Photo du film KNOCK AT THE CABIN
Crédit : Universal Studios

KNOCK AT THE CABIN, qui est là ? L’énième come-back de Shyamalan ? – Critique

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Le réalisateur de Sixième Sens serait-il de retour ? Pas si sûr… En effet, si KNOCK AT THE CABIN s’avère bien loin de la catastrophe industrielle, il n’en devient pas pour autant un chef-d’œuvre.

On le perd et on le retrouve depuis maintenant près de vingt ans. Des déconvenues La Jeune fille de l’eau, Phénomènes, Le Dernier maître de l’air ou After Earth, aux mythiques Sixième sens, Incassable ou Split, M. Night Shyamalan mène une filmographie en dents de scie, qui divise et rassemble la critique au fil des sorties. S’il n’a pas réellement transformé l’essai avec Old en 2021, son dernier-né, KNOCK AT THE CABIN, semble susciter un nouvel émoi. A nouveau, on crie au come-back. Et force est de constater qu’en lieu et place d’un festin, le cinéaste nous sert plutôt une soupe tiède, passablement réchauffée.

Photo du film KNOCK AT THE CABIN
Crédit : Universal Studios

Encore une fois, Shyamalan revient à ses fondamentaux. De ses thématiques obsessionnelles, on retrouve la quête de sens, la foi ébranlée et l’humain, individu au sein d’un tout qui le dépasse. Adapté du roman La Cabane aux confins du monde de Paul G. Tremblay, KNOCK AT THE CABIN envoie quatre personnages énigmatiques confronter un couple homoparental au sort de l’Humanité toute entière. Incarné par Jonathan Groff et Ben Aldridge, ledit couple doit faire le choix de sacrifier l’un d’entre eux ou leur fille adoptive pour empêcher la fin du monde. Seule échappatoire : errer seuls tous les trois, dans un monde dévasté pour l’éternité.

La même rengaine

Après avoir acquis les droits du récit de Paul G. Tremblay, le réalisateur a aussitôt écrit le scénario, qu’il considère comme le plus rapide à rédiger de toute sa carrière. Certainement car le roman original était déjà rempli de ses sempiternels leitmotivs, dont Signes demeurait jusqu’alors le plus fier représentant. A la différence près que Signes reposait sur une menace extérieure supposée, tandis que KNOCK AT THE CABIN place le destin du monde entre les mains des humains eux-mêmes. Tout détruire ou épargner, ils sont désormais seuls responsables. Malheureusement, balourd et bien-pensant at nauseam, ce nouveau métrage n’atteint jamais la subtilité de l’incompris Signes.

Photo du film KNOCK AT THE CABIN
Crédit : Universal Studios

Nonobstant, on ne peut affirmer que KNOCK AT THE CABIN soit un ratage complet sur le plan de l’écriture. Car, il faut bien le reconnaître, Shyamalan a toujours dispensé un discours fleur bleue et assez premier degré dans l’ensemble de ses œuvres. Le fait est qu’ici, l’intrigue fonctionne. Et même plutôt bien. Le doute est palpable chez les personnages, comme chez le spectateur. Peut-on réellement croire à cet Apocalypse ou ces quatre personnes sont-elles complètement aliénées ? Le questionnement perdure jusqu’à la fin du récit. Toutefois, subsiste un problème. Car le film semble donner raison aux conspirationnistes de tous bords. En réalité, le cinéaste n’a simplement pas saisi que l’époque avait changée et qu’on n’aborde plus ces thématiques comme on le faisait en 2002…

Allez, ça passe…

Shyamalan n’a pas pour autant perdu son talent de mise en scène. Si l’on peut déplorer une esthétique somme toute artificielle, elle reste caractéristique de l’œuvre du réalisateur. Au même titre que l’excès de paillettes appartient à Baz Luhrmann et le sépia défraîchi, à Jeunet avant la chute… Quoi qu’il en soi, l’unité de lieu de KNOCK AT THE CABIN donne une place particulière au décor, qui semble se resserrer tel un étau autour des protagonistes. Lieu reclus et isolé, la cabane recèle un échantillonnage caractéristique de l’Humanité, comme la Terre au milieu de l’univers porte la population mondiale. Filmée à la fois comme hostile et accueillante, la cabane se révèle cocon et prison, à laquelle toute vie humaine semble liée et ne peut se soustraire.

Photo du film KNOCK AT THE CABIN
Crédit : Universal Studios

Par ailleurs, KNOCK AT THE CABIN présente un casting assez convaincant, qu’il n’est jamais désagréable de retrouver à l’écran. Dans son rôle d’énergumène homophobe, Rupert Grint prouve une nouvelle fois que sa carrière ne se résume pas au personnage de Ron Weasley dans Harry Potter. De même, l’ancien catcheur David Bautista s’en sort avec les honneurs, et bénéficie même d’une intention particulière du réalisateur, qui choisit de le filmer en plans rapprochés pour souligner son imposante carrure. Bref. Qu’on se le dise, si le Shyamalan d’antan semble bien mort et enterré, KNOCK AT THE CABIN ne constitue pas son pire film. Loin de là.

Lily Nelson

Note des lecteurs5 Notes
Titre original : Knock at the Cabin
Réalisation : M. Night Shyamalan
Scénario : M. Night Shyamalan, Paul G. Tremblay
Acteurs principaux : Jonathan Groff, Ben Aldridge, Dave Bautista, Rupert Grint
Date de sortie : 1er février 2023
Durée : 1h44min
2.5
Pas si mal

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