BORDERLANDS
Borderlands 2. Take 2

BORDERLANDS : l’adaptation ciné

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[dropcap size=small]S[/dropcap]i vous avez aimé Mad Max : Fury Road, vous serez sans doute tenté de jouer à son adaptation vidéo-ludique, qui sort ce 3 Septembre…

Que penser alors de l’annonce par Lionsgate (les responsables des adaptations des sagas Hunger Games et Twilight) de l’acquisition des droits du jeu-vidéo BORDERLANDS ? Même univers post-apocalyptique (bien que situé sur une autre planète), même dose d’humour déjanté et d’action sous acide que dans le dernier Mad Max... Mais pour quel résultat cinématographique ?

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Les interactions entre cinéma et jeux-vidéos sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus subtiles, en témoigne certains films d’auteurs prêts à « level-designer » leur film, malgré des sujets graves, comme Le Fils de Saul avec l’holocauste. Pourtant, dès que les fans d’un jeu entendent parler d’adaptation au cinéma, ils ressentent un léger frisson. Revient à leur mémoire la longue liste de navets tirés de très bons jeux-vidéos : Mario, Mortal Kombat, les Tomb Raider avec Angelina Jolie, Prince of PersiaMax Payne (bien que ce dernier soit le moins pire) etc.

L’équation des financiers est simple : si les gens (les jeunes mâles surtout) ont aimé telle licence de jeux-vidéo, ils iront voir le film. Donc plein de gros sous à l’arrivée. Et ils ont raison. Le pire c’est que les gens se déplacent pour voir ces films quelle qu’en soit la qualité.

Les présidents de Lionsgate, Rob Friedman et Patrick Wachsberger, ne se cachent pas de cet objectif mercantile : « Une partie de notre stratégie pour entrer dans le monde du jeu vidéo (…) a été de repérer de nouvelles marques avec un public déjà présent qui se transformeraient bien en films et séries »

On pourrait s’accommoder de cette décision financière si elle avait des répercussions artistiques viables. Or, l’écueil majeur des adaptations au cinéma de jeux-vidéo est de croire que le spectateur va y chercher la même expérience, bien que les moyens techniques soient différents. Certes, les films recourent de plus en plus aux images de synthèses, les mêmes qui fabriquent un jeu-vidéo, mais en aucun cas le spectateur ne pourra influencer le déroulement du film. Toutes les scènes en forme de gros clin d’œil aux gamers dans la salle échouent totalement. Le pire ayant été le plan-séquence en caméra subjective du film Doom. Il y avait tous les ingrédients (le noir, les monstres, votre arme visible en bas de l’écran) sauf que pendant 20 minutes vous regardiez une partie du jeu au lieu d’avoir la manette entre les mains.

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Capture d’écran de Borderlands 2… Michael Bay à côté c’est du Rembrandt

Comme le jeu Doom, BORDERLANDS est un FPS (First Person Shooter) et tire son fun du milliard d’ennemis que vous devrez abattre en caméra subjective pour atteindre votre objectif. En gros, le jeu ne brille pas par son scénario original ou par son gameplay innovant. On est plutôt dans du Call of Duty, avec l’humour cartoon-gore en plus. Le FPS est le genre vidéo-ludique le plus difficile à adapter au cinéma, car la caméra subjective n’a pas du tout le même impact sur le spectateur. Le passage entre des jeux d’aventure comme Uncharted et le cinéma est davantage viable, car on y joue à la troisième personne. Le joueur s’identifie donc à un personnage qu’il voit à l’écran, comme on le ferait devant un film. Le plan-séquence de Tintin rappelant les meilleurs courses-poursuites d’Uncharted était un très bel hommage, signé Steven Spielberg.

A l’inverse de l’adaptation du jeu Assassin’s creed, dont la communication a laissé entrevoir ces derniers mois un potentiel artistique (la caution Fassbender, un réalisateur indépendant connu par un film personnel, une importance donnée à la reconstitution historique, etc.), BORDERLANDS n’existe pour l’instant que dans la tête des financiers d’Hollywood. L’occasion de faire de très grosses recettes est venue avant toute idée de film, ce qui n’augure rien de bon pour son développement futur.

Est-ce qu’on sera tenté à la sortie du film BORDERLANDS de se tirer une balle comme le personnage sur la célèbre pochette du jeu ?

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[toggler title= »Précisions sur le jeu vidéo BORDERLANDS, et sur les adaptations de jeux vidéos au cinéma – par Georgeslechameau » ]
BORDERLANDS est un jeu ou l’aspect loot / évolution des persos est très très important = 90% du fun, là ou scénario, direction artistique et technique, malgré leur indéniable qualité ne sont définitivement pas ce que l’on retient.
Pour le coup, si la base des deux gameplay (FPS et RPG) n’est pas originale, l’association des deux est ce qui fait la différence.
Il tire par ailleurs son esthétique du film Mad Max 3, le dôme du tonnerre ; un des personnage s’appelle d’ailleurs Mad Moxxi, et est la patronne de L’Underdome (!!!)
Ce qui serait donc assez cool, c’est que George Miller réalise le film #ouroboros

Hardcore,  d’Ilya Naishuller, pourrait être un exemple d’adaptation réussie d’un FPS au cinéma.
En voici un aperçu:

Le film est en phase de financement via kickstarter !

Un avis sur Assassin’s Creed:
Artistiquement, si l’on se réfère à Snowtown et surtout Macbeth, le film devrait être un exemple unique d’adaptation vidéoludique au cinéma transcendant son matériau original.
Cela, grâce à l’incarnation proposée par Fassbender/Kurzel/cotillard qui déjà dans Macbeth, s’affranchissait de lourdes inspirations: Shakespeare et Orson Welles.

À ce sujet, la franchise Hitman (dont la dernière adaptation est sortie en salles ce 26 août 2015), a également tenté de transcender son matériau videoludique original, pour un résultat très décevant; l’esprit de la franchise, alliant infiltration/patience/utilisation intelligente de l’environnement, se transforme en un style Bourne-bond-esque explosif, certes plus cinématographique mais inadéquat, en plus d’être mal filmé.

À noter que pour moi, la meilleure adaptation ciné d’un jeu vidéo reste le Silent Hill de Christophe Gans, réussissant à en capter l’essence : de l’horreur graphico-psychologique, et non du jump scare à la con.

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Rédacteur depuis le 20.06.2015
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