Hou Hsiao-hsien

Cycle Hou Hsiao-hsien à l’Institut Lumière

Nous souhaitons recueillir votre avis sur votre façon de nous lire. Merci de prendre 2 minutes de votre temps en cliquant ici !


En Septembre, la ritournelle quotidienne reprend sa course. En guise de réconfort, c’est la rentrée pour tout le monde. Jusqu’à la fin du mois, deux rendez-vous, entre autres, sont donnés par l’Institut Lumière aux lyonnais et cinéphiles mobiles. Du 1er au 28 septembre, Hou Hsiao-Hsien y est honoré avec 5 de ses films (dont 3 inédits) sortis pendant l’été en copies restaurées grâce la sagacité de Carlotta Films.

L’occasion de découvrir les premières oeuvres de l’une des figures tutélaires du cinéma taïwanais, avec le regretté Edward Yang, le magistral Tsai Ming-liang, et l’exilé mais non moins superbe Ang Lee. Les débuts d’un cinéaste comme Hou Hsiao-hsien – à plus forte raison quand il a été récompensé d’un Lion d’Or à Venise et d’un Prix de la mise en scène à Cannes -, ont toujours de passionnant qu’ils contiennent les pousses d’un style qu’on a, depuis, vu déployé. Il est à la fois esthète de la mémoire, jouant des articulations du montage, et formaliste du temps au travail et dont les ruines sont les linceuls d’un chagrin doux-amer. Aux jeux des équivalences cinéphiles, Hou Hsiao-hsien serait au cinéma taïwanais ce que Resnais est au cinéma français ou ce que Van Sant est au cinéma américain, l’architecte ludique, composite et léger des fractures intimes.

poussieres-dans-le-vent

Avec Cute Girl (1980), Green Green Grass of Home (1982), Les Garçons de Fengkuei (1983), Un temps pour vivre, un temps pour mourir (1985) et Poussières dans le vent (1986), c’est un pentaptyque du cinéma taïwanais des années 1980 qui s’ouvre aux curieux, sous l’angle de l’un de ses éminents représentants. Avec plus ou moins de réussite. Les sommets restant Les Garçons de Fengkuei et Poussières dans le vent.

Du cinéaste au cinéphile, il n’y a qu’un pas que l’Institut Lumière propose de sauter. L’illustre mais trop méconnu du public Pierre Rissient sera invité le mercredi 21 septembre à 21h pour une soirée hommage. Véritable « passeur » de l’art cinéma, défricheur d’Eastwood cinéaste, de Schatzberg, de Kiarostami, de Tarantino, de Campion, il a également marqué l’histoire en exportant tout un pan du cinéma asiatique en Occident. Il est l’égal de ces marchands d’art ou galeristes des impressionnistes, à la fois impresario et gardien de l’intégrité des œuvres. Paul Rosenberg ou Gertrude Stein international du XXe siècle, Pierre Rissient a joué le rôle d’une pierre angulaire capitale dans le grand édifice de la cinéphilie mondiale.

image de Pierre Rissient

Voyez la boucle : il est un des exportateurs des films de Hou Hsiao-hsien en Europe. Ami des artistes, infatigable arpenteur des festivals et dénicheur de pépites secrètes, Rissient se dévoilera en deux temps. À 18h45, ce sera le documentaire Gentleman Rissient de Benoît Jacquot, Pascal Mérigeau et Guy Seligmann, passé par Cannes Classics 2016, en présence dudit Pierre Rissient. Samuel Blumenfeld (critique du Monde) sera également présent pour dédicacer son ouvrage Pierre Rissient, Mister Everywhere (éd. Institut Lumière / Actes Sud). La séance sera suivie à 21h d’une carte blanche laissée à Pierre Rissient. Et son choix s’est arrêté sur… Poussières dans le vent de Hou Hsiao-hsien.

D’une pierre deux coups, de Pierre à Hou, l’Institut Lumière impulse ces deux temps forts de la rentrée pour contenir un peu de la douceur de l’été.

Flavien Poncet

Nos dernières bandes-annonces

Rédacteur
S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires
0
Un avis sur cet article ?x