MAD MAX FURY ROAD
© Warner Bros. France

MAD MAX – FURY ROAD, redéfinition du cinéma d’action – Critique

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Alors oui, MAD MAX: FURY ROAD est hyper-bourrin, mais il n’est pas qu’une succession de scènes d’actions… Effectivement… Le scénario, posé sur papier, n’est pas très étoffé (une course-poursuite, aller/retour). Mais cela ne veut pas dire qu’il est inexistant, au contraire, il est gargantuesque.

Commençons par cela, car c’est ce qui m’a le plus bluffé dans FURY ROAD : La narration par l’univers – concept développé dans la critique de Mad Max 2.

Dans la lignée des trois précédents films (surtout les deux derniers en fait), l’univers de Mad Max ne se raconte pas, il se vit… Et pourtant, il est extrêmement complexe ! Le talent de George Miller réside aussi là – allier direction artistique, personnages, et scènes d’action démentes pour décrire un environnement incroyablement cohérent. Et encore mieux, il est d’une complémentarité totale avec les trois films précédents !!!
Pour toutes ces raisons,  je préfère en dire le moins possible: la surprise que représente la déccouverte du film ne peut pas se traduire par les mots…
Toutefois, je vais tenter de prendre UN exemple à même d’indiquer la complexité du monde Miller-ien
C’est aussi un gros spoiler, pourvu que vous soyez attachés à l’idée de décoder le film et son univers par vous-même.

Lorsqu’un War Boy se met en mode kamikaze.

contexte : les War Boys, les « fils » d’Immortan Joe, sont « produits » en masse, et à la chaîne. Ils ont plusieurs fonctions: esclaves, chairs à canon, voire même conseillers pour les plus dégénérescents. Oui, car les war boys sont, si j’ai bien compris, les très nombreux fils du même homme avec les mêmes femmes depuis un paquet de temps; génétiquement, pas top-top… D’ou l’importance d’avoir des femmes « fraîches », et pourquoi Joe lance son armée entière à la poursuite de Furiosa.
Du coup, ceux-ci, contrairement à Immortan Joe, ont une durée de vie limitée, qui peut être prolongée par absorption de sang « normal » comme celui de Max. Par exemple.
BREF, le mode Kamikaze illustre leur durée de vie réduite, comme le culte qu’il vouent à Immortan Joe, leur propre père (ce qui est en soi déviant, mais également génial)
Leur acte suicidaire DOIT être un moyen de prouver leur valeur, et de se différencier d’avec les autres – PAR LA MORT – d’ou le besoin du « témoin ».

Cohérent, tragique, complexe, inter-connecté, dément. Et tout cela est « expliqué » au milieu d’une scène d’action !
Ce n’est en plus qu’UN thème parmi d’autres, comme cet aspect ultra-féministe pas gnangnan ni hors-sujet, toujours en totale cohérence avec l’univers du film – Maxime en parle très bien dans sa propre critique du film !

Cette cohérence artistico-technique fera que le fan absolu de la trilogie comme le newbie seront instantanément happés par ce monde de fou. Et c’est déjà une ÉNORME réussite.

MAD MAX – FURY ROAD, un blockbuster courageux et ouvertement féministe

Puis, le rythme du film.
Le schéma habituel du cinéma d’action voudrait ménager plusieurs temps de respiration entre chaque scène dynamique, à consacrer à l’historique des personnages et au développement du scénario… Sauf que dans les Mad Max, George Miller s’est totalement affranchi de ces contraintes… La conséquence directe est que le rythme du film peut se construire comme un immense grand huit divisé en deux parties. Au centre, un moment plus calme, ou se définissent les objectifs, ou le spectateur peut respirer, ou l’on peut observer à loisir les nombreux éléments présentés par l’environnement.

Le fan hardcore de la trilogie comme le newbie seront instantanément happés par ce monde de fou. Et c’est déjà une énorme réussite !

Chaque élément (persos, technique, rythme, narration, direction artistique) assure pleinement sa fonction en cohérence avec les autres, et tend à faire de FURY ROAD un véritable renouveau cinématographique.
– Dans la franchise en elle même : la scène d’action du début, par son coté ultra-généreux et gargantuesque, est carrément un personnage à part entière. Il faut progressivement apprendre à le connaître, pour le comprendre et ainsi apprécier ses nombreuses qualités et subtilités. Cf exemple/spoil ci-dessus.
– Quant au monde du cinéma:  un rythme aussi soutenu dans un film aussi généreux envers son spectateur… Ce n’est pas chose courante.

La rétrospective MAD MAX

Généreux car comme l’a si bien répété la promo, voilà: MAD MAX: FURY ROAD est un film personnel dans lequel George Miller a mis toute son énérgie ! Il à mis dix plombes à le réaliser, limite toute sensation de fake (le numérique), réussit à ne jamais en faire une répétition par rapport à la trilogie. Puis, j’en ai pas vraiment parlé, mais c’est quand même un putain de bon film d’action, dans lequel inventivité ET lisibilité sont juste bluffants.

Reste plus qu’à – avant de le consacrer chef d’oeuvre ultime – constater son impact sur l’inconscient collectif.

Georgeslechameau

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Mise en scène
Narration par l'univers
Casting
Direction artistique
Scènes d'action (inventivité, lisibilité, rythme)
Note des lecteurs28 Notes
Titre original : Mad Max: Fury Road
Réalisation : George Miller
Scénario : George Miller, Brendan McCarthy, Nick Lathouris
Acteurs principaux : Tom Hardy, Charlize Theron, Nicholas Hoult, Adelaide Clemens, Zoë Kravitz
Date de sortie : 14 mai 2015
Durée : 2h00min
4.5

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