WHO'S THAT KNOCKING AT MY DOOR

[CRITIQUE] WHO’S THAT KNOCKING AT MY DOOR

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Mise en scène
8
sensibilité / thèmes abordés (relations hommes/femmes)
9.5
Casting
8
Photographie
8
Musique
8.5
Rythme
6
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0
8
Note rédacteur

WHO’S THAT KNOCKING AT MY DOOR… Une romance aux multiples facettes placée sous le signe de l’immersion. Dans un New York singulier par sa proximité, au cœur d’un microcosme culturel, le milieu italo-américain – violent mais pas encore vraiment mafieux comme dans le reste de la filmo -, dans la tragédie de l’intime auquel devra faire face un couple trop dépareillé.

Il y a quelque chose de véritablement touchant dans ce tout premier film de Scorsese, au delà de ses parti-pris formels. Une émotion, des sentiments qui circulent à travers cette romance, et qu’on n’observera qu’avec parcimonie chez le réalisateur… Mais également une vision inédite de la culture italo-américaine, disséquée du point de vue de la considération de la femme;
L’idée est placée des la première scène puis répétée au cours du film: ce que l’homme cherche chez une femme, c’est une maman. Toutes les autres, seront des « broad« , expression particulièrement dévalorisante, signifiant « large » au sens littéral, « pute » dans le langage local. Scorsese observe avec finesse ce déterminisme relationnel finalement assez tragique dans lequel sont coincés les deux personnages centraux, malgré leur puissant amour.

Who's That Knocking at my door - (2)

Dans la forme, la mise en scène si typique de son cinéma n’en n’est qu’à son balbutiement. Pas encore de stylisation de la caméra (plans séquences ultra-dynamiques, mouvements latéraux signatures…) mais déjà une utilisation de la musique illustrant avec précision l’action; L’immersion typique de son cinéma est déjà présente, quoique presque intégralement confiné dans les décors intérieurs et s’exprimant dans le dialogue. Le noir et blanc, la liberté totale du rythme, et l’imprévisibilité du script renvoient quant à eux, à la nouvelle vague – tout du moins c’est la seule référence que je peux affirmer, avec mon simple bagage culturel.

Cette liberté artistique est d’ailleurs partie prenante de la stimulation provoquée par le film; les enjeux sont placés assez tard dans le film (la révélation de « la fille ») mais redéfinissent totalement les rapports qu’entretiennent les personnages entre-eux. Ainsi, l’autre (homme ou femme) semble n’avoir d’autre fonction que de palier à un déficit affectif profond.
Les femmes n’ayant d’autre utilité que sexuelle (hormis « la bonne »), ne reste que la camaraderie pour combler ce manque affectif.

Scorsese illustre cela avec subtilité, via quelques scènes assez marquantes et/ou stylisées :
– Une soirée entre mecs ou la finalité sera de prouver sa virilité, sa propension à l’humiliation – génialement mis en scène par travellings ralentis successifs, et sans autre son que de la musique extradiégétique.
– Un défilement (fantasmé ?) de « broads », de corps, filmés avec une caméra retranscrivant assez bien les idées de vertige et d’abandon dans le sexe désintéressé.
– Une excursion hors-New York, ou la possibilité d’évasion vis à vis des valeurs est suggérée (laisser libre cours à la poésie, à l’ouverture culturelle ?)
– Une seconde soirée thématiquement identique à la première, mais ou la « femme-broad » sera le centre des enjeux.

« Très différent de ce qu’on pourrait s’imaginer pour un premier film et au vu du reste de la filmo du réalisateur. »

Parallèlement à cette triste(?) représentation, la relation entre J.R. (Harvey Keitel) et « la fille »(Zina Bethune) se construit sous forme de flashbaks indissociables de fantasmes, et ponctuant le « présent » par le contrepoint. Construite avec délicatesse et pudeur, ces moments captent les diverses étapes de la séduction, puis la tentative de vie commune.

Durant la première phase, Scorsese fait son personnage masculin s’exprimer par le biais de la culture, cinématographique notamment. John Wayne et le western Ford-ien sont l’expression idéale de ses valeurs, celles de l’homme dur mais juste, dont le charisme est façonné par ses convictions vis à vis du monde.
Elle, apparaissant d’abord plus effacée que lui, possède un passif insoupçonnable qui composera rétroactivement sa relation à l’Homme, à lui.

La progression de leurs sentiments réciproques est parfaitement retranscrite, faisant naître une véritable empathie envers ce couple. Une empathie qui permettra indéniablement de voir plus loin que leur simple histoire lorsque le drame de l’intime fera petit à petit son entrée.

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En définitive, l’idée que l’on pourrait se faire du réalisateur à partir des thèmes émaillant sa filmo (mafias, immersions presque documentaires, ambition, violence ou instabilité) et de la vision de la femme à l’intérieur de ses films sont complètement bouleversés par ce profond WHO’S THAT KNOCKING AT MY DOOR et sa sensibilité, insoupçonnable chez Scorsese à l’exception du magnifique Alice n’habite plus ici sur lequel je reviendrai bientôt.

