Dernière journée à Cannes, conclue avec brio par Lynne Ramsay, tandis que Roman Polanski reste anecdotique…
En cette fin de festival, il ne restait plus qu’un film de la compétition officielle à présenter. Et autant dire qu’avec le nouveau film de Lynne Ramsay, You Were Never Really Here, le 70e festival de Cannes se sera achevé en beauté. La réalisatrice livre un film à la croisée du Drive de Nicolas Winding Refn et du Taxi Driver de Martin Scorsese, tout en restant fidèle à son cinéma. Donnant beaucoup d’importance au contenu de ses plans et ne laissant rien au hasard, jusque dans son montage. La grande qualité de Ramsay, et qui se confirme avec ce film, vient de sa capacité à adapter la mise en scène à l’état psychologique de son personnage principal. Ici, Joe, un homme de main torturé, engagé pour délivrer des jeunes filles de réseaux pédophiles, interprété par un grand Joaquin Phoenix (qui mériterait bien un prix).
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Dans une ambiance poisseuse et malaisante, Lynne Ramsay referme donc brillamment une sélection globalement décevante, où les meilleurs films seront arrivés sur la fin (Good Time, L’Amant double). Décevant jusqu’au film de clôture, D’après une histoire vraie, film anecdotique de Roman Polanski, proche d’un téléfilm.
En attendant la remise des prix majeurs, d’autres récompenses ont été décernées dans les autres compétitions. Notamment le Prix SACD, remis à la Quinzaine des réalisateurs à Un beau soleil intérieur de Claire Denis et L’amant d’un jour de Philippe Garrel. À Un Certain Regard, Michel Franco a réalisé un old up en remportant avec April’s Daughter le Prix du Jury, tandis que Jasmine Trinca aura bien mérité son Prix d’interprétation féminine avec Fortunata. Du reste, Un Homme intègre (Mohammad Rasoulof) remporte le Prix un Certain Regard, Barbara (Mathieu Amalric) un Prix de la Poésie au Cinéma et Wind River (Taylor Sheridan) le Prix de la Mise en scène. Une vie à l’étroit (Tesnota, de Kantemir Balagov), grand oublié, peut encore espérer repartir dimanche soir avec la Caméra d’or.
Enfin, en tant que membre cette année du jury Cannes Soundtrack, nous avons, avec un panel de journalistes français, remis le prix du meilleur compositeur (parmi les films de la compétition officielle) à ONOEHTRIX POINT NEVER, pour sa musique électro qui accompagne dans un trip psychédélique les images de Good Time.