deux peuples (les humains et les singes) ont à cohabiter. Au début du film, les singes pensent que tous les hommes sont morts à cause du virus ALZ-113 (inventé par les humain et testé sur les singes). Mais force est de constater qu’un groupe de survivants est toujours debout, à San Francisco. La ville permettant ici de faire le lien entre les deux films et d’ancrer le second dans la continuité du premier. Chose que les scénaristes vont tenter de faire, tout au long des 130 minutes qui composent le film. Avec un peu de maladresse, il faut bien le reconnaître. A commencer par l’absence/présence de James Franco. Véritable star du premier film, son fantôme nous hante ici. Figure de l’homme bien intentionné dans une société qui ne prône que les bénéfices, les scénaristes ont semble-t-il décider d’en faire un père spirituel pour Malcolm, le personnage principal de cette suite. Habitué des grosses productions (Zero Dark Thirty, Gatsby le Magnifique, White House Down, etc.), Jason Clarke interprète avec beaucoup de mal un « héros » aussi palpitant et intéressant que ne pouvait l’être Will Rodman (a.k.a. James Franco).
Même en voulant ne pas comparer les deux films, l’opération se révèle bien délicate tant la suite sent la mauvaise copie. Mauvaise habitude que les grands studios ont pris, le casting semble avoir ici été étoffé pour combler le manque évident d’originalité dans l’écriture. Car oui, le scénario aux faux accents shakespeariens de LA PLANÈTE DES SINGES : L’AFFRONTEMENT ne vaut rien, ou alors très peu. Si les mauvaises blagues nous sont épargnées, on se retrouve – encore une fois – avec une histoire dans laquelle s’oppose deux clans où tout n’est pas bon ou mauvais. Où certains sont gentils quand d’autres sont clairement méchants. Où les mauvaises intentions de certains viennent contrecarrer la bonne volonté des autres. Et surtout, le scénario insiste sur le caractère obligatoire d’une lutte entre humains et singes. Une lutte qui, vous vous en doutez, ne peut se résoudre en un seul film et conduira nécessairement à une suite. D’ailleurs, celle-ci serait déjà prévue pour 2016. Du coup, pour palier à l’absence de James Franco (Harvey Milk, 127 Heures) et Freida Pinto (Slumdog Millionaire, Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu), les producteurs ont engagé Gary Oldman (saga Harry Potter, trilogie The Dark Knight), Keri Russell (Mission impossible 3, The American), Kirk Acevedo (New York 911, Fringe) et Enrique Murciano (FBI : Portés disparus, NCIS : Enquêtes spéciales). La sauce prend. Difficilement, mais elle prend.
”La suite d’un très bon film, avant d’être un bon film en soi.”
Malgré tout cela, LA PLANÈTE DES SINGES : L’AFFRONTEMENT dispose d’un argument de poids. La présence d’Andy Serkis. Déjà à l’œuvre dans la trilogie Le Seigneur des anneaux, puis Le Hobbit, en passant par King Kong et Les Aventures de Tintin, l’acteur britannique de 50 ans offre une performance absolument incroyable. Comme toujours. Personne n’aurait pu incarner César aussi bien que lui et c’est un fait qui mérite d’être noté. De plus, la photographie du film n’est pas mauvaise du tout. Loin de là. La nature et la ville urbaine s’entremêlant parfaitement. Le tout aidé par une mise-en-scène plutôt remarquable. Le film est bien découpé, bien monté et les scènes de bataille valent le détour. Que demander de plus à un film doté d’un budgets de 120 millions de dollars, si ce n’eut été un travail plus conséquent sur l’écriture et la musique quasi inexistante. Ou du moins, peu marquante.
Si LA PLANÈTE DES SINGES : L’AFFRONTEMENT attire, plait et divertit, c’est finalement plus parce qu’il est la suite d’un très bon film, qu’un bon film en soi. S’il possède néanmoins d’indéniables qualités, on ne peut passer outre ses défauts qui en font un blockbuster de l’été. Sans plus.
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[divider]CASTING[/divider]
• Titre original : Dawn of the Planet of the Apes• Réalisation : Matt Reeves
• Scénario : Mark Bomback, Scott Z. Burns, Rick Jaffa, Amanda Silver
• Acteurs principaux : Gary Oldman, Jason Clarke, Keri Russell, Kirk Acevedo, Enrique Murciano
• Pays d’origine : Etats-Unis
• Sortie : 30 JUILLET 2014
• Durée : 2h10mn
• Distributeur : Twentieth Century Fox France
• Synopsis : Dix ans ont suffi à la grippe simienne pour décimer une grande partie de l’humanité. Dans les ruines de San Francisco, un groupe de survivants tente de rétablir le contact avec le monde extérieur. Il leur faut pour cela avoir accès à un barrage hydroélectrique, en plein cœur de la vallée environnante, territoire des singes. Ces derniers, menés par César, se méfient des hommes. L’équilibre fragile est perturbé, et la peur mènent inévitablement les deux camps à s’affronter…
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