Elite 2 - ÉLITE - Saison 2, plus proche du ramassis que la fine fleur des séries Netflix - Critique

ÉLITE – Saison 2, plus proche du ramassis que la fine fleur des séries Netflix – Critique

Un an après avoir dévoilé la première partie d’ÉLITE, l’enfant illégal de La Casa de Papel et de Gossip Girl, Netflix révèle la saison 2 pour un résultat aussi prévisible que gênant.

Après la vague d’agitation qui avait suivi la mise en ligne des premiers épisodes et ce, malgré leur manque d’intérêt, il était nécessaire de regarder la saison 2 d’ÉLITE. Et ces nouveaux épisodes ressemblaient fortement à un pain au chocolat truqué. Alors que l’on commence à croquer dans la petite viennoiserie, l’excitation prend le contrôle de toutes nos papilles. Mais au moment où l’on s’attend à un orgasme de chocolat, le croissant rectangulaire ne contient aucune trace de cacao. Comme quoi, il existe des mauvaises surprises. La suite d’ÉLITE fait partie de cette dernière catégorie. Malgré l’espoir d’amélioration qu’avaient laissé entrevoir les derniers épisodes de la première saison, cette nouvelle histoire est tout aussi prévisible et clichée. De chocolat il n’y a point, de même que de qualité dans cette récente salve d’épisodes.

À la fin de la première saison, Nano (Jaime Lorente) était envoyé en prison mettant un terme à une enquête de plusieurs mois au sein du lycée huppé de Las Encinas… permettant au véritable meurtrier de s’en sortir. Dans cette suite, il est non seulement question d’innocenter le triste prisonnier mais également de continuer à explorer d’autres arcs narratifs. Mais au final, ce sont ces derniers qui vont finalement prendre le dessus sur l’affaire policière et insolemment ralentir l’action pendant six épisodes. Si la série continue d’enfoncer des portes grandes ouvertes, ses seuls points positifs résident dans l’esthétisme de certains passages qui n’est pas sans rappeler les paillettes, les mascarades et la superficialité de Gossip Girl. La mise en scène est donc de plus en plus glamour alors que les histoires secondaires prennent le devant de la scène.

Photo de la série Netflix ÉLITE - Saison 2

En effet, si la nouvelle intrigue et ses personnages sont plus rapidement installés que dans la précédente saison, l’arc policier disparaît quasi-totalement au début. On en oublierait presque pourquoi on est là si les scénaristes espagnols n’avaient pas une infatigable tendance à avoir recours aux flashbacks dès qu’ils doivent raconter une histoire. Cette technique rend le visionnage au final plus lassant qu’autre chose alors que les sujets évoqués deviennent plus ridicules que jamais.

Dans la première saison, le culte de l’apparence, les classes sociales, la drogue et l’homosexualité étaient abordés. Ici, les nouvelles intrigues secondaires tournent toutes autour de la sexualité des adolescentes. Loin de l’humour tendancieux de Sex Education, ÉLITE aborde le sexe de la façon la plus lourdaude qui soit. Ainsi, le coup de foudre du bad guy (Guzman) pour la première de la classe était paradoxalement prévisible depuis la première saison. Ce n’était qu’une question de temps également avant que l’inceste ne fasse son apparition et le retour d’un frère non désiré semblait être une bonne occasion. Mais le plus ridicule reste la scène de « branlette entre amis » dont se dégage une palette d’émotions vaste allant de la gêne au dégoût.

Photo de la série Netflix ÉLITE - Saison 2

Enfin, le gros potentiel de la série dans la saison 1 restait son approche de deux sujets plus « sérieux », à savoir le sida et la religion. Concernant le premier, de contenu il n’y a plus puisque le personnage concerné est mort. Et par rapport au deuxième, ÉLITE pose justement de gros problèmes concernant la représentation des femmes voilées. Dans un article pour Slate, Ophélie Manya pointe du doigt la disparition progressive du hijab de Nadia Shana (Mina El Hammani) qui semble sous-entendre un antagonisme insurmontable entre féminité, religion et liberté. L’autrice va jusqu’à comparer l’entrée de la lycéenne dans une boîte de nuit aux affiches de propagande française distribuées pendant la guerre d’indépendance algérienne : « N’êtes-vous donc pas jolie ? Dévoilez-vous ! » La série perpétue alors une image rétrograde de la femme musulmane en faisant évoluer Nadia selon un modèle issu de « l’héritage colonialiste de la représentation de la femme libre. »

Si on attendait beaucoup de cette nouvelle saison d’ÉLITE, le résultat est au final plutôt décevant. Les portes ouvertes sont enfoncées, les intrigues secondaires surpassent la première et la gêne est présente dans l’évocation de tous les sujets, du sexe à la religion. Au final, que l’on dise pain au chocolat, chocolatine, couque au chocolat… le résultat est le même, lorsqu’il n’y a pas de chocolat, tout le monde est déçu et la viennoiserie n’a aucun intérêt.

Sarah Cerange

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Note des lecteurs5 Notes
Élite 0 - ÉLITE - Saison 2, plus proche du ramassis que la fine fleur des séries Netflix - Critique
Titre original : É L I T Ǝ
Création : Darío Madrona et Carlos Montero
Acteurs principaux : Itzan Escamilla, Miguel Bernardeau, Miguel Herran, Georgina Amoros, Jorge Astorga, Claudia Salas
Date de sortie : 6 septembre 2019
Durée : 46-57 min
2.5
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