Georgeslechameau

 

WHO’S THAT KNOCKING AT MY DOOR a été chroniqué dans le cadre d’une rétrospective consacrée à Martin Scorsese par le Festival Lumière 2015, à Lyon. Il sera projeté au Comœdia mardi 13 octobre à 17h et au Cinéma Opéra dimanche 19 octobre à 14h30.

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MARTIN SCORSESE: portrait de l’auteur

Ses films présentés au festival Lumière :

Hugo Cabret (2011)
Les Infiltrés (2006)
Casino (1995)
Le Temps de l’innocence (1993)
Les Nerfs à vif (1991)
Les Affranchis (1990)
La dernière tentation du Christ (1988)
La valse des pantins (1982)
Raging Bull (1980)
New York, New York (1977)
Taxi Driver (1975)
Alice n’est plus ici (1974)
Mean Streets (1973)
Boxcar Bertha (1972)
Who’s that knoocking at my door (1968)

Chroniqués par Georgeslechameau

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JULIEN DUVIVIER: portrait de l’auteur

David Golder (1931)
La Bandera (1935)
La Belle Équipe (1936)
Pépé le Moko (1937)
Un carnet de bal (1937)
La fin du Jour (1939)
Panique (1946)
– Le Temps des Assassins (1956)

Chroniqués par Louis

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La nuit de la peur : notre avis sur la sélection de films !

The Thing (1982)
La Nuit des Morts Vivants (1968)
Insidious (2010)
Evil Dead (1981)

Chroniqués par Louis

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Le Plus dignement (1944)
– Qui marche sur la queue du tigre… (1945$)
– Je ne regrette rien de ma jeunesse (1946)
– Un merveilleux dimanche (1947)
– L’Ange ivre (1948)
– Chien enragé (1949)
– Vivre (1952)
– Vivre dans la peur (1955)
– La Forteresse cachée (1958)
– Les Salauds dorment en paix (1960)
– Yojimbo – Le Garde du corps (1961)
– Sanjuro (1962)
– Entre le ciel et l’enfer (1963)

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Un portrait de la Larissa Chepitko

– Chaleur torride (1963)
– Les Ailes (1966)
– Le Début d’un siècle inconnu – composé de L’Ange d’Andrei Smirnov et de Le Pays de l’électricité de Larissa Chepitko (1967)
– Toi et moi (1971)
L’Ascension (1977)

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[toggler title= »LA PROGRAMMATION 2015″ ]

Sur Le Blog du Cinéma

http://www.leblogducinema.com/news/la-programmation-dantesque-du-festival-lumiere-2015-71672/

Ou sur le site du Festival Lumière

http://www.festival-lumiere.org/

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[toggler title= »LUMIERE 2014 : Pedro Almodovar » ]
Programmation de Lumière 2014

PEDRO ALMODOVAR :

Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier de Pedro Almodóvar (Pepi, Luci, Bom y otras chicas del montón, 1980, 1h18)
Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? de Pedro Almodóvar (¿ Qué he hecho yo para merecer esto !!, 1984, 1h47)
Matador de Pedro Almodóvar (1986, 1h45)
La Loi du désir de Pedro Almodóvar (La ley del deseo, 1987, 1h44)
Femmes au bord de la crise de nerfs de Pedro Almodóvar (Mujeres al borde de un ataque de nervios, 1988, 1h35)
Attache-moi ! de Pedro Almodóvar (Átame !, 1989, 1h41)
Talons aiguilles de Pedro Almodóvar (Tacones lejanos, 1991, 1h53)
La Fleur de mon secret de Pedro Almodóvar (La flor de mi secreto, 1995, 1h42)
En chair et en os de Pedro Almodóvar (Carne trémula, 1997, 1h39)
Tout sur ma mère de Pedro Almodóvar (Todo sobre mi madre, 1999, 1h40)
Parle avec elle de Pedro Almodóvar (Hable con ella, 2002, 1h52)
Volver de Pedro Almodóvar (2006, 2h02)
La piel que habito de Pedro Almodóvar (2011, 2h01)

SAGA MUSASHI MIYAMOTO : CRITIQUE des 6 films

PARADIS PERDU, d’Abel Gance: CRITIQUE

OPENING NIGHT, de John Cassavettes : CRITIQUE

Une Femme Dangereuse, avec Ida Lupino: CRITIQUE

Chroniqués par Georgeslechameau

La traversée de Paris

Chroniqué par Louis

lumiere2014 (2)

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[divider]INFORMATIONS[/divider]

[column size=one_half position=first ]Who's That Knocking at my door


[/column][column size=one_half position=last ]SCORSESE: analyse de ses différents films

Titre original : Who’s that Knocking at My Door
Réalisation : Martin Scorsese
Scénario : Martin Scorsese, Betzi Manoogian
Acteurs principaux : Harvey Keitel, Zina Bethune
Pays d’origine : U.S.A.
Sortie: 1967
Ressortie : 10 juin 2009
Durée : 1h30min
Distributeur : Solaris Distribution
Synopsis : Petite frappe du quartier italien de New York, J.R. décide de se poser pour épouser la femme qu’il aime. Il apprend que celle-ci a [SPOILER !!!!] [spoiler mode= »inline »] été violée quelque temps plus tôt et il ne peut en supporter l’idée. [/spoiler] 

